Sommeil de Plomb

Giovanni Portelli

Faustine 2...

Il était temps, me direz-vous ? Quand son éditeur historique refuse un troisième roman, notamment par manque de ventes sur les deux premiers livres, on entame une petite traversée du désert, mais de remises en question en nouvelles tentatives, on découvre que finalement, on a peut-être de quoi justifier de nouveaux efforts et la machine n'a jamais totalement cessé sa production. Alors de reprise de texte en amélioration continue, Faustine 2, alias Sommeil de Plomb, va renaître de ses cendres et vous revenir bien plus complète et intrigante que jamais  Alors en exclusivité mondiale, bah oui, ce blog est lu du Canada jusqu'en Inde, donc chut ! lol voici les premières lignes du deuxième volet des aventures de notre impétueuse Faustine Mangin…


Hiver 2012

Dans son lit médicalisé, Fabian Marcani fait peine à voir. Les cheveux ébouriffés, poivre et sel, les yeux enfoncés, des traces de griffes récentes sur le visage et les bras, les traits tirés, on le croirait tout juste réchappé d'un règlement de comptes. Toutefois le jeune Niçois sort d'une toute autre échauffourée. L'homme qui vient lui rendre visite n'est d'ailleurs pas sans connaître les effets secondaires du traitement qu'il a subi. Grand, affable, distingué dans une tenue sobre cependant, il peut avoir entre cinquante et soixante ans, Fabian ne sait pas encore l'estimer lorsque celui-ci reprend la parole, après les présentations d'usage :

– Cheveux blancs, contusions, tremblements, fractures mineures. Pertes de mémoire immédiate, possibles terreurs nocturnes les premiers temps.

Fabian a acquiescé malgré lui à chaque conséquence énoncée sans vraiment mettre un mot sur le diagnostic qui tarde à sortir de la bouche de l'érudit :

– Ce sont les séquelles possibles de votre triste expérience.

– Que m'est-il arrivé au juste ?

– Vous devez vous en douter.

– Tout ça à cause d'un stupide miroir ?

– Non, pas un stupide miroir, mais ce qu'il était supposé renfermer. Une prison de verre est cela dit un réceptacle capricieux, à l'hermétique incertaine, d'autant plus quand on l'associe à quelque chose d'aussi cyclique qu'un horoscope. Mais rassurez-vous, grâce à la loyauté d'une personne de confiance, vous êtes désormais parfaitement tiré d'affaire.

– Alors, hésite le jeune homme alité, qui note la gravité soudaine de son hôte à l'évocation de cet ami, je pourrais rentrer chez moi ?

– Bien sûr, rentrez chez vous, retrouvez votre fiancée, fondez une famille même, dans cette jolie maison que vous ne manquerez pas de restaurer avec goût, j'en suis convaincu.

– Je ne pense pas que je saurai remettre les pieds dans cette baraque…

– Voilà quelque chose de stupide en revanche. La maison n'a rien à voir avec ce qui vous est arrivé. Les murs n'ont pas eu le temps d'être imprégnés d'une quelconque énergie. Nous pourrons procéder à un nettoyage préventif si cela peut vous rassurer, cela dit.

– Quand bien même. Je ne sais pas si elle me pardonnera…

– C'est bien la toute première qualité d'une femme, le pardon. Vous étiez convalescent, souffrant d'un mal difficile à traiter, qui a bien failli vous emporter corps et âme. Bref, je ne pense pas que ce soit susceptible d'avoir entamé le lien qui vous unit. On ne vient pas vivre à l'autre bout du pays pour une tiède relation sans avenir, ne pensez-vous pas ?

– J'imagine. Mais que me vaut toute cette attention ?

– Notre Fondation existe précisément pour les cas dans votre genre, M. Marcani. Vous n'avez pas à vous inquiéter, nous assumons tout le financement des conséquences de votre malheureuse expérience, ad vitam æternam.

– C'est donc que vous admettez une part de responsabilité dans ce qui m'est arrivé ?

– Indirectement, soyez-en assuré. Certes nous sommes au fait des mécanismes qui régissaient le miroir. Cependant son acquisition et le cheminement de son auteur jusqu'à vous reste un mystère entier pour notre communauté. Vous imaginez bien qu'on aimerait prémunir les gens de ce genre de menace plutôt que de simplement leur venir en aide une fois le mal à l'ouvrage…

Un frisson glacé parcourt le dos du sudiste à l'évocation de ces derniers mots. Brusquement privé de forces, il s'affaisse contre son oreiller, prenant conscience du danger mortel auquel il a échappé grâce à…

– Et Faustine ?

– C'est le but même de ma venue, jeune homme. J'ai besoin que vous me racontiez à présent les circonstances comme le déroulement de ce qui vous est arrivé.

– Je ne saurais même pas par où commencer. Je suis tellement fatigué…

– Une personne de confiance a risqué sa vie pour vous sauver. Permettez-moi d'insister, mais votre récit est certainement la seule compensation que vous pourrez apporter aux efforts consentis par notre Fondation pour vous venir en aide. Et désormais, le temps nous manque pour ajourner cet entretien.

Fabian cherche à se redresser pour ne pas garder cet air avachi qui ne lui ressemble pas. Mais les forces lui manquent pour s'asseoir sans que des étoiles ne se mettent à danser devant ses yeux. Le sexagénaire retire finalement son manteau sombre, dévoilant une chemise impeccable. Le Niçois remarque qu'il porte des vêtements de marque qui posent remarquablement bien sur sa personne. Celui-ci a déjà pris la liberté de plier son pardessus et de le déposer sur le lit voisin, inoccupé, avant de s'y asseoir, faute de chaise dans la chambre. Les mains appuyées sur le rebord du lit, il adresse enfin un sourire au malade :

– Nous voilà plus à l'aise, n'est-ce pas ? J'imagine que vous tordre le cou pour soutenir mon regard n'est pas un exercice des plus agréables en ce moment. Contez-moi à présent, cher monsieur, dans quelles circonstances vous êtes venu vivre dans cette remarquable ville de Cambrai.


Alors ? Liriez-vous la suite ?

  • En allant vivre à cambrai, je pense qu'il a fait une grosse bêtise :)

    · Il y a environ 4 ans ·
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    Mario Pippo

    • Personne ne t'aime ici, et personne ne t'aimera jamais Edgar. Tu es un looser né, tu auras beau publier tes textes merdiques, te noter toi même, rien n'y fera. Tu es détesté. Grand bien te fasse le mal aimé hahahah !

      · Il y a environ 4 ans ·
      Mm

      odess

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