Son enfant serré entre ses bras
franzzzz
Trompé, trempé dans tout le sang et l'encre noire,
comment être là entre les cendres froides, les fleurs du mal
et les méandres d'un fleuve de sable ?
Pourquoi finir par s'étendre là, avec son enfant serré entre ses bras ?
Derrière quoi on se réfugie, le canon d'un fusil,
d'un appareil photo Fuji ?
derrière l'indulgence, c'est ça ?
Mais qui peut défendre ça ?
Dans ces Terres Saintes, d'eux, sales,
Seuls, parmi ceux là,
les terrains morcelables,
semblent se répondre ceci cela :
« Vos maisons on les éventrera !
Que les vents les frappent ! »
« On reconstruira avec une douceur ferme
Chez nous tout se relève »
Tous se reserrent, tout se recèle.
La paix c'est tout ce que rêvent
les tourterelles, mais nous est ce que
nous sommes des tourtereaux ?
Non nous sommes des étourneaux,
des bourreaux, l'épée hors du fourreau
nourrissant le feu des fourneaux
allumer l'âtre, parce qu'on veut être et avoir
Sans jamais aimer l'autre.
Trompé, trempé dans tout le sang et l'encre noire,
comment être là entre les cendres froides, les fleurs du mal
et les méandres d'un fleuve de sable ?
Pourquoi finir par s'étendre là, avec son enfant entre ses bras ?
L'érudit et mugit et rugit :
il brandit quenelles, agite querelles,
ne chérit que l'air
et les odeurs de guerre...
Au moins vivra t il entre lâches
chichement
et puisse-t-il dire « on est là »
Ostensiblement.
Quand ce qu'on a semé, l'amorce
vous jette un sort, dès l'enfance
chaque effort vous renforce,
vous emporte et vous fait bomber le torse...
A raison ou à tort ainsi explosent les cœurs morcelés
et de cette force naissent des forcenés,
même parsemés, il n'en suffit que d'un par semaine
pour casser votre porcelaine, égorger vos porcelets,
et claironner pour que la mort se lève
Sur leurs seins les grenades,
puis des entrelacs teintées en grenat :
le sang d'ici irrigue des engrenages de membres froids
qui n'en finissent pas de rendre l'âme.
Naître et s'affirmer dans l'engueulade,
et puis prendre l'arme, en crevard.
Ne pas se méprendre, mais prendre foi !
Comment prétendre entendre crier l'arbre
lorsqu'on en fend le bois ?
Trompé, trempé dans tout le sang et l'encre noire,
comment être là entre les cendres froides, les fleurs du mal
et les méandres d'un fleuve de sable ?
pourquoi finir par s'étendre là, avec son enfant serré entre ses bras ?
Un triomphe cathartique ?
Est-ce ainsi que leurs Dieux convertissent ?
Quel est Le croissant fertile de ces assassins avertis ?
Quel est leur vertige, et quand je dis vertige
J'entends est ce la une façon de divertir ?
Qu'ils se lancent des bouquets, des confettis !
Qu'on se demande qu'est ce que ces cons fêtent ils ?
A quel argument peut on savoir qu'on fait tilt ?
Faut il qu' on boycotte des articles, des artistes ?
Dans ces mondes engloutis, cachés, accroupis
comment savoir qui se dégonfle ou tire ?
Comment s'assoupir sans entendre les soupirs,
Comment sourire ? Comment savoir si la main tremble ou pire ?
Trompé, trempé dans tout le sang et l'encre noire,
comment être là entre les cendres froides, les fleurs du mal
et les méandres d'un fleuve de sable ?
Pourquoi finir par s'étendre là, avec son enfant serré entre ses bras ?
expliquez moi pourquoi même la mer est morte là bas ?