Souvenir de jeunesse

lanad76

J'ai choisi la liste 2 (voir tableau en dessous du texte) et réalisé un texte avec tous les mots inscrits en une vingtaine de minutes, vous pouvez vous aussi essayer....

SOUVENIR DE JEUNESSE

Les yeux embués de larmes, après avoir raccroché le téléphone, j'ai pris ma voiture et roulé sans m’arrêter jusqu'à ce que je me gare dans la cour de la ferme délabrée. Plus de poules caquetantes à tout va, ni de chien aboyant annonçant mon arrivée. A la place, un silence pesant, une ambiance lourde de souvenirs assombrissant cette belle journée de juillet.

En descendant de la voiture, mes pas crisent sur les cailloux usés et je n'ose plus avancer, me retrouver face à moi même dans mon enfance. Je jette un regard aux alentours, la grange sur la droite du corps de ferme n'a plus de toit, la rivière sur la gauche accueille toujours des canards mais les kayaks n'y naviguent plus, ils gisent sans fond sur la berge. A l'arrière de la ferme, la forêt s'est étendue, la végétation a repris ses droits. En l'absence de présence humaine, les arbres et plantes ont envahis l'aile ouest et la moitié de la porte d'entrée.

Je peine à écarter les ronces pour pénétrer dans la salle à manger. Lorsqu'enfin le penne cède, la lumière d'été s'engouffre dans la pièce poussiéreuse. Plus de trace de vie mais le mobilier est resté en place comme s'il m'attendait pour revivre les bons moments.

Je me revois alors petite fille avec ma grand-mère m'attendant au goûter avec un bol de chocolat fumant pour moi et pendant que je le dégustais en me faisant des moustaches de lait, nous discutions avec entrain de petits riens alors qu'elle tournait énergiquement le moulin à café pour ensuite déposer la belle poudre odorante dans une chaussette et y verser méticuleusement de l'eau chaude afin de préparer un café à grand-père qui revenait des champs.

J’interromps ma rêverie et monopolise mon attention à monter les marches délabrées sans tomber. Devant la porte de mon ancienne chambre, mon coeur bât la chamade, la porte est restée ouverte et découvre mon lit de jeune fille avec ses broderies anglaises. C'est dans ce lit que je devins une femme à l'aube de mes dix-sept ans dans les bras du bel Antoine, le fils du maire, mon ami de toujours et mon premier amour.

Il avait été mon héros, c'est lui qui m'avait sauvé de la noyade lors de vacances à Biarritz alors que j'essayais de surfer parmi les bateaux qui cabotaient. Mais j'avais été imprudente et déséquilibrée ne retrouvant pas la surface et me débattant dans l'eau. Il avait plongé sans hésiter, nagé à contre courant pour me sortir de l'océan. Nous ne nous étions pas quittés ensuite de tout l'été. Sur le mur d'ailleurs, une photo souvenir de cette époque est restée accrochée et nous montre enlacés et souriants. Je m'approche de la table de chevet, ouvre le tiroir intégralement, le retourne et décroche de sa cachette un papier jauni sur lequel on peut encore lire malgré l'usure du temps ces quelques mots « Tu seras toujours mon amour » signé Antoine.

Je libère enfin mes sanglots, Antoine est décédé ce matin, mais il restera éternellement dans mon coeur.

Liste N°1

Liste N°2

Vignoble

Moulin à café

Fromage

Grange

Poêle à bois

Héros

Voler

Papier

Photographier

Caboter

Tendresse

Surfer

Sauvage

Kayak

Collectionner

Forêt

Rêver

Femme

Moi

Amour

Liberté

Cailloux

Transport

Rivière

Signaler ce texte