Son of lies
vengenz
Oui, c'est vrai, lorsque l'on a bavardé ensemble le premier jour, il m'est apparu désagréable, narcissique et insupportable. Ce genre de personne dont on se passe volontiers et avec qui on ne veut pas passer la moindre seconde. Mais ma mère m'a toujours appris à me montrer meilleure que ce genre d'individu. Et justement pour cette raison, j'ai fait mon possible pour me montrer polie et le plus agréable possible. C'est là qu'il s'est calmé et qu'il s'est montré bien plus agréable et bien plus sympa aussi. Plus délicat. Ce que je n'avais pas vraiment cru possible au début. Carrément pas même. Mais ce n'était pas franchement un mal, ça me plaisait même totalement. Et du coup, tout s'est finalement calmé et la conversation fut bien plus plaisante. Tout de suite plus agréable et c'était mieux ainsi, ça allait de soit. Ce jour-là, l'idée de m'être trompée à son sujet me traversa doucement, sans que je ne puisse m'y attendre et je me mis à le voir différemment, avec un regard plus doux déjà.
« Bon, tes affaires sont prêtes, tu dégages ? ». Un soupir d'agacement et de peine s'échappe de mes lèvres alors je me sens un peu à côté de mes pompes, et que le retour à la réalité se fait brutal et insupportable. L'erreur est humaine mais se tromper à ce point a quelque chose de vraiment horrible. Mes larmes sont encore en train de couler sur mes joues. « Et arrêtes de pleurer, tu me saoules. ». Il parle d'un ton froid mais éteint, insupportable et blessant. En fin de compte, ce jour-là, lorsque nos routes se sont croisées pour la toute première fois, il était question de son tout premier mensonge. Il m'a laissé croire, un instant, que le courant pouvait passer entre nous mais la réalité était toute autre bien sûr. Il m'a surtout fallu beaucoup de temps pour m'en rendre compte. Beaucoup plus que je n'aurais pu le croire et surtout, beaucoup trop, en fin de compte. Du coup, à l'heure actuelle, je souffre bien trop. Genre.. Vraiment.
Nous nous sommes revus, plusieurs fois et sans que je ne le vois venir, j'ai doucement fini par tomber sous son charme et par finir par vraiment tomber amoureuse de lui. Ce qui est.. Plutôt bizarre en fin de compte. Oui, peut être.. Nous nous sommes alors mis à vraiment nous fréquenter et les années se sont mises à défiler, sans même que je ne puisse vraiment m'en rendre compte. Il était là pour moi, se montrer présent, tendre et délicat. Et naïve comme je le suis, j'ai doucement fini par y croire, sans que je ne puisse un seul instant me tromper avec tout ça. J'ai cru et j'ai espéré. Je me suis laissée berner.
Mensonge. Trahison. Un jour, je suis rentrée à l'appartement, un peu plus tôt que prévu. Et je l'ai trouvé en charmante compagnie. Je n'ai jamais eu le malheur de dire que j'étais la personne la plus belle qui soit. Je n'en aurais jamais eu la vantardise, de toute manière. Mais.. Mais ça fait mal, l’ego en prend un sacré coup, c'est un fait. Et quand je suis entrée, il ne s'en est pas offusqué du tout, il n'a même pas essayé de se justifier, il n'a même pas expliqué de m'expliquer les choses, pas un seul instant. « Qu'est-ce que tu croyais ? Que j'avais des sentiments ? Grandis un peu. Je suis restée pour coucher avec toi, et c'est tout. Rien de plus. Et encore, tu ne m'as jamais suffi. Ne te leurre pas, c'était juste pour ton appartement. Point final ». Ces mots sonnaient si sincère que je réalisai alors que je m'étais lourdement trompée et, en plus de ça, il ne m'avait jamais dit qu'il m'aimait.
Ce jour, c'est aujourd'hui. Il a dégagé la fille, et m'a dit de faire mes valises, espérant que je serais dans la merde. Hypocrite, il me dégage de mon propre appartement et je ne peux rien dire parce que j'ai eu l'erreur de signer de lui faire signer des papiers le lui donnant. Ah l'amour.. J'ai eu beau dire ce que je voulais, j'aurais sans doute dû être plus intelligente que ça. Mais je n'en ai pas été capable. Je suis pathétique, stupide et naïve. J'ai cru à cette histoire beaucoup trop longtemps et bêtement, je me suis même imaginée que ma vie allait se dérouler avec lui. Mais lui, ahah.. Il n'y a pas cru une seule seconde. 3 ans, trois années de mensonge, et les réalités m'apparaissent doucement. Je n'avais juste pas voulu y penser un seul instant mais ce n'est pas ça qui aura réussi à me sauver, je me suis tout de même laissée berner.
Il ne sortait pas souvent avec moi, il préférait ses amis. Je suis incapable de comprendre pourquoi je n'ai pas fini par me poser des question. Mais je me disais juste que c'était normal, je me me disais qu'il était logique pour lui de vouloir voir ses amis. Mais c'était ridicule, et j'ai mis beaucoup trop de temps à m'en apercevoir. Il me manipulait oui, voilà, point barre. Et je me suis laissée me faire berner, comme une idiote. Je n'y ai vraiment vu que du feu et je me déteste vraiment pour ça.
Mes affaires sont prêtes, je n'ai plus qu'à partir maintenant bien sûr. Je ne sais pas encore où je vais bien pouvoir aller mais à côté de ça, je sais que ça ne pourra qu'être mieux qu'ici. Je ne veux plus jamais avoir à revoir cet homme. Il me débecte, m’écœure. Et alors que je m'apprête à partir, il pose ses lèvres sur les miennes, geste que je ne comprends absolument pas, et sous la surprise, je ne parviens pas à m'écarter tout de suite, je n'ose même pas bouger. Mais je ne tarde pas à prendre conscience de l'erreur et je m'éloigne de lui. Le giflant aussitôt. « Ne me touche plus jamais ». Et je pars. Je sais que de toute façon, c'est ce que j'ai de mieux à faire. Même si je ne sais pas où me rendre, je sais que la seule chose que je puisse faire, c'est de m'éloigner au possible d'ici, de ne plus revenir vers le plus gros menteur de l'histoire..