Sentiment d'amour

[Nero] Black Word

Un instant, perdu dans une journée ordinaire, au milieu d'une année simple, je fus pris corps et âme par ce sentiment. Voici ce que j'ais ressenti.


Désarçonné par son sourire, mis à nu. D'un geste à la fois doux, léger et affectueux elle a su créer une faille dans mon armure. La faisant voler en éclat.

Ces mots résonnaient dans mes oreilles comme le chant d'un envoûtement, troublant mes pensées et mon jugement par l'extase d'un immense bonheur. La sincérité dans sa voix me fit frémir jusqu'à trembler malgré moi.

Son regard était à l'image d'une flèche à la pointe d'une caresse, tiré à bout portant dans mes yeux et mon cœur. Mon cœur justement tambourina tel des percussions avec plus d'entrain et d'énergie que face à une mort soudaine. Ponctuant ainsi mes mots d'une voix aussi assurée qu'une plaque de verre fissurée et sur le point d'être brisée.

A cet instant, face à elle, je me senti désarmé. Charmé jusqu'au plus profond de mon esprit et de mon âme. Je me sentais capable de renier mon honneur et ma fierté sur le champ de bataille. Mon titre, mon confort et ma sécurité sur le chemin de l'inconnu. Ma sagesse, mes promesses, mes responsabilités et mes amours pour une chute mortelle qui me permettrait de caresser ses lèvres avec les miennes.

Au risque d'en avoir les yeux en larmes, la voix écorchée et les joues rouges, je sentais mon cœur capable de lui dire "Je t'aime !" en bousculant ma raison dans le puits du silence.

Je me sentais déjà esclave de ses désirs, soumis au moindre des gestes de son corps, docile à son attention et à son affection, hypnotisé et obéissant à tout son être.

 

La peur me rongeait déjà les entrailles à la simple idée de ce que je serais capable de faire pour elle.

L'idée de mettre à nu et sous ses yeux la fragilité de mon être, de briser les fondations de la tour de mon existence, ne faisait qu'accentuer mes tremblement et le rythme de mon cœur.

Sentir mon esprit être ainsi possédé par l'essence de l'amour me donnait un sentiment de dépendance.

Plus rien ne comptait à part elle. La combustion aurait pu me dévorer que sa chaleur n'aurait pu espérer égaler celle qu'elle pouvait m'apporter.

La fin du monde aurait put s'annoncer imminente que mon seul instinct aurait été de mourir en la serrant dans mes bras et en l'embrassant une dernière fois.

Je n'étais plus moi aux yeux de ma raison, mais ce bonheur unique était un embrasement de tous mes atomes. Aussi unique que la mort était cet amour. Aussi unique que conséquent.

 

Désarçonné, désarmé, la gorge sèche et les mains tremblant au rythme des palpitations de mon cœur. Je me retrouvais face à une falaise et à un "Que faire ?"

 

Me retourner ? Attendre ? Sauter ? Quoi d'autre ? 


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