Silence noir

La nuit.
Le noir.
Le silence.
La solitude.

Dans cet univers, je tente de trouver le sommeil. Je tente. Je suis allongée sur le dos. Je me tourne d’un côté, de l’autre. Je me mets en boule comme le chat, comme le bébé dans le ventre de sa mère. Je me sens plus en sécurité. Mes yeux se ferment. Et puis non, je change à nouveau de position. Je me couche à nouveau sur le dos. Mon corps se détend.

Mes yeux se ferment à nouveau. Mon imagination travaille. Mon cerveau en feu. La journée passée, celle à venir. La vie passée, le reste à venir. Les amours passés, les amours à venir. Mon cerveau en feu.

Je ne sais plus où je suis. Dans l’obscurité de la nuit, je peux finalement être partout. Ici ou là ou encore là. Mais non là-bas auprès de lui, pour qu’il ne soit pas seul. Mais non, je ne suis pas là-bas. Il est seul.
L’obscurité de la nuit est le champ de tous les possibles. Lieu de paix et lieu d’angoisse. Ressentiment et amour. Espérance et désespoir.
Le sommeil ressemble à la mort
Mais non je vis encore
Puisque je ne dors pas
Je suis dans le jardin des délices et dans le feu de l’enfer. Je t’aime et je te hais. Je t’attends et je te laisse. Je rêve.

Ne m’en veux pas. C’est la nuit. Je ne dors pas. Je te cherche, je te trouve et te perds à nouveau. Ne m’en veux pas, je ne vois pas clair. Il fait nuit.

Absence de lumière. Absence de tout dans le fond de ma nuit sans lune et sans sommeil.
Même pas une étoile.
Même pas une étoile.
Je n’en peux plus.
Je suis en sueur.
J’ai peur. J’ai peur.
Je cherche à tâtons l’interrupteur.

J’allume la lumière.
Une cigarette, une feuille de papier, mon stylo-plume à l’encre violette. Il est temps que les mots sortent. Il est quatre heures du matin et ma tête et mon âme débordent. Il est grand temps de recueillir les mots… sur la feuille… de papier…
Mots salvateurs… ce matin-là.