Si tendre si cruel
nassira
Trosième nuit
Mes yeux te cherchent. Le jour. La nuit. Tu es mon étoile du berger, celle qui me guide à travers les dédales de ton coeur. Ton coeur fermé, cadenasé, me refuse l'ultime salut. Je suis comme dans une dense forêt, et ta lumière n'atteint pas les sous-bois ou je suis égarée dans une obscure inconnue.
Mon corps est une carte géographique, découpée par tes soins, limitant les frontières et les reliefs, les plaines et les déserts, les ruisseaux et les ergs. Pour chaque étape de ton voyage, tu foules indifférent un lieu plus sensible qu'un autre et tu retournes chez toi, tel un quelconque touriste répu de photos et chargé d'émotions fortes.
Cette nuit comme toutes les nuits, j'ai crié ton nom. J'ai lancé mon bras pour te toucher. Je me sentais mutilée. Incapable d'arriver à toi. Mon corps ose une désobéissance. Mon coeur brule dans ce vas-et-vient incessant. Je suis dans cette attente secrete entre chiens et loups. Un pas avant c'est ton précipice, un pas arrière c'et mon précipice.
Dans les deux cas je tombe.
Pourtant un jour sans toi est une blessure.