s'il fallait une preuve

Mari Beuscher Pribat

s’il fallait une preuve qu’ils avaient tort

tous ces hommes référents adulés

s’il fallait une preuve qu’ils avaient tort

tous ces Aristote  et autres philosophes

incontestés d’une soi-disant vérité

au regard de tous ces millénaires d’humiliation

au regard de tous ces siècles de silence forcé

on ne le dit pas assez

la victoire est belle le pari est réussi

regardez-les ces femmes dans le tourbillon de leur vie

braver tous les obstacles surmonter les difficultés

assumer leur maternité affirmer leur féminité

investir tous les secteurs malgré les moqueurs

gravir toutes les hiérarchies en dépit des railleries

regardez-les

elles forcent l’admiration

regardez-les bien

elles méritent le respect

car ce n’était pas gagné

niées pendant des siècles par un discours humiliant

annihilées de mère en fille par un dédain paternaliste délibéré

on ne le dit pas assez

la détermination et le courage hérités qu’il a fallu démontrer

pour s’extraire au fil des longues décennies

de cette aliénation par eux si bien réfléchie

de cette aliénation malgré elles tellement épousée

aujourd’hui la preuve est faite plus besoin de se justifier

mais gare au démon qui veille

car s’il est une chose jusqu’ici d’universelle au-delà de toutes leurs bagarres culturelles

c’est bien leur supériorité tacitement partagée

car s’il est un trait qui les rassemble au-delà de toutes leurs différences cultuelles

c’est bien leur hégémonie unanimement octroyée

 

Femme d’ici Femme d’ailleurs

continue à prouver

pour ces petites filles futures mères qui se construiront à ton image

pour ces petits garçons de demain qui grandiront dans ton sillage

 

Femme de toutes les cultures

ton exemple demeure indispensable pour tous les enfants à naître

 

Femme

continue à croire que tu es forte que tu es belle et que tu le sais                            Mari

extrait du livre « Overj’ose » de Mari Beuscher-Pribat.

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