SILENCES
Aurélia Demarlier
Il y a les silences que l’on choisit
Et ceux que l’on subit,
Parfois le silence s’impose,
Parfois le silence indispose.
Parfois le silence se savoure
Comme on se love dans un nid,
Parfois le silence se fait velours,
Parfois le silence se fait rubis.
Mais parfois le silence vous entoure
Comme un lierre maudit,
Quand le silence se fait vautour
Et fait fleurir l’ennui.
Il y a les silences que l'on délecte
Et ceux que l'on regrette
Quand on n’ose pas dire son amour
A ceux que l'on chérit.
Il y a le silence créatif de l’artiste,
Il y a le silence créateur de douleur,
Lorsque l’imagination largue les amarres
Et sculpte au néant mille visages.
Il y a aussi les silences déguisés,
Ceux qui en disent longs,
Parfois le silence nous trahit,
Parfois le silence se fait cri.
Il y a le murmure des adieux
Qui se dresse comme un rempart,
Des sentiments qui cachent leur jeu
Mais que reflètent les regards.
Il y a le silence noir des départs,
La morsure de l’absence,
Le venin des au revoir
Qui empoisonne l’existence.
Il y a le silence bleu de l’espoir,
Un sortilège de l’enfance
Qui embaume l’avenir
D’un parfum de bienveillance.
Il y a les silences que l’on cache
Sous une apparence bavarde,
Ce silence que l’on chasse
Par peur d’être démasqué.
Parfois le silence est maîtrisé,
Parfois le silence nous échappe,
On le fuit mais toujours il nous rattrape,
Le silence nous kidnappe.
Parfois le silence est rassurant
Mais parfois il se montre cruel,
Il y a les silences qui ne durent qu’un instant
Et puis il y a le silence éternel.