Soir de lune

nikki

J’ai redécouvert l’espace de quelques jours la vie dans laquelle j’ai vécu toutes mes journées, ville de Paris, speed et spleen, ville de l’ennui caché derrière l’agitation, ville du stress et de la came, ville de l’espèce hautaine, ville de l’homme qui se parle et se rencontre, se cogne et s’affronte. Laboratoire mal nettoyé de toutes leurs vanités, on n’voit même plus dans quoi on vit, on la fuit et s’y cache pour ne pas voir qu’à côté c’est ptêtre un peu moins froid, un peu moins gras, un peu moins moi. Ville où l’égo se surdimensionne, où la parole n’a plus de vertu que celle de l’oubli continu. De soi. D’eux. De nous. Cachés derrière tout un tas de misères, tout un tas de galères. Je l’aime encore et toujours mais plus vraiment du même amour, j’aime sa gouaille, j’aime sa ripaille, j’aime ses excès et ses entrailles, ses couloirs noirs et sa crasse dense, ses complètement futiles dépenses. Même sans tout ça on y repense cette ville est une belle danse, entre les hommes et l’invivable, entre les femmes et l’indicible.

Y’a des rêves perdus à tous les coins de rues, des rêves vécus encore plus, des rêves déçus et puis des culs. Des culs qui s’montrent et d’autres qui s’montent. Des culs et des nichons, d’la drogue et de la nostalgie, de l’alcool qui coule le long de chaque trottoir, un peu d’boulot et beaucoup d’fric. Y’a comme des jours où on s’oublie dans c’te putain d’ville de Paris. Y’a comme des jours et puis des nuits, des vies qui s’croisent et d’autres qui s’toisent, des bouts de vie pas finis, des bouts de nuits  beaucoup trop longues et beaucoup de fausses blondes.

Salut ma belle, on s’est aimées, on s’est quittées, il est l’heure de s’abandonner.

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