Souviens-toi que je n'oublie rien

laura-sg

Certaines personnes passent à travers la vie comme un couteau dans du beurre. Rien ne semble pouvoir ébranler leur bonne foi, leur bonne humeur et leurs bons sentiments (ces gens là sont détestables).

D'autres, comme moi, regrettent le temps où la loi du Talion était la seule qui vaille. Où l'on pouvait aisément se battre jusqu'au sang afin de régler nos différends, sans risquer une condamnation pour coups et blessures et l'amende qui va avec. Ce qui avouons-le, donne simplement encore plus envie d'achever son adversaire, qu'on paye vraiment pour quelque chose.

Ne me jugez pas trop vite, je vous défends de dire que vous n'avez jamais envié Ally Mc Beal et ses hallucinations. Je vous défends de dire que vous n'avez jamais eu envie de prendre la tête de quelqu'un pour l'éclater contre une vitre blindée, ou du moins, de coller une bonne grosse mandale, sans grave conséquence et tellement jouissive.

Je me "soigne", j'essaie. Parce c'est usant à la longue. La boxe, ou tout autre sport de combat, semble un bon moyen d'exorciser tout ça. Le problème, c'est que d'autres personnes s'exorcisent sur vous et personnellement, je suis un peu précieuse, je n'aime pas trop prendre des coups. Et finalement le sport quel qu'il soit, s'il défoule le corps, ne guérit pas l'esprit.

Avec l'âge, les expériences et les désillusions, toutes ces conneries, ces mesquineries et ces mensonges devraient glisser sur moi. Et elles le font, à la fin. Mais entre temps, j'ai de furieuses envies de hurler, de cogner, d'insulter.

La bienséance, l'éducation, une vague conscience ou peut-être bien les trois, m'aident à tasser tout ça. Le recul et la résignation aussi, on ne change pas les gens de toutes façons. Les cons restent cons, les lâches se cachent et les égoïstes entretiennent méticuleusement leur propre autel.
Restent des larmes, de la rage et parfois un mal de tête latent, et finalement ça passe.

Ça passe, ça passe... mais souviens-toi que je n'oublie rien.

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