Séquelles du 7 février

Jean Claude Blanc

que reste t-il de ce jour maudit quelques semaines après; eh bien pas grand chose, actualité morose, la politique reprend vigueur

                                    Séquelles du 7 février

Charlie encore, sans faire exprès

Peut pas s'empêcher de déconner

On se sent tous concernés

Sur nous la grêle, va retomber

Mais on est près, à riposter

Mais par la grâce de Mahomet,

On est d'avance pardonnés  

 

Plus fréquentable l'esprit Charlie

Elle est rebelle sa maladie

Dès qu'elle nous touche, on perd la vie

Faut faire appel à Jésus Christ

En consultant le gros bottin

Des religions, il y a pléthore

Musulmans, juifs, bouddhistes, chrétiens

Mais que choisir, pour vivre à mort

Suis libertaire, sombre décor

 

Chaque boutique a ses extrêmes

Pour les cathos, l'Opus Dei

Pour musulmans, les islamistes

Pour les bouddhistes, surtout être zen

Et pour les juifs, rendre coup pour coup

Cohabiter, reste un dilemme

De notre paroisse, on est jaloux

 

Séquelles du 7 février

Ses plaies ne sont pas refermées

C'est la psychose dans le pays

On se gendarme, tous aux abris

 

Mais à qui profite le crime

Le Président, fait bonne mine

Car il remonte dans les sondages

Crise oubliée, on tourne la page

 

Peuple rassemblé, en apparence

Tous patriotes, ce jour de chance

Les politiques pleins d'arrogance

Entonnent fervents, « vive la France »

 

Mais de cette folle tragédie

On se défoule dans l'euphorie

Se serrent les coudes, tous les partis

Pas pour longtemps, ma foi, tant pis…

 

L'actualité prend le dessus

Le Doubs amer, cocu déçu

Pourtant n'y a pas de barbus

Chacun son camp, promesse tenue

Le Père François, ressuscité

Pourvu que dure l'adversité

Finalement pour prendre des points

Suffit savoir, frapper du poing

 

Encore Charlie, porte assistance

Aux gouvernants, en déserrance

S'est sacrifié, pour intérêts

De notre France, tellement cocue

On n'arrête pas l'absurdité

A bel avenir le ridicule

Vendre notre peau, on est tous près

A condition, d'être adulés

 

L'Islam sert de bouc émissaire

Pardonnez-moi, cette allusion

A ma façon, je pète en l'air

En sachant que ça sent pas bon

 

Intemporels nos embêtements

Mais on se garde en fond d'écran

7 février, couleur de sang

Un mois après, toujours tremblants

 

Petit à petit, après l'orage

Sortent de chez elles les bigotes

Encore voilées, sont-elles sottes

Ou bien soumises, à leurs oracles

 

Mais l'espérance, on nous demeure

Romaine arène, saints gladiateurs

Faisant appel à leur seigneur

Bouffés tout crus, mais l'âme ailleurs

La société, toujours à l'heure

Jamais ne manque de ferveur

Scande sans fin, sorte de bonheur

On y croit ferme, mais c'est un leurre

 

Charlie, en fait, épouvantail

Pour faire fuir les étourneaux

S'attendait pas qu'on le mitraille

Les fous de dieu, volent pas haut

Belle occasion pour les canards

De rehausser, vente de journaux

On en redemande, car se font rares

Tous les héros, de ces hebdos

 

Je suis Charlie, à l'infini

J'en parlerai plus, promis, craché

Mais ne peux pas tirer un trait

Sur ces artistes de génie                JC Blanc  février 2015  (quelques semaines après…)

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