si j'avais encore le choix

Deuxième nuit

Il est 3h du matin. Je ne dors pas. Un rêve fou m'enlise dans des pensées confuses. Je m'interroge, si j'avais vingt ans. Si j'avais vingt ans et le choix d'une nouvelle vie devant moi, vierge de tout destin, pure de tout tracas. Oh cruelle pensée. Je n'aurai pas fait le même chemin. Je n'aurai pas choisi la même voie.

Si j'avais encore le choix. Je t'aurai attendu. Je t'aurai attendu même si c'était peu probable de te rencontrer à cet insant la. Je t'aurai attendu avec mon coeur, ma raison, ma vie, mon temps, mon âge, mes rides, mes années, mes passions. Ainsi j'aurai transformé mon destin. J'aurai gardé devant moi la porte ouverte sur ton chemin. 

Si j'avais encore le choix. Si je n'étais ni épouse, ni mère, ni redevable, ni que vos portes soient fermées sur moi, m'enchaînant aux responsabilités, aux devoirs, aux coutumes, aux rites, j'aurai choisi mon coeur.

Si j'avais  encore le choix. Je t'aurai attendu toute ma vie au lieu de l'offrir au vent pour en faire une voile épuisée, abimée, déchiquetée, qui ne vole plus, qui ni vogue plus que sur l'amertume et le chagrin.

Si j'avais encore le choix. J'aurai laisser le temps partir, j'aurai laisser les soleils se lever et mourir, les étoiles naître et renaître, le sable se perdre en poussières, le ru se tranformer en ruisseau, en mer, en ocan. Qu'importe les saisons et les printemps, les hivers et les automnes, tu aurai été mon unique saison.

Si j'avais encore le choix. Je t'aurai attendu jusqu'a l'épuisement, jusqu'a l'éternité, jusqu'a la fin, jusqu'au commencement, jusqu'a ce que tu me retrouves même si c'était peu probable qu'on se rencontre à cet instant-la.

Si j'avais encore le choix. Je t'aurai attendu quitte pour une seule et unique nuit, une nuit avec toi sans contrainte, sans entrave, sans lien, sans barrière, sans barreau, sans anneau.

 Une nuit une seule nuit où j'aurai été a toi et toi à moi infnimement, définitivement.

J'aurai été la femme la plus heureuse au monde.