Souvenirs

Toutes ces vibrations d'un passé en résonance,
Vie déroulée comme une poésie riche de ses rimes,
Elles prennent avec le temps un rythme qui fait sens.
Si l'on soustrait les peines, elles confinent au sublime.

De bourgeons en éclosions, des nœuds épars se forment
Et, dans ce réseau, une décharge violente précède une source amère.
Immergé dans ces sensations informes
L'émotion submerge les volontés primaires.

Prisonnier de son passé comme de la chaleur des combles en été.
Embrasure sans espoir d'y trouver un peu de fraîcheur,
L'air vicié non renouvelé, il vient à manquer
Et l'on ne peut réellement sortir de cette torpeur.

Et le tout s'accumule en fines strates successives.
Géologie de l'esprit, mémoire sédiment,
Les griffes des pioches s'alignent, agressives
Douelles noires cerclant l'enfermement.

D'un esprit usé je creuse ces formes délétères.
Je m'en vais puiser dans ces source passées,
Évitant ainsi la crainte des lendemains asséchés.
Si je finis par tout gratter, vais-je me retrouver en terre ?