J'observe les gens marcher, ils se croisent, se bousculent, s'évitent mais ont tous la tête baissé,
Regardant le film de leur vie défiler sur les pavés de ces rues bondées,
Et fermant les yeux sur le reste du monde, pour ne pas tomber en dépression.
Ce garçon lui, il a les yeux levés vers le ciel et pourtant il en subit des pressions,
Tous les matins il a le trac parce qu'il se fait traquer pour ses problèmes de poids.
Alors tous les soirs il craque, parce qu'il en à des armes pour affronter la vie,
Mais c'est le monde qui le braque. Il fini par se dire qu'il pourra foncer dans le vide
Le teint blême sur ce toit, il mettrait fin a ses jours d'ado pas sur de soit.
Ce qui le retient, c'est l'amour qu'il éprouve pour cette fille qui lui prouve
Que l'Homme peut être bon, quand il regarde plus loin que sa paire de pompes
Et plus profond que la chair qui trompe l'œil d'une société malvoyante.
De l'amour il en a plus d'un sac à livrer, et dans sa tête c'est la paix qu'il a sacralisé.
Il en a pris des coups bas, mais après chaque massacre il lisait, pour voyager
Parce qu'il disait que sa vie n'était pas sacrée. Et le soir il en prend des coups au bar
Pour oublier qu'il y a plus d'humanité en son chien que dans ces bêtes qu'il côtoie
Qui ont la cote au lycée mais qui lui frappe les côtes et le laisse inanimé sur les trottoirs.
Le soir il est assis sur les racines d'un arbre, ce qui le fascine c'est la cime de l'idiotie des Hommes,
Il assiste à trop d'actes racistes, alors il se nourrit jusqu'à ce que sa peine grossisse comme
S'il pouvait s'accaparer toute la souffrance du monde et la recracher comme John Cafe.
Mais il en a marre de se bagarrer pour que sa vie ne soit plus un bagage a main rempli
De cris qu'il a poussés, amplifiés par le vide et de ce qu'il a construit comme barrage en vain.
Alors c'est décidé, dès qu'il a soupé, il ira promener son chien, conscient qu'il est à une page de la fin
De son histoire. Il se hisse tard le soir au sommet de l'arbre, il pense à cette fille qui n'aura pas su le sauver, à son chien qui ne l'aura pas vu sauter, il n'a plus le trac, son sommeil sera plus profond que ce lac.