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Sonnet pour une jeune fille
henri-charte-pocel
Quoique le soleil tremble à l’ombre de l’été
Et que fassent échos au passé de mes heures
Les mots que je ne peux écrire et qui se meurent,
Je tiens encore un peu la timide beauté
D’une jeune femme qui, la bouche apprêtée,
A embrassé l’aurore, en croyant, sur mon cœur,
Sentir le pouls du vent et les doigts du bonheur ;
Mais il ne reste que son horloge arrêtée
Sur le chiffre sacré de l’éternel silence
Qui tourne sur lui-même et que le feu balance
Comme un seau suspendu dans la gorge d’un puits.
J’ignore les aiguilles dressées sur ma poitrine,
Je marche au souvenir de cette fille qui fuit
Et des pics dans les plaies de sa peau-crinoline.