La zone €uro : trouver un équilibre !
campaspe
Vous avez sans doute déjà vu un de ces jeux télévisés qui se jouent par équipe et dans lequel il est demandé aux membres de chaque équipe de porter aussi loin que possible une certaine charge. Si l'un d'eux abandonne, sa charge est transférée sur les membres restants de l'équipe qui peinent encore un peu plus. L'équipe gagnante est celle où l'ultime joueur franchit la plus grande distance. Pour qu'un tel jeu représente la réelle capacité de résistance de l'équipe, il faut que chacun des membres de chaque équipe aille au bout de lui-même. S'ils abandonnent sans combattre, le dernier joueur risque aura bien des raisons d'être amer, et de se désolidariser de son équipe.
C'est une version encore un peu plus perverse de ce jeu qui se joue aujourd'hui : dans l'équipe européenne, le membre le plus résistant est l'Allemand de l'équipe : en bon teuton il s'était imposé un régime strict avant de participer à la compétition, acceptant de faire ceinture malgré les efforts qu'il lui avait déjà fallu faire pour intégrer la disparue RDA, alors même que les autres membres de son équipe festoyaient dans des libations sans fin.
Mais ses équipiers, Grèce, Irlande et bientôt Portugal fatigués par des nuits d'excès se voient aujourd'hui contraints d'abandonner la course et les engagements financiers des membres restant dans l'équipe croissent au fur et à mesure.
Là où le jeu devient vraiment pervers est que si ces membres montrent la moindre velléité d'arrêter le jeu dans un moment de découragement, leur charge est immédiatement augmentée de quelques pourcents supplémentaires : les taux d'intérêt des pays partenaires augmente, faisant s'accroître encore la charge des membres restants.
La fin de ce jeu, vous la connaissez tous… le dernier joueur, écrasé sous la charge, ne tarde pas à s'écrouler à son tour. Et l'ironie ultime de la situation c'est que le seul fortifiant possible pour l'équipe est justement ce à quoi le ce dernier joueur est le plus allergique : l'inflation.