Sex and the City : Carrie Bradshaw n’est plus ma pote
Le Bruit Et La Harpie
Sur un coup de tête, on fait beaucoup de choses insensées. Comme aller voir « Sex and the City 2« . Que les choses soient claires : je suis pleinement responsable de mon inconscience. Ma mémoire a bravé la minuscule étoile accordée par les critiques presse sur Allociné.
« Quenini ! Ce sont des hommes qui ont rédigé cette critique ! »
Pas d’attentes démesurées de ma part, j’avais décidé d‘être raisonnable sur la girl power attitude. Simplement envie de passer un bon moment avec mes quatre copines new-yorkaises préférées : peu importe qu’elles ne connaissent pas mon existence, l’amitié transgresse ces barrières. Merci la télé.
Pour ce qui est du spectacle, j’en ai eu pour mon argent : les tenues extravagantes de Carrie et sa troupe occupent le devant de scène. Tant et si bien que tous leurs froufrous nous voilent l’histoire et nous laisse un vague goût de tissus et de dollars fraichement dépensés. Cette stratégie est finalement indispensable mais le secret du film n’a pas échappé à notre œil de lynx : il n’y a tout simplement pas d’histoire. Eh ouais.
En tout cas , rassurez-vous : les 4 filles n’ont pas chômé depuis le premier volet du film, bien au contraire. Penthouse, appartement gigantesque sur la 5ème avenue, Rolex, signe d’une vie bien réussie, robes de créateurs à foison ; les filles jouent non pas à celle qui aura le plus d’argent, mais à celle qui le montrera le plus. En autres, ça donne :
Il est 16h30, où veux-tu que je réserve une table pour ce soir? (…) Oh mais non enfin, on ne va rester manger à la maison!
On ne souligne jamais assez la galère de se faire à manger dans 200m². C’est inhumain Monsieur de lui imposer cela, inhumain !
S’ensuit une escapade dans les Émirats Arabes Unis où la flopée de dâââmes se la coulent douce dans un hôtel d’un luxe tellement inimaginable qu’il en devient triste et irritant. Entrecoupée de leurs rires agaçants, Carrie et ses cops essayent de meubler le vide avec leurs histoires de filles riches et perdues, ce qui mène le téléspectateur dans un tourbillon de néant presque suffocant.
Comble de l’horreur, ce Hitchcock bourgeois cherche à soulever la question de la burqa, et on sait déjà que c’est un sujet plus que brûlant. L’ennui mortel se transforme alors en mini colère devant la politique remaniée par des mégères en Dior et finit comme il était prévisible qu’il se termine : en un ridicule pathétique et affligeant.
A une époque, Carrie était en phase avec le sujet et parlait de sexe et de ville. Plus cohérente tu meurs. Maintenant, elle se pavane dans des robes immettables et hors de prix qui n’ont même pas le mérite de faire rêver les petites gens. Il n’est question que de fric, parfaitement résumée par Samantha la ménopausée qui nous fait presque de la peine :
« Allons dans un endroit riche ! »
Malgré leurs vaines tentatives, la spectatrice ne peut s’intéresser à leurs anecdotes déconnectées de la vie réelle, et se rappelle avec nostalgie le temps où ces filles parlaient avec naturel de leur libido mature.
Alors Carrie, puisque je sais que tu me lis, range ton truc en plume et redeviens la copine d’antan. Parce que là, avec tes breloques, tu ressembles à toutes ces greluches qui nous donnent tous les éléments pour les détester. Aucune excuse : tu sais très bien ce que c’est, une femme jalouse. Pétasse.