Silence

Silence assourdissant
Résonne doucement,
Plus de canons ni de cors,
Seulement le bruit des morts.

C'est le silence de ceux
Qui sont tombés au feu,
C'est là l'écho des armes,
Des bombes et des larmes.

Pleurs des agonisants,
Allongés dans leur sang;
Tous les battements des cœurs
S'arrêteront dans une heure,

Et plus jamais ils n'entendront
Le long chant des clairons.
Qu'importe! Défaite ou victoire,
Il survit le désespoir.

Et restent les soupirs
Qui remplacent tous les rires,
Emplis d'horreur,
De tristesse et de peur.

Silence, doucement,
Résonne brusquement,
Sans une ombre ni un bruit
La mort a pris la vie.

Pourquoi donc espérer
Le silence qui vient après,
Nous y gagneront tant
Dans le silence d'avant.