Sexe, hypocrisie et religion
Dominique Capo
Une fois de plus, l'extrémisme religieux à tendance islamiste a encore frappé aujourd'hui. En effet, en suivant les actualités de treize heures, quelle n'a pas été ma surprise de constater qu'un homme « maghrébin » de 37 ans a poignardé une mère et ses trois filles – âgées respectivement de 46, 9, 12 et 14 ans – aujourd'hui. L'homme, comme cette femme et ses trois enfants, étaient en vacances dans les Hautes-Alpes. Une altercation concernant la tenue vestimentaire, trop « légère » aux yeux de l'individu aurait déclenchée la furie de ce dernier. Il semble que la femme et ses enfants aient été blessées ; sans qu'on en sache davantage pour l'instant. Elles auraient été emmenées à l'hôpital, où elles se trouveraient encore. L'une d'elles serait dans un état d'urgence absolue. Tandis que l'homme aurait été arrêté par les forces de l'ordre, puis incarcéré.
Encore une fois, ce fait nous prouve bien – si besoin était – l'intolérance qui régit l'esprit de certaines personnes quant au mode de vie que nous avons en France. Cette haine et cette violence qui s'emparent de ceux et de celles dont les préceptes religieux sont le fondement même de leur vision du monde, de l'Homme – en l'occurrence, ici, de la Femme. Car il ne fait aucun doute que si cet homme s'en est pris à elle, c'est parce qu'elles n'avaient pas cette « décence » hypocrite qui accompagne les dogmes qui étaient les siens. D'ailleurs, en y réfléchissant, la barbarie et l'ignominie d'un tel acte est rattachée aujourd'hui à l'intégrisme musulman. Or, hier, c'est l'intégrisme chrétien qui se serait, évidemment, exercée sur elles avec fureur. Il ne faut pas oublier qu'en ce qui concerne la religion catholique, les attraits féminins sont une injure à la face du Seigneur. Ils détournent l'homme vertueux de la sagesse divine. Quand on lit la Bible, dès l'origine, Eve est la tentatrice. Celle qui séduit Adam, et le fait dévier des desseins de Dieu. C'est pour cette raison, d'ailleurs, quand on suit les textes religieux, qu'elle est destinée à enfanter dans la douleur. Et son unique rôle est celui de devenir mère. C'est l'homme, le patriarche de la famille, qui est celui qui dirige le clan. Longtemps, ce sont ces principes qui ont dominé en Occident, il ne faut pas l'oublier. Cela ne fait qu'une quarantaine d'années que la femme s'est libérée de cette servitude, de cet esclavage. Puisqu'auparavant, elle ne pouvait se marier sans le consentement de son père, ne pouvait travailler ou avoir un compte en banque, si ces initiatives n'étaient pas sous le contrôle du père, du frère, ou du mari. Ce qu'on voit actuellement dans les pays musulmans les plus conservateurs, ou au sein de Daesh.
Quant aux relations sexuelles, au plaisir et au désir féminin, il n'avait pas droit de cité. Celles-ci étaient exclusivement l'apanage de l'homme, et spécifiquement réservée pour la reproduction. Ce qui est en outre hypocrite, puisqu'il n'est pas nouveau que l'homme ou la femme se laissait souvent consumer par le désir charnel. L'adultère est un phénomène qui existe depuis que l'Homme est l'Homme. Au sein de la hiérarchie chrétienne, ce n'est qu'à partir des environs de l'an mille que l'Église a décrété comme obligatoire le célibat des prêtres. Auparavant, ils avaient des concubines, des enfants. L'unique but de ce changement d'attitude n'avait rien à voir avec la doctrine. C'était juste pour que les biens matériels du prêtre ne soient pas dispersés au sein de sa famille et de sa descendance. Le profit, encore et toujours. Car, sinon, lorsque celui-ci avait un héritage conséquent, il disparaissait au profit des siens.
De toute manière, il est aussi avéré que nombre de papes, d'évêques, de prêtres, etc. n'ont pas véritablement délaissé les plaisirs de la chair au cours des siècles suivant ; et ce, jusqu'à nos jours. Régulièrement, l'actualité nous le rappelle. Déjà, parce que, comme dans toutes les autres couches de la société – jadis comme maintenant -, parmi eux – ou elles, pour les moniales ou autres – se trouvent, et se trouvaient, des homosexuel(le)s. Ont, avaient, des enfants, vont, allaient voir, des prostitué(e)s. Nul(le), aussi vertueux, aussi croyant, aussi pratiquant, soit-il, n'est capable d'abandonner la Nature humaine dont il est constitué. Or, cette Nature humaine est imprégnée du désir et du plaisir lié aux attraits d'une personne de sexe différent, ou de même sexe.
Même chez les animaux, l'homosexualité existe. Ce qui prouve bien qu'il n'y a rien de contre-nature dans ce qui a longtemps été considéré comme une hérésie aux yeux de l'Église ; comme une maladie mentale pour la société des hommes.
Cet aspect-là de la religion et de la morale qui en découle, est une véritable insulte. C'est une torture inutile et abjecte, afin, soi-disant, de se rapprocher davantage de Dieu. Quelle hypocrisie, quand on connaît un peu l'Histoire des Religions. Avec quelle facilité papes et souverains chrétiens entretenaient de véritables harems, alors qu'ils allaient prier à l'église tous les Dimanches au nom des sacro-saintes valeurs issues de leur foi. Lorsque les papes défaisaient aisément les mariages des puissants afin qu'ils puissent se remarier avec la femme de leur choix ; ou de leur intérêt, puisque le plus souvent, il s'agissait d'alliances territoriales et financières conclues sous l'égide d'un mariage fructueux pour les deux partis. Généralement d'ailleurs, lorsque c'était au sein de la noblesse ou de la bourgeoisie – et la plupart du temps chez les manants -, les intéressés n'avaient pas leur mot à dire. C'étaient les parents qui décidaient à leur place. Et durant toute la période où le Christianisme tout puissant régnait en maître sur les âmes, les cœurs, et les corps, voici de quelle manière était institutionnalisée ce procédé : l'aîné était celui qui était destiné à reprendre la terre de ses ancêtres. Il – ou elle - se mariait avec un membre d'un clan familial susceptible de venir enrichir son domaine ; par des terres, par une dot. Le second enfant mâle était destiné à devenir soldat – ou officier lorsqu'il s'agissait d'un garçon issu de la noblesse. Le troisième, lui, entrait dans le clergé en tant que futur prêtre – évêque ou cardinal si il était, une fois encore de la noblesse. Ceux qui venaient ensuite étaient destinés à aider l'aîné dans son ouvrage.
Comme quoi, les islamistes actuels n'ont rien inventé. A une époque où la liberté est devenu la règle dans un pays comme la France, ceux-ci tentent de faire revenir nos mœurs à un age obscurantiste où la femme n'est considéré que comme une future mère en puissance. Et les attributs dont la nature les a doté, comme des tentations auquel l'homme ne peut que succomber s'il a l'audace de pouvoir y jeter un œil. Sommes nous des animaux, pour nous comporter comme des violeurs parce que nous aurons aperçu le galbe d'un sein ou l'arrondi d'une fesse. Surtout lors d'une saison estivale comme celle-ci où le plus grand bonheur est de mettre son corps en valeur ?
Cela veut-il dire qu'aussitôt, des pensées lubriques nous traversent l'esprit ? Certainement pas. Et puis, combien même si exceptionnellement c'était le cas ? Il n'y a aucun mal à apprécier le corps d'une femme lorsque celui-ci se dévoile à nous sur une plage ou ailleurs. J'estime, personnellement, que les charmes, la sensualité, le désir voluptueux qu'une femme fait parfois naître en moi, comme un don du Ciel. Comme un magnifique trésor qu'il est malheureux de ne pas mettre en exergue. Si cette femme le désire, bien entendu. Car je ne suis pas celui qui décide si elle doit s'y conformer ou pas. Elle est maîtresse de son corps. Elle en fait ce qu'elle veut. Si elle souhaite l'afficher, il n'y a qu'elle que cela regarde. Si elle veut se marier, avoir un ou des enfants… ou pas, c'est son choix, et uniquement son choix.
Nul n'a le droit de lui imposer ses propres dogmes ou principes de vie. Si elle apprécie d'avoir des amants différents régulièrement, nul n'a à le lui contester. Et cela ne fait pas d'elle une « salope » ou une « pute ». Elle est libre d'apprécier ce coté de sa nature humaine. D'autres n'y ont aucun goût, ont d'autres convictions, d'autres moyens de se sentir en accord avec eux mêmes. Grand bien leur fasse. Néanmoins, dans un État de droit comme la France, cette liberté est garantie par nos institutions. Nul n'a le droit de les remettre en question. Ou alors, si elles ne plaisent pas, qu'ils quittent notre pays pour d'autres contrées plus conformes à leur idéal.
J'irai même plus loin, y compris si cela doit en choquer quelques uns ou quelques unes. Moi, Dominique, non seulement j'aime les femmes. Je ne m'en cache pas. Et j'aime faire l'amour avec une femme. Y compris si je l'ai rencontré un soir dans une discothèque et que je ne la reverrai plus jamais après que nous nous soyons quitté le lendemain matin. J'aime les aimer, partager avec elles cette sorte de moment intime, puissant, passionné, intense. Du moment que ce soit dans le respect de chacun, des limites et des désirs de chacun. J'estime qu'il n'y a rien de plus beau, de plus merveilleux, que de sentir une femme avoir du plaisir lorsque je suis en elle ; lorsque je me plonge dans son regard au rythme de ses hanches et de ses halètements de plaisir. Alors que j'explore son corps tendrement, délicatement, de mes lèvres ou de mes caresses. Alors qu'elle d'une magnificence sans commune mesure, nue sous moi, et que je l'honore de cette façon.
Non, ce serait même le contraire qui serait choquant. Nous sommes libres, et il n'y a rien de dégradant là-dedans. Ceux et celles qui me vouent à l'enfer et qui se récrient contre ces propos sont des hypocrites. Parce qu'ils ou elles s'y adonnent également. Sauf que c'est la peur et la honte au ventre qu'ils enfreignent régulièrement les préceptes de leurs lois dogmatiques et castratrices.
On ne le sait pas forcément, mais comme jadis en France par le poids des règles chrétiennes, aujourd'hui, dans les pays musulmans, nombre de femmes se font recoudre leur hymen avant le mariage pour ne pas déshonorer leurs familles. Ce qui ne les empêche pas, auparavant, d'avoir eu des relations sexuelles avec l'homme qu'elles aiment. Ou, si elles ne franchissent pas ce pas, c'est par la sodomie ou la fellation qu'elles se laissent tenter. Car elles savent que ce genre de pratique ne laisse pas de traces. D'autres encore, se font avorter. Les hommes, surtout grâce à l'essor d'Internet, disponible sur leurs mobiles désormais, ont accès à des films pornographiques très facilement. En quelques clics, il n'y a rien de plus simple et de plus aisé.
Alors, quand on les entend se lamenter de l'impudeur des occidentaux et des occidentales ; du vice dont nous sommes coupables. Alors qu'eux-mêmes s'y adonnent à l'abri des volets et des fenêtres closes. Pour vous dire à quel point c'est hypocrite. J'ai effectué une petite recherche rapide avant de commencer à rédiger cet article. J'ai surfé sur le net, pour voir s'il y avait des sites de webcams sexuelles dédiés aux musulmans. Je ne me suis pas inscrit, évidemment. Je peux toutefois vous assurer qu'il en existe des tas. Et ces jeunes femmes ont les mêmes pratiques sexuelles que n'importe quelle jeune femme occidentale. Et les hommes qui les « honorent » sont également des maghrébins ; et très certainement musulmans.
Ces intégristes n'ont aucune chance d'empêcher cet aspect de la nature humaine de s'exercer. Ni leurs lois religieuses, ni leur intolérance, ni leur fanatisme, ne peuvent les museler. D'autant qu'eux-mêmes, en tant qu'êtres humains, y sont soumis. Nul Dieu, aussi puissant et intransigeant soit-il, ne pourra renverser cela. De plus, ce n'est parce que l'on assume cette part de nous, que l'on n'est dans l'incapacité d'aimer Dieu – si on y croit, évidemment. Ce n'est pas mon cas, mais je me mets à la place du fidèle. C'est, en fait, aller contre sa volonté. S'il a muni l'homme ou la femme d'un sexe, si l'emploi de ceux-ci leur est agréable, qu'ils y éprouvent du plaisir – toujours selon la vision du croyant en Dieu -, c'est que Dieu avait une bonne raison pour cela. Si la femme est la détentrice d'attributs féminins qui sont plaisants à ses yeux, et aux yeux des hommes, tant mieux. Décrier cela, s'en offusquer, est la pire des hypocrisie.
Parce que, qui plus est, elle engendre des frustrés. Des violents et des haineux qui, jaloux de ce qu'ils n'ont pas le droit, selon leurs préceptes, de profiter. Dès lors, ils se convainquent, à coups de règles dogmatiques, de préceptes religieux, que tout le monde doit être aussi contraint qu'eux. Cela fait aussi parti de leur détestation de l'Occident. Ils envient sa liberté, tout en le détestant de la soumettre à cette tentation. Les rendant encore plus intolérants et plus virulents à l'encontre des femmes de leurs propres contrées. Contraignant celles-ci à porter le voile, le niqab ; même s'ils jurent avec force que ce sont elles qui l'ont désiré. Nul n'est pourtant dupe. Cette tradition – puisqu'aucun verset allant dans ce sens n'est rédigé dans le Coran – est mise en avant afin de culpabiliser la femme d'être ce qu'elle est. Comme jadis le Christianisme l'a fait en France.
Le processus est semblable. Sauf que, là aussi, tout ceci est en train de se fissurer. Si Daesh et ses partisans sont aussi violents en ce qui concerne la place et le rôle de la femme dans la société, c'est parce qu'un vent de désir de liberté secoue le Proche et le Moyen-Orient depuis le « Printemps Arabe ». C'est aussi ce qui est à observer dans la migration de masse en cours vers l'Europe. Et ce n'est pas un extrémiste s'en prenant à une mère et ses trois filles en bikini qui y changera quelque chose...
Bravo c'est très intéressant et comme ça fait du bien d'entrer dans de vraies analyses argumentées qui obligent à dépasser nos clichés et à nous replonger dans l'histoire ! Très courageux également d'oser aborder des sujets que plus personne n'ose approfondir mais sur lesquels tout le monde dit tout et n'importe quoi. Et c'est ainsi que des actes de plus en plus graves se propagent car tandis qu'on bavarde et qu'on censure la véritable parole de fond, qui prononce des vérités embarrassantes, d'autres installent leurs dogmes et agissent impunément, et d'autres encore se font insulter, agresser, aliéner, parfois tuer. En tant que femme, je vis ces atteintes non pas comme liées à la religion, quelle qu'elle soit mais à la culture. c'est un injure à la culture occidentale ainsi qu'à nos mères et grands-mères qui se sont battues pour se libérer du joug masculin et de toutes les privations afférentes.
· Il y a plus de 8 ans ·Katrin Blanch
Il y a encore tant de combats à mener... et pourtant, je ne suis qu'un homme ; juste un grain de poussière parmi d'autres...
· Il y a plus de 8 ans ·Dominique Capo
C'est un plaisir de vous lire Dominique ! Connaissant tout ce que vous avancez, je suis complètement d'accord avec vous. En effet, il y a 40 ans l'on ne voyait aucune femme voilée en région parisienne, à présent, elles sont légion. Récemment, j'ai même vu des fillettes de 8 ans porter le voile. Quel plaisir pour moi serait de le leur arracher, de leur expliquer que tout cela est une mascarade, un leurre, mais voilà je n'en ai pas le droit et heureusement car ce serait la guerre civile. Et pourtant un homme sortant du moyen-âge a osé insulter une femme et ses filles et, horreur, les poignarder, et cela dans notre pays où la femme a eu tant de mal à acquérir sa liberté ! C'est démentiel !
· Il y a plus de 8 ans ·Et puis, votre façon de parler des femmes m'a touché. J'ai ressenti l'amour, le respect que vous nous portez. Il faut dire qu'en France il existe encore des hommes qui raisonnent encore comme il y a 50 ou 60 ans. Je dis toujours que j'aurais aimé naître 30 ou 40 ans plus tard ! Bonne soirée et merci à vous pour ce texte.
Louve
Heureux de vous avoir fait plaisir...
· Il y a plus de 8 ans ·Dominique Capo