Sentiments numériques (episode 3)
joanandmom
3 semaines se sont écoulées depuis mon RDV fiasco avec Arnaud… Je n'ai pas remis les pieds sur ce site de rencontre (de merde), j'ignore les messages. J'ai même envisagé une retraite spirituelle dans un monastère perdu en pleine forêt tellement mon quotidien est transcendant. Au moins là-bas, tu ne t'attends pas à tomber amoureux, c'est même mieux que ça, tu sais qu'il n'y a aucune chance que ça arrive…Donc tu n'attends rien et pas d'attente pas de DECEPTION.
En fait, je crois que certaines personnes sont faites pour vivre des histoires d'amour de dingue mais ce n'est pas pour moi, trop naïve, trop sensible…Tout cela me fatigue.
J'ai autant envie d'aller au boulot que de me pendre, c'est vous dire…Ce matin j'ai choisi de marcher et même si le ciel est plutôt gris et l'air plutôt frais, j'ai au moins la sensation de respirer.
En poussant la porte de l'agence, mon patron me regarde et soupire…trop cool l'accueille, je sens monter en moi comme un regain de motivation…
Non, je déconne.
Il me reluque de la tête aux pieds :
« -c'est pas très exotique tout ça Emma !
-Mon string et la ceinture de bananes assortie sont au lavage, désolée! »
Là, il est choqué, je dirais même offusqué, il rougit et va se planquer derrière l'écran de son pc. La matinée s'annonce gaie et détendue ! Y a des moments comme ça ou le naturel prend le dessus sur le « socialement correct » est aujourd'hui, c'est ainsi.
11 heures. Ça fait deux heures que je suis là et pas un client, la loose. Le silence devient pesant, quoi que le fond musical zouk nous sauve un peu à moins que ce ne soit encore plus pathétique. J'hésite…
Enfin la porte s'ouvre. Le client tergiverse, il regarde mon patron, puis moi… et c'est moi qu'il choisit. YES, je m'imagine comme un footeux après un but, courir les bras en l'air en hurlant ouahhhh…pour narguer mon patron mais je crois qu'il n'a pas bien digéré les bananes de tout à l'heure donc je me tais, reste assise et vais être la personne la plus accueillante qu'il n'est jamais connu.
« -Bonjour, je m'appelle Emma (avec le sourire) Je peux vous aider ?
- Euh, oui… j'ai besoin de partir.
- Moi aussi (c'est sorti tout seul). Pardon, c'est pas ce que je voulais dire. Quelle destination ?
- Je ne sais pas trop.
- Dites-moi ce que vous recherchez, et je vous trouve le voyage de vos rêves ! Allez-y, n'hésitez pas… »
Le client me regarde, il a l'air ailleurs, perdu dans ses pensées, je ne sais que faire…
- Plutôt chaleur, soleil, cocotiers cocktails ou/
- Je crois que j'ai besoin de tout ça.
- Océan Indien, Pacifique, Mer de Caraïbes ?
- Vous choisiriez quoi vous ?
- Euh ben ça dépend.
- Si vous deviez partir dans 2 heures…
- Si vous voulez du dépaysement dans un cadre idyllique je dirais les Maldives, si vous souhaitez en plus découvrir une histoire, une spiritualité, vous couplez avec le Sri-Lanka et le tour est joué !
- ça a l'air bien, c'est là que vous iriez donc ?
- C'est là que vous devez aller je pense !
- Et vous ?
- Quoi moi ? Moi, je reste là, ma réalité est ici, je n'ai pas d'autres horizons… »
Mon regard croise le sien, on n'entend plus le zouk, je perçois sa tristesse… je crois qu'il entrevoit la mienne.
Lui : « - Je dois partir, vous me réservez un billet pour demain ou après-demain, pour la destination que vous choisiriez pour vous. »
Je suis décontenancée, j'essaie de protester mais il me coupe :
« - Non, je ne veux pas savoir, réservez le voyage dont vous auriez besoin aujourd'hui, c'est celui-là qu'il me faut, je repasse en fin d'après-midi. A tout à l'heure Emma !
- A tout à l'heure. »
Je suis perplexe.
Mon patron me lance un regard noir :
« -Ben vous attendez quoi ? Vous réservez le voyage de ses rêves, le truc qui coute un max et on n'en parle plus ! »
Il a le don pour me mettre hors de moi avec presque rien celui-là :
« - Pause déjeuné ! » et pan, dans les dents…
Je me lève, prend mon sac et sort sans me retourner. Je vais peut-être me faire virer, non ?
Je passe au Franc prix, et achète 2 pommes pour midi. Oui, je sais, vous vous dites, cette fille c'est vraiment la loose, mais en fait non, j'adore les pommes… Je vais me poser dans le parc de Belleville, voire de la verdure, ça me détend.
En croquant dans ma golden n° 1, je repense à cette idée de voyage.
Où irais-je ?
Et vous, vous iriez où ?
J'aimerais découvrir le Népal en me rappelant ce livre d'ado de Barjavel que j'avais lu…J'aimerais rencontrer un sâdhu qui me guiderais pour ne plus me tromper de chemin… En endroit plus chaud, j'aimerais être perchée dans une cahute en bois isolée au milieu d'une forêt avec la mer turquoise en contre-bas…ça c'est bien, je crois que c'est ce qui conviendrais le mieux à mon client. Le sud du Mexique, pourquoi pas ?
Retour au bureau, après-midi calme. Quelques clients, des Croisières Costa (oui, les gens sont joueurs)…Non, en fait c'est bien les croisières. En plus c'est mathématiquement moins cher qu'une maison de retraite, si je vous assure.
A un certain âge, si vous n'avez pas le mal de mer, vous pouvez choisir entre :
- parcourir le monde en non-stop dans un bateau Costa ou
- passer vos journées assis en rang d'oignons dans un joli couloir aux couleurs pastelles entouré de personnes fabuleuses qui ont, elles aussi l'impression de voyager à chaque instant puisqu'elles oublient instantanément ce qui vient de se passer…Ce couloir est accueillant, une légère odeur d'urine parfume l'ensemble, c'est parfait…
Bref, je m'égare. Je réserve un billet allé pour le Mexique, péninsule du Yucatan avec quelques nuits à l'hôtel Paraïso…Je bloque sur internet à scruter tous les coins et recoins que j'aimerais voir ou revoir, je voyage, je suis loin, tellement loin…
L'heure tourne, il n'est toujours pas là…S'il ne revenait pas ?
Eh bien ce n'est pas grave. S'il ne revenait pas, je pourrais toujours partir à sa place, partir est la meilleure idée que j'ai eu depuis des mois.
18h30 Je suis dépitée…
18h35… Il entre, je suis soulagée.
« - Bonsoir, désolée Emma…il est tard… »
Je lui sourit, mon patron me regarde du coin de l'œil.
« - Alors, je pars où ? » Je sens l'excitation dans sa voix, ses yeux brillent comme ceux d'un enfant.
« - Vous allez faire un voyage merveilleux, rencontrez des gens simples et souriants, découvrir des paysages dont vous ne soupçonnez pas l'existence… Vous allez aimer, j'en suis sûre.
- Je n'en doute pas…
- Vous voulez savoir avant que je boucle la réservation au cas où vous préfèreriez aller ailleurs ?
- Emma ça suffit, dite- lui maintenant, ce petit jeu est ridicule, c'est lui qui paye, il a le droit de savoir ! » Mon patron est très en colère, je suis rouge de honte qu'il ose me parler comme ça devant un client. Je m'enfonce dans ma chaise, j'aimerais disparaître…
Après un instant, je relève un peu la tête, en face de moi, il sourit, amusé par la situation. Comme par provocation, il me dit :
« -Non, on continue, je ne veux pas savoir, pas encore… surtout pas »
J'essaie de récupérer mes moyens que mon boss a dispersé dans toute la pièce. Je me recentre.
Je lui parle tout bas par peur d'un cataclysme du grand manitou du bureau d'à côté :
« - Il me faudrait votre nom.
- Sacha Malkavian (si ce nom vous dit quelque chose c'est que vous avez les mêmes références pourries que moi !)
- C'est jolie Sacha. »
Je tapote sur l'ordi :
« - C'est un allé simple ?
- Je crois que oui… »
Le téléphone sonne, il me sort de la dimension parallèle dans laquelle je semble évoluer… Mon boss décroche, je n'entends pas ce qu'il dit, il est bref et raccroche. Il vient dans ma direction, je crains le pire.
« - Emma, il est 19H00, vous avez bientôt fini, il faut que je parte ? » Sa voix est douce, gentille, j'ai pas l'habitude, il en est presque touchant…enfin faut pas exagérer.
« - On n'a pas encore parlé des hébergements » dit mon client.
« -Emma, est ce que je peux exceptionnellement vous laissez fermer quand vous aurez fini ? »
J'acquiesce, et là, il se met à m'expliquer la clé du haut, du bas, le lever de poignée…
« - allez-y, c'est bon. »
19h00, Je replonge dans la dimension étrange de cette rencontre.
« - J'avais pensé à un magnifique petit hôtel, mais si c'est un allé simple, il n'est peut-être pas judicieux d'en parler/
- Si, il le faut !
- Ah ! D'accord… L'hôtel s'appelle EL PARAÏSO, et je vous assure qu'il porte bien son nom.
- Est- ce qu'on peut se tutoyer ?
- Euh, oui… (je suis perplexe, la situation m'échappe un peu mais je n'ai pas envie de reculer ou de fuir, pas aujourd'hui)
- Tu y es déjà allé ?
- Oui. » Je lui montre une photo sur l'écran de mon ordi…
« - C'était il y a longtemps ?
- longtemps quoi ?
- Toi, là-bas.
- Oui, très…
- Dans une autre vie ?
- Oui, j'étais une autre personne dans une autre vie … Mais je crois qu'on s'égare. »
Oui, on était bel et bien en train de s'égarer. L'égarement et le lâché prise, ce n'est pas mon domaine. Je suis plutôt dans le contrôle, dans la mise à distance de l'autre. Bien au chaud à l'intérieur de mes barricades. Je les ai érigés au fil des années, elles sont désormais bien solides. En m'inscrivant sur le site de rencontre, je crois que j'ai voulu créer une brèche pour sortir ou plutôt pour faire rentrer quelqu'un à l'intérieur.
La fissure est là, la fissure c'est de l'espoir et de la souffrance, c'est se mettre en danger en ressentant à nouveau des choses, c'est se sentir vivant, c'est tellement plus dur que la vie dans mes barricades.
« - Je te fais faire des heures supp ! »
Je regarde l'horloge, je n'ai rien vu passer, j'aurais dû fermer il y a une heure.
« - Et pour l'hôtel du coup ?
- Tu veux pas aller boire un verre d'abord ? On ira à l'hôtel plus tard non ? »
Il me regarde en souriant. Je suis scotchée par sa réplique.
« - C'est bon, je plaisant Emma !
- Oui, d'ailleurs là tel que tu me vois, je suis morte de rire…
- T'es fâchée ? ça te saoule de perdre ton temps ici ? Tu es en retard pour un RDV ?
- Non, non, non.
- Excuse, je me concentre, je vais être bref, donc oui pour l'hôtel, 4 nuits c'est bien, tu peux réserver. Je ne t'embête plus. »
Bien déstabilisée par cette situation, j'édite les billets, le bruit de l'imprimante me ramène à la réalité.
« - Il est temps que tu saches ou tu vas.
- j'ai pas envie de savoir.
- pourquoi tu pars ? » je croise son regard, il semble ému tout à coup, il marque un temps d'hésitation avant de me répondre.
« - J'ai envie de bouger d'ici, tu veux pas qu'on aille boire ou manger un truc ?
- Oui, si tu veux.
- Je te suit »
« - Tu n'es pas obligé de me répondre, c'était une question comme ça. Tout le monde à une bonne raison de partir.
- Je te répondrais, mais j'ai pas envie de casser l'ambiance, c'est bien d'être ici comme ça avec toi… Tu m'emmènes où ?
- Dans le 9eme, El Professore. »
Il lève la main pour appeler un taxi, c'est cool d'éviter le métro, vous pouvez pas savoir.
Bon, je suis en jean, converse, c'est pas le top mais bon…Il règle le taxi et on entre dans cet endroit que j'aime beaucoup, au fond un bar, le magicien du cocktail travaille ici, c'est un vrai maestro, il met des œufs crus, des roses, tout un tas de petites baies, c'est merveilleux. Derrière le bar, un coin lounge vintage, bonne musique, j'adooore…
On s'installe au bar pour commander, il met sa main dans mon dos un instant pour me parler tout prêt (à cause de la musique trop forte je crois), puis l'enlève. C'est bizarre, à des moments il semble heureux d'être là, à d'autres il semble triste, hésitant…
Une fois nos cocktails à la rose terminés, il me propose de manger un truc dans la partie resto de ce bel endroit.
« - Tomates burrata à partager à deux, ça te dit ? »
Euh, partager une assiette comme ça, alors qu'on ne se connait pas, c'est un peu étrange, déplacé, inapproprié ???? Si.
« oui, très bonne idée… » J'en reviens pas d'avoir dit ça, c'est le contraire de ce que je voulais… enfin bref. Du coup, je me lève pour aller chercher 2 nouveaux cocktails, je crois qu'il le faut. La burrata arrive, nos fourchettes s'entrechoquent, on se sourit bêtement. J'en profite :
« - Maintenant qu'on partage quasiment tout, tu veux me dire pourquoi tu pars ou… » Je lève les yeux vers lui, la profondeur de son regard est abyssal. « - je vais changer de sujet, c'est mieux… »
Il me touche la main ½ secondes :
« T'es trop mignonne quand t'es gênée comme ça… »
On termine la fameuse burrata, très bonne, je vous la conseille, on migre ensuite avec le cocktail n° 3 dans le coin lounge, un canap' vient de se libérer…
« - Tu me demandes pourquoi je pars, mais toi, pourquoi tu restes ?
- Je te l'ai dit.
- je n'ai pas d'autres horizons, j'y crois pas 2 minutes, c'est bidon comme excuse.
- Pourquoi tu dis ça ? (là, je suis un peu offusquée)
- Parce que c'est à toi de t'ouvrir les horizons que tu veux découvrir, tes possibilités sont infinies en fait…
- C'est pour fuir ton horizon actuel que tu pars ?
- OK, tu marques un point, bravo.
- Te défiles pas, racontes !
- Un chasseur de tête m'a proposé un job de folie en Californie… »
« Chasseur de tête », je trouve cette appellation formidable, imagine le CV de ces mecs avec écrit CHASSEUR DE TETES, moi, je vois le Léon de Besson ou un gars en costard avec des lunettes noires et un silencieux dans la poche…Alors qu'en fait c'est un juste le pôle emploi version BCBG !
« - Le matin de mon entretien, ma mère m'a appelé, ce n'est pas son habitude, surtout le matin, elle m'a juste dit que mon père était mort dans la nuit.2 heures plus tard, j'étais devant les recruteurs, sonné et en colère contre moi, contre tout. J'ai répondu à leur questions sans retenu, sans réfléchir non plus. Ils m'ont filé le job ! »
Il me regarde, j'ai des larmes pleins les yeux, je pose ma main sur la sienne :
« - C'était une question pourrie, désolée » ses doigts caressent les miens…
« - Non, c'était une bonne question, au moins toi et moi on est dans le vrai …enfin surtout moi parce que toi tu ne m'as pas dit grand-chose…
- La Californie, c'est pour quand ?
- Après l'été.
- Pourquoi alors es-tu si pressé de partir dans une destination inconnue ?
- Parce que si je reste j'ai la sensation que je vais exploser.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne suis pas très fier de la personne que j'ai été ces dernières années, je me sentais comme un étranger quand j'allais chez mes parents, donc… j'y allais peu, je n'ai pas été présent pour eux, et je n'ai pas d'excuse valable pour ça.
- Et maintenant tu te dis que c'est trop tard …
- Oui, mademoiselle Emma. Et je me dis aussi que j'ai vraiment très envie de t'embrasser, là, tout de suite. »
Aussitôt dit, aussitôt fait… les ressentis sont difficiles à expliquer avec des mots, c'était doux et intense à la fois, un baiser qui en appelle un autre etc etc. Résultat, tu te retrouves collé à lui dans ce canapé de bar en ayant oublié d'ailleurs que tu étais dans un endroit public, c'est presque indécent. Quand tu reviens dans le monde réel (cad quand nos lèvres se séparent) tu te rends compte que tu es vraiment dans un bar…mais c'était bien.
Lui « -J'ai pas envie d'arrêter.
- Moi non plus
- On bouge ?
- Oui.
- Chez toi, chez moi, à l'hôtel ? »
Stop, petite parenthèse, je ne suis PAS une Marie-couche-toi-là, une fille facile, pas du tout, du tout… Tout ça ne m'est jamais arrivé, OK, jamais en presque trente ans…Maintenant que les choses sont claires, je poursuis :
« -Chez moi, je préfère pas.
- Tu te protèges… encore… Tu crois que si je vois ton intérieur je vais tout savoir de toi ? Ou alors t'es une psychopathe et tes murs sont recouverts de photos de mecs que tu as torturé, tous de pauvres clients comme moi… » Il m'enlace et me regarde sans baisser les yeux, attendant quelle explication bidon je vais lui sortir. Je pense au classique : mon appart' a été inondé… une vrai piscine, les murs ont moisi du coup…
OU j'héberge une famille de sans papier, ils sont 8 dans mon 35 m2, on ne serait pas un peu serré ?
J'opte pour la sincérité, une fois n'est pas coutume :
« Je crois que chez moi je ne serais pas à l'aise, je serais trop…moi et ce soir, j'ai pas envie de réfléchir ou de me poser de questions… » je l'embrasse tendrement pour appuyer mon explication, un baiser qui veut dire « allé viens »…Il me prend la main, on marche, un peu chancelant, jusqu'à un hôtel « le lodge du Centre », on entre dans le hall, puis dans la chambre…
Après je peux pas vous raconter, les mecs racontent ce genre de chose, pas les filles, ça ne se fait pas.
Vous êtes frustré ?
Bon d'accord, je vais faire un effort.
Déjà, je peux affirmer que le fait qu'on sache que tout ceci sera sans suite, qu'on ne se reverra pas, donne une saveur particulière à ce moment. On se sent plus libre.
Bref, tout était instinctif, comme si nos gestes étaient coordonnées, comme une danse que l'on aurait répétée pendant des mois pour être synchrone. Une sensation de chaleur intense mélangée à des frissons qui te parcourent le corps tout entier, l'envie que se moment ne s'arrête jamais.
LE LENDEMAIN alors que j'ouvre les yeux, je m'étonne d'être dans cet hôtel, j'étais persuadé d'avoir rêvé toute cette soirée.
Il est là, allongé, les cheveux en bataille, avec son visage d'ange. Une vague de tristesse m'envahit, je voudrais un mec comme lui dans mon lit toutes les nuits, dans ma vie…
Oh merde, il est 9 h00, je suis sensée être au boulot, c'est moi qui ai les clés, mon boss va définitivement finir par me tuer…en même temps, je n'ai pas envie de partir, de le quitter, de le réveiller…pour lui dire quoi ? J'étais ravie, appelle-moi si tu repasses un jour à Paris qu'on remette ça ! C'est ridicule.
Je me résigne, douche silencieuse et je mets les voiles discrètement. Un papier à lettre sur le bureau, je m'assois, je ne suis plus à 5 minutes…
« Sacha,
Ton voyage au Mexique va être merveilleux,
Tu n'es pas responsable de la mort de ton père,
Il sait combien tu l'aimes, j'en suis sûre.
Tu es une belle personne, n'en doute jamais,
Je suis triste de te quitter,
Je t'embrasse.
EMMA
Pourquoi dans la catégorie humour ? C'est romantique et voyageant...
· Il y a plus de 9 ans ·effect
Peut être parce que j'essaie d'être drôle... Mais effectivement pour l'épisode suivant je changerai de catégorie...
· Il y a plus de 9 ans ·L'auriez vous lu si je l'avais casé dans romance/amour? ;-)
Merci pour le commentaire, c'est important pour moi de savoir ce que les gens pensent ...
joanandmom
Oui vous avez raison. C'est seulement en terminant la lecture de votre texte que je me suis posé cette question... et si tout était amour et romance, en fait ?
· Il y a plus de 9 ans ·effect
Et oui, tout n'est qu'amour et romance, c'est pour ça que c'est si dure et que ça fait si mal... I ´m in a bad day...
· Il y a plus de 9 ans ·joanandmom