Sentiments numériques revisités

Samedi 2 ou 3 heures du mat' :

Je tourne dans mon lit pour trouver une position agréable, quand ma main touche quelque chose d'inhabituel, doux, chaud, plaisant…Il y a quelqu'un !!! Mais qui ? Bon sang ! Qui ? C'est la panique à bord ! Je respire, calme toi Emma, calme toi (Là je me parle à moi-même, dans le noir, en pleine nuit. Oui).

 A la lueur de mon téléphone portable, j'essaie de détailler celui qui dort à mes côtés… Je ne le connais pas, il est mince et musclé, brun au cheveu court, je suis perplexe. Je me lève et file dans le salon pour essayer de mettre un peu d'ordre dans mes idées, de glaner un indice.

Le pot de Haagen-Dazz est toujours là, vide. La TV, encore éclairée diffuse une nana lisant une histoire, c'est étrange comme concept, mais bon. Quelque chose de bizarre cependant, il y a dans mon appart' des objets qui ne sont pas à moi. Un livre de Douglas Kennedy sur ma table basse, un cadre photo à côté de la TV, celui qui dort dans mon lit y est représenté à côté d'une nana blonde, et ronde. Ils ont l'air amoureux. J'ai du rentrer dans une faille spatio-temporel qui m'a projeté dans la 4^ème dimension, je ne vois que cela comme explication…

 Un passage par la salle de bain,  pour me remettre les idées en place, un rasoir d'homme et une brosse à dent sur le rebord du lavabo, c'est quoi ce bordel ! Je me frotte les yeux, et relève le regard vers le miroir.

Oh, putain, la fille de la photo du salon, c'est moi !!! Je baisse les yeux en direction de mon ventre, il cache mes pieds, je ne les vois PAS…Tout est devenu gros chez moi, mes bras, mes jambes, tout…je me laisse glisser sur le sol et je pleure, sans fin, je vide tout. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'ai plus la force d'essayer de comprendre. Je repense à ma vie, à mon erreur de jeunesse, à Arthur qui s'est barré, à mon incapacité à me reconstruire seule, à ce sentiment d'être enfermée dans mon quotidien. J'ai pris 120 kg en une nuit mais j'ai un mec dans ma vie...Faîtes-moi interner.

6H00 : Un battement de cœur dans mes tempes, j'ouvre les yeux.

Je regarde mes bras, mon ventre :

Je suis redevenue moi… Je me sens plus légère dans tous les sens du terme, je sautille de joie comme une gamine, par contre, plus de trace du bel Apollon, flûte…

            Je voudrais comprendre, trouver une logique, une leçon à tirer de cette nuit surprenante…se serait plus simple si je n'avais pas séché mes cours de psycho…

Quelques pistes de réflexion cependant :

1 Message subliminal : pour ne plus que je touche un seul pot de cette glace de ma vie… Message reçu, je ne prendrai plus jamais ce risque…

2 Leçon de vie : la fille ronde que j'étais (cette nuit) était plus épanouie que moi, et donc ELLE avait un amoureux… oui mais encore…

3 je n'ai plus d'idées, je vais potasser Freud avant de vous écrire la suite.