Songe d'un mort

plume-scientifique

Songes d'un mort

Un jardin fleurit et resplendissant.
Unique image que se fait un mourrant
De l'endroit magique où il va bientôt aller,
Après que sur Terre se soit arrêté
Un coeur trop souffrant de tant d'atrocités.

Alors que lentement, et sans aucune peine,
Tandis qu'il rêvasse sur son lit de chrysanthèmes,
Apparaît, et soudain éclot,
Un si beau, si vermeil coquelicot
Sur son coeur qui, déjà, sommeille.

Les nuages tranquilles s'allongent et s'étirent.
Ils forment à l'aide du plus léger des zéphyrs
Un suaire élégant qui aujourd'hui l'appelle.
Sublimes draps blancs que détient l'Eternel
Sur la voûte bleue du ciel.

Enfin libre. Il ne voit plus rien d'infâme
Qui sur Terre détruisait son âme,
Cette immaculée colombe qui s'envole et l'abandonne
Pour rejoindre au-delà la belle Perséphone,
Dans cet endroit utopique qu'inventa l'Homme.

Nul bruit, nulle guerre, nul vacarme.
Seuls le sang, les corps, les armes et les larmes
Jonchent un sol nourrit par ces vies.
Car là où la vie s'est enfuie
Ne reste désormais que le calme.

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