Séquelles des colonisations
Jean Claude Blanc
Séquelles des colonisations
On nous retrace la France, celle de Jules Ferry
La métropolitaine civile, policée
Même on le revendique, d'avoir civilisé
Ces vastes régions d'Afrique, jadis nos colonies
En 1931, nous autres, énergumènes
On exhibait la tête de ces hommes cannibales
Comme la hure d'un cochon, suspendu à l'étal
Exposition abjecte de ces peuples indigènes
Nous restent sur la conscience, exécutions sommaires
De ces manifestants, "bougnoules" du désert
Octobre 61, quelle honte de tuer ces frères
Voulant se gérer seuls mais tellement solidaires
Ecole obligatoire laïque et gratuite
Mais sur le continent, d'une classe d'âge instruite
95% sachant lire et compter
Mais dans les colonies, peu de scolarisés
A peine 10% de gosses éduqués
Jusqu'en 46, privés de droits civiques
De leur propre culture, aux ordres de la République
N'ayant pas science infuse, alors traités de débiles
Car c'était plus prudent, pour ne pas qu'ils resquillent
Le but en ce temps-là, c'était de les dresser
En simples exécutants, dépourvus de pensées
Pour pas qu'ils foutent la merde, dans notre société
Primitifs désignés, pas bonne hérédité...
Comme tout sous-citoyen, enseignement bâclé
Pour payer leurs études, obligés de bosser
En résulte aujourd'hui, des clandestins frustrés
Qui se voilent la face, de peur d'être moqués
Dieudonné et Soral saisissent cette part d'ombre
Pour accuser les juifs en cette période sombre
D'être la cause des misères, de l'esclavage des noirs
Si bien que leurs enfants se vengent sur l'Histoire
Est plus que nécessaire, de la leur avouer
Aux gosses d'aujourd'hui, cette triste vérité
Y va de la survie, de notre humanité
Vidons notre sac enfin, pour être pardonnés
La paix est à ce prix, ne plus s'en raconter
Ainsi prêcherons en vain, les barbus des cités
Communauté blessée, demande qu'à comprendre
Pourquoi on prend les armes, pourtant libres d'entreprendre
Lisez les manuscrits des années 1800
"Géographie vivante", l'écrit innocemment
"Le nègre est à peu près, un homme comme les autres
Inerte et docile" (sans doute un bon apôtre)
"Dont la force physique, réclame travail utile"
Mieux vaut lire ça pour rire, définition débile...
En louant les exploits, de Lyautey et consorts
Conquérants dunes de sable, des chameaux et des maures
Nous revient en la figure, le mal qu'on a fait
A ces christianisés, qu'avaient rien demandé
Les coutumes sont têtues, pas que dans les religions
Dans les années 40, nous-mêmes en faction
L'Etat français de Vichy, comptait de ces félons
Vais pas verser des larmes de commisérations
Quand on condamne d'office, ce traitre préfet Papon
Qui a poussé plus loin son œuvre de destruction
Déportant les homos, les juifs, les Francs-Maçons
Comme c'était pas assez, préfet de police de Paris
Durant "les évènements", la guerre en Algérie
Responsable et coupable, des troubles, des tueries
Appuyé par l'OAS, pour trucider les "gris"
Nous reste à bûcher, l'aventure coloniale
Pour que nos mômes candides, comprennent d'où vient le mal
Hélas, les démagogues s'appuient sur le présent
Pour attiser les flammes des djihadistes naissants
La théorie des races, ne date pas d'hier
Aussi se l'accaparent, les dingues mercenaires
Religieux extrémistes, de toutes les chapelles
Ont rayé de leur liste fâcheux "péché mortel"
Algérie, Sénégal, Madagascar, Vietnam
Nouvelle Calédonie, autant de peuples châtiés
On les a laissé choir, sans aucun état d'âme
Pillant leurs richesses, leur restent plus qu'à mendier
On ne livre à nos gosses, qu'une parcelle de mémoire
Celle qui nous arrange, la France, ses victoires
"Nos ancêtres les gaulois", parfois sont pris d'un doute...
Les français d'outre-mer, Martinique, Guadeloupe
Alors c'est plus que temps, plus jamais se mentir
Reprendre par le début, l'histoire de l'Empire
Examiner les causes avant les conséquences
De tous ces bains de sang, qui terrorisent la France
Qui de bien entendu, proclame l'état d'urgence
Soumettre ainsi les peuples, quelle affligeante offense JC Blanc avril 2016 (semblant d'Histoire