Siège en vacance de Monsieur Hulot
Jean Claude Blanc
Siège en vacance de Monsieur Hulot
Bin mon Nico, sacré culot
A ce requin t'as tourné le dos
A n'y pas croire, vraiment trop beau
Siège vacant, on tombe de haut
Ressaisies les rênes des écolos
Libre comme l'air au micro
Tôt ce matin à la radio
Poussant un vif cocorico
Pour nous décrire ces drôles d'oiseaux
Sûr que leurs oreilles, vont prendre chaud
T'as avalé tant de couleuvres
Le patron t'a mis à rude épreuve
En se foutant de tes chefs d'œuvre
Heureusement tu fais peau neuve
A toi, les verts à la manœuvre
Des types comme toi, la France est veuve
M'en bat la coulpe, t'ai critiqué
Alors que tu devais qu'obéir
A ce Manuel freluquet
Genre Bonaparte, en pire pour nuire
Fidèle élève t'as du céder
A ses sirènes enchanteresses
Bien que cette vérité le blesse
Te méritait pas le manche à balai
Eclair du tonnerre, enfin vexé
Par ces chasseurs de gibiers
Prix de leur permis réduit de moitié
A ces tueurs chevronnés
Qui tournent au rouge question bibine
Leurs carabines, leurs chevrotines
Malgré ta rogne, aucun effet
De tes avis rien à secouer
Ne te réserve que son estime
Il y va de sa notoriété
La vénerie, Manu s'y plait
Avec sa meute de chiens d'arrêt
Noble invité, tu n'en es pas
De ces coteries, grand falbala
Où se caressent dans le sens du poil
Galants friands de l'animal
Qui agonise dans les bois
Peu ragoutant, tu tires… un voile
Quelle surprise ce cadeau
Au moment où je désespérais
T'as réaction m'a subjugué
N'étant pas un perdreau de l'année
T'as tout envoyé balader
Les citoyens vont t'encenser
Etant eux-mêmes tendres agneaux
Sûr que tu forces le respect
Sans avertir collets montés
T'es fait la malle, aussitôt
Sans le Champagne et les gâteaux
Entre parenthèses, pas gâté
Pour ce boulot, nul à gerber
Compter le nombre des étourneaux…
Mais que d'aplomb pour toi bobo
De nous annoncer tout de go
Ta démission sans informer
L'autre oiseau rare en son palais
Osant déchirer le contrat
Qui te liait au chef d'Etat
Mais que t'importe les dégâts
Moi franchouillard, je cache ma joie
Si prévisible que ça ne marcherait pas
Entente cordiale entre lui et toi
Avec Edouard vous battiez froid
Cœur de Manu bat la chamade
Gouvernement dans la panade
Et toi premier au hit-parade
Alors finies les rigolades
A d'autres se farcir les estocades
Et les mortelles accolades
Décernées entre francs camarades…
Te taillait mal, ce costume
De génial complice couvert de thunes
Selon les normes et les coutumes
Où ces notables, chantent fortune
Vendeurs d'eau de source, pour des prunes
Odeur saumâtre, qui enfume
Péquin moyen, qui plume les unes
Et la conscience dans la lune
Comme pauv' Borloo, peu de succès
Tes si candides puérils projets
Prince sans rire, sa majesté
N'a pas daigné, les consulter
Sitôt fourgués en presse papier
S'en torcher le cul sans intérêt
Car ce n'est pas sa tasse de thé
Plutôt mourir écervelé
Pour renier la réalité
Vaste décharge, l'Elysée
On sent gémir le vent mauvais
Les meilleurs se barrent les premiers
(Comme l'affirme le docteur
Du précoce éjaculateur
Question semence, s'y connait)
Dans la vraie vie, des gens aisés
S'en sortent toujours les plus zélés
Ces valeureux, pieux conseillers
Qui tarderont pas à le lâcher
Ainsi prendront leur volée
Morpions de pouvoir affamés
Pour davantage en profiter
Léchant les bottes d'un autre ramier
« Les mouches changent d'âne, dans les prés
Lorsqu'elles n'ont plus rien à crouter »
Fatale mais juste destinée
Réfléchissant à ce pamphlet
A espérer que t'as pigé
Que sert à rien jouer au Zorro
Car d'avance, dossiers pliés
S'acharne sur toi, la vioque Bardot
(Prénom maudit, à éviter)
Finalement bien plus pénard
Firme Ushuaia, prendre tes dollars
Et raconter à la télé
La vie des bêtes aux Assemblées
Qui t'ont vachement assassiné
De quoi remplir des cahiers
Ça se vend bien tout dénoncer
Même s'en régalent rapportes paquets
Hélas pas des plus rusés
Alors ne boude pas mon plaisir
Te voir aujourd'hui déguerpir
T'as pas la gueule d'un martyr
Pour supporter, ce jeune vampire
Songe qu'à bâtir son propre empire
Mais éphémère, pour notre avenir
Bien qu'ils se fassent des papouilles
Qu'ils se débrouillent ces niquedouilles
Intérieurement, tremblent de trouille
Que pètent usines nucléaires
Sachant que le peuple seul dérouille
Bien que ces souillons polluent la Terre
Ils s'en tamponnent, leur coûte pas cher
T'as fait faux bond au ministère
En te sauvant de cette galère
Bien t'en a pris, pour tes lumières
Sinistre vert, voué à l'enfer
T'attendent les causes humanitaires
Les barbaries dans les déserts
Diésel qui pue, plastocs en mer
Nagent à l'envers les mammifères
Car les poubelles n'ont pas de frontières
Putain de programme, le planisphère
Comme défenseur de la nature
Tu t'es pas fait que des amis
Le chef péquenot de l'agriculture
Que savamment tu contredis
Peut plus te voir en peinture
Ferme à ton poste, peu soutenu
T'égosiller peine perdue
Que ça te serve de leçon
T'en étais pas de ces poltrons
Qui songent qu'à leur réélection
Se prétendant maitres de la Nation
Les asservis, braves cornichons
Toi qui as su nous alerter
Nous prévenant de ces dangers
Qui nous menacent désormais
Insidieusement tuent la santé
« Choper cancer dans l'année »
(De Pierre Desproges, cet aparté)
L'Apocalypse, est annoncée
Pas que dans la Bible des curés
Que l'humanité reconnaissante
Te rende hommage, pour ton courage
Viendront te vanter, tous ces vieux sages
Laisse pas couler, trop raide la pente
Tu as eu tort d'avoir raison
Aussi s'achève ta mission
Pour ainsi dire, t'es pas dans le ton
Comment on pêche les poissons
Avec filets, sans hameçons
On en ramène à foison
Se dilapide sans condition
Notre univers, pour du pognon
En ce monde malsain, plus bon ménage
Alors que l'urgence nous tourmente
Toi qui rêvais de grande bleue turquoise
Poussant galets sur les rivages
Triste conséquence, ces ravages
Les océans, plus que de la vase
Là où barbotent ces rois mages
Mais qui ne sont que de passage
D'écosystème, en font des pages
Tout en mutant plus guère sauvages
Bonnes vacances Monsieur Hulot
Si héroïque face aux camelots
A la criée, bazardent leur lot
Tas foutaises marché de gros
De bars à bord… de leurs bateaux
Faute de lieue noire, bancs de maquereaux
Pour cet exploit, chapeau Nico !
Vers de colère pour ces zéros
Pose un problème ton remplacement
La concurrence est féroce
Ça se bouscule au portillon
Les matamores montrent leurs dents
Sachant que c'est pas un sacerdoce
Te succéder près du démon
Qu'à cela ne tienne, ça de gagné
Sens du paraitre, essentiel
Même sans avoir la moindre idée
Pourquoi, étoiles brillent dans le ciel
Et que les dieux soient si cruels
Vengeurs masqués pour pomme rainette
Qu'en a croqué, Eve distraite
Ainsi y vais de mon Moi profond
Me grattant le crâne, perpétuellement
Où demeure navrante introspection
Que locataires en naissant
Des cordillères et des glaciers
Qu'on s'évertue à dégeler…
Alors vaste interrogation
Que me pose, mon môme innocent
Comment ça se fait que bons vivants
On va périr par accident ?
Moi de lui répondre : Trop imprudents
De branloter avec passion
De l'uranium, à tout bout de champ
Qui contamine les champignons JC Blanc aout 2018 (éclairs du tonnerre !)