Stéphanie et le romancier
arlequin
Thierry était heureux ; il avait enfin réussi à atteindre l’un de ses rêves : voir l’édition de son tout premier roman ; un peu plus de 5 mois de travail enfin récompensé ; son nom trônait à présent sur les étalages de certaines librairies.
A 45 ans, il avait toujours éprouvé un besoin viscéral d’écrire et ce, depuis aussi longtemps que remontaient ses souvenirs, peut-être depuis qu’il savait écrire. Au collège, ses différents professeurs de français avaient souvent été emballés par son imagination, son style d’écriture ; il se souvenait de l’un d’eux, en particulier, monsieur Lefort. Ce dernier lui avait dit, un jour, qu’il devait persévérer dans cette voie, continuer à affiner sa plume, qu’il pourrait devenir, sans nul doute, un bon auteur s’il le souhaitait vraiment.
Aujourd’hui, installé à la terrasse d’une grande brasserie parisienne, profitant des premiers rayons chauffant du soleil d’avril, il contemplait la couverture toute neuve de son livre, un sourire de satisfaction aux lèvres ; il se souvint de ce qui l’avait amené à se lancer dans cette aventure.
C’était il y a un peu plus d’un an. A cette époque, il écrivait de petits textes érotiques, qu’il publiait ensuite sur des forums spécialisés ; il n’en tirait aucun avantage financier, mais prenait plaisir à lire les commentaires qu’on lui postait ; il ne faisait pas cela très sérieusement, juste pour le plaisir d’écrire et d’être lu.
Un jour, il publia un récit se déroulant en France, au temps de la Royauté ; l’histoire se finissait mal, par la mort du héros sur un champ de bataille. Quelqu’un lui écrivit un commentaire qui allait changer le cours de sa vie d’écrivain inconnu.
« Après avoir lu ton texte, je me suis mis à chercher parmi ma collection de Dumas et Stendhal, mais je n’ai pas réussi à trouver ton histoire ! »
Thierry lui répondit qu’il ne risquait pas de trouver son écrit chez l’un de ces auteurs, ni dans aucun autres ; l’histoire n’était pas un plagiat, mais bien une création sortant de son imaginaire. De plus, même s’il s’en sentait flatté, il trouva la comparaison avec Stendhal déplacée pour ce dernier qui risquait de s’en retourner dans sa tombe. La personne s’excusa d’avoir pu douter, mais insista sur le fait qu’il trouvait le style d’écriture dans la lignée de ce qu’aurait pu faire un auteur comme Stendhal, voire Zola.
Cette remarque fit beaucoup réfléchir Thierry, même s’il restait en désaccord total avec la comparaison. En prenant du recul, il s’aperçut que tous les commentaires qu’ils recevaient, à un ou deux près, tendaient dans une même conclusion : ses histoires étaient fortement appréciées, alors qu’il ne les écrivait pas avec un réel sérieux ; qu’en serait-il s’il décidait de faire un vrai travail de romancier, plus poussé que ce qu’il avait écrit jusqu’alors ?
Il commença à chercher un thème qui pourrait lui parler suffisamment pour en faire un roman complet. Il se souvint de l’un de ses vieux textes qui avait beaucoup plus et dont l’histoire se déroulait sur fond de seconde guerre mondiale ; il le retrouva, rangé quelque part dans le disque dur de son ordinateur, et l’idée se fit jour dans son esprit : il allait écrire un roman où s’entrecroiseraient des destins différents, en situant le début de son histoire en juin 1944 ; ainsi naquit Les sanglots longs.
Environ 5 mois pour mener à bien son roman, trois semaines pour trouver un éditeur et encore deux autres mois pour voir son livre enfin en librairie, dont un exemplaire trônait devant ses yeux, posé sur la petite table en métal, un exemplaire qu’il avait amené jusqu’ici pour tenir une promesse donnée.
- Bonjour, monsieur. Avez-vous choisi votre commande ?
Thierry sursauta ; son regard monta lentement le long de belles jambes fines, gainées de noir, poursuivit sur une jupe volante noire, un chemisier blanc légèrement entrouvert sur une poitrine qu’il devina ferme, terminant sur un visage aux traits fins, lui offrant un sourire angélique. Des cheveux châtains, des yeux noisette en forme d’amande, la jeune femme ne devait pas avoir plus de 30 ans.
- En fait, finit par répondre Thierry, j’attends quelqu’un pour le déjeuner. Mais je prendrais bien un verre de coca.
- Je suis certaine que votre inconnue ne va plus tarder à se manifester, fit la serveuse sur un ton se voulant mystérieux. Je vous apporte votre boisson.
Perplexe, Thierry regarda la serveuse disparaître à l’intérieur de la brasserie. Elle avait employé le terme d’inconnue ; comment pouvait-elle savoir qu’il attendait une personne qu’il n’avait jamais vue auparavant ?
Sur l’un des forums où il publiait ses petits récits, Thierry avait sympathisé avec plusieurs personnes et entretenait, avec certaines, une relation plus ou moins suivie, par messageries interposées, notamment avec une certaine Stéphanie, l’inconnue qu’il attendait aujourd’hui.
Leur premier échange de messages remontait à près de trois ans. Elle lui avait posté plusieurs commentaires publics, avant de lui adresser un message privé. Par la suite, bien qu’ils ne fussent par particulièrement nombreux, il y eut assez de courriels entre eux deux, pour créer un lien de sympathie, jusqu’au jour où Thierry cessa d’aller sur le forum, cessa de poster des récits, disparaissant complètement de la circulation pour diverse raison personnelle.
Deux ans plus tard, la fibre de l’écriture le reprit, encore plus forte qu’avant ; il refit surface dans les forums et fut agréablement surpris de découvrir que Stéphanie était toujours une fidèle de l’un d’eux. Après quelques jours, il se décida à lui envoyer un message privé, doutant qu’elle se souvienne de lui ; mais elle ne l’avait pas oublié.
« Je me demandais quand tu allais te décider à m’écrire », lui avait-elle répondu.
Dans un premier temps, Thierry s’excusa de ce long silence de sa part. Puis il expliqua qu’il s’était enfin décidé à écrire sérieusement et travaillait actuellement à la rédaction d’un premier roman. Stéphanie lui répondit qu’elle en était enchantée et qu’elle comptait sur lui pour lui en dédicacer un lorsque son livre serait publié.
« Je ne sais pas si mon talent trouvera un éditeur, avait-il répondu, mais je te promets que, si cela devait arriver, je t’en dédicacerai un avec plaisir. »
Son livre trouva un éditeur et Thierry contacta Stéphanie pour tenir sa promesse. Elle lui fixa rendez-vous dans une brasserie, pour y prendre le déjeuner, mais il ne savait toujours pas à quoi elle ressemblait, en tout cas de visage, car il avait déjà pu admirer quelques photos de son corps dénudé, un corps splendide, qui pouvait très bien être du gabarit de la serveuse. Se pouvait-il qu’elle soit son inconnue ?
La jeune femme revint avec un plateau sur lequel reposait un verre avec une rondelle de citron et une bouteille de coca. Elle posa le tout sur la table et décapsula la bouteille ; elle sentait bon un parfum de lavande ; ses gestes étaient fluides, gracieux ; une lueur de malice semblait pétiller dans ses yeux.
- C’est un beau titre, fit-elle en pointant le livre du regard.
Elle versa la moitié de la bouteille dans le verre, se courbant légèrement. Au travers de l’échancrure du chemisier, Thierry put apercevoir le balconnet d’un soutien-gorge en fines dentelles.
- Stéphanie, n’est-ce pas ?
La serveuse se redressa, plantant un regard envoûtant dans les yeux de Thierry
- Je me demandais quand tu allais comprendre ! dit-elle en riant. Tu ne te souvenais donc pas que je t’aie dit que j’étais serveuse dans une brasserie ?
Thierry se leva de sa chaise, se sentant soudainement très troublé.
- Non, répondit-il d’une voix légèrement rauque. A-t-on le droit de se faire la bise, pour se dire bonjour, où faut-il nous serrer la main ?
Stéphanie éclata de rire, un rire cristallin, et déposa un baiser sur le front de Thierry.
- Je suis ravie de faire enfin la connaissance réelle du mystérieux écrivain, aux écrits si envoûtants.
- Tout le plaisir est pour moi. Je ne me souvenais pas que tu étais serveuse, mais je ne me rappelle pas, non plus, que tu m’aies dit que tu étais aussi ravissante !
- C’est normal, monsieur le charmeur, car, ça, je ne te l’ai jamais dit !
De plus en plus décontenancé, même s’il tentait de ne pas le montrer, Thierry prit le romand dans ses mains, fouillant dans ses poches, à la recherche d’un stylo.
- Comme tu vois, je tiens ma promesse, dit-il. Quelle dédicace veux-tu que j’appose sur le roman ?
- Pas maintenant, pas comme ça. Je finis mon service dans une heure ; veux-tu bien m’attendre ?
- J’ai mon après-midi de libre.
- Parfait ! Veux-tu manger quelque chose… maintenant que ton inconnue est arrivée ?
- Comment est le plat du jour ?
- Je vais demander à ce qu’on te le prépare comme s’il était pour moi !
- Dans ce cas, je suis preneur.
Thierry terminait tout juste son dessert, quand Stéphanie réapparut devant lui.
- As-tu bien mangé ?
- C’était excellent.
- J’habite à trois rues d’ici ; je te propose de prendre le café chez moi, qu’en dis-tu ?
- Que je règle la note et on y va.
- Inutile ; le repas est offert par la maison !
Stéphanie affichait toujours ce superbe sourire qui faisait pétiller ses yeux. Thierry ramassa son livre et offrit son bras à la jeune femme.
- Dans ce cas, charmante demoiselle, je vous laisse me guider !
Bras dessus, bras dessous, ils quittèrent la brasserie, se lançant dans une longue discussion faite d’échanges de banalités, destinées à faire plus ample connaissance.
La jeune femme n’avait pas exagéré : l’immeuble où elle vivait était vraiment tout proche de son lieu de travail. Elle composa un code et la porte cochère s’ouvrit sur une petite cours intérieure, joliment décorée d’arbustes et de parterres de fleurs.
- Charmant nid douillet ! s’exclama Thierry.
- Oui. L’immeuble est assez ancien, mais très bien entretenu. En revanche, j’habite au 3ème sans ascenseur ! ajouta Stéphanie en ouvrant une autre porte donnant sur un escalier en colimaçon.
Thierry emboîta le pas de la jeune femme et sentit revenir le trouble qu’il avait éprouvé un peu plus tôt ; en montant les marches derrières Stéphanie, il avait une vue beaucoup plus ouverte sur ce que pouvait cacher sa jupe noire. C’est ainsi qu’il put remarquer qu’elle ne portait pas de collants, mais des bas à jarretières autocollantes. Il n’arriva pas à en voir plus, mais l’image était suffisante pour mettre certains de ses sens en émois.
L’appartement de Stéphanie, un deux pièces avec une cuisine américaine, était plutôt sobre en décorations. Le salon était composé d’un canapé en cuir, d’un table base en bois clair et d’un meuble, tout en longueur, dans lequel se nichaient un matériel Hi-Fi, un téléviseur et une console de jeu. Sur l’un des murs, il y avait quelques photos d’une femme nue ; le visage était savamment caché, mais, pour les avoir déjà vu sur le forum, Thierry sut qu’il s’agissait de Stéphanie.
- Installe-toi dans le canapé ; je vais nous faire deux expressos.
Le canapé était délicieusement confortable, fait dans un cuir agréable au touché.
- Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu souhaitais que je t’écrive comme dédicace, dit Thierry en posant son livre sur la table basse.
Prenant le temps de la réflexion, Stéphanie installa les deux percolateurs et mit la machine à café en marche, avant de répondre.
- Je veux quelque chose que personne d’autre ne pourra te demander ; c’est mon petit côté égoïste ! Mais, après tout, j’estime avoir le droit de l’être un peu. Je sais que tu as de nombreuses fans sur le forum, mais je peux dire, sans trop me tromper, que je suis la plus ancienne de toutes !
- C’est vrai, répondit Thierry après avoir fouillé, un court instant, dans sa mémoire. Mais je ne suis pas un spécialiste des dédicaces ; pour tout te dire, tu vas être la première personne avec qui je vais m’essayer à ce genre d’exercice ; je ne sais pas trop ce que l’on pourra me demander à l’avenir.
Stéphanie remplit deux tasses à café qu’elle posa, ensuite, sur un petit plateau, aux côtés du sucre et des petites cuillères. Elle rejoignit ensuite Thierry, posa le plateau sur la table basse et s’assit à son tour sur le canapé, légèrement de biais afin de faire face à son invité. Les jambes croisées, la jupe laissait un bas jusqu’à la jarretière. Stéphanie était parfaitement consciente de l’effet qu’elle produisait et en était très satisfaite : elle avait souvent été troublée par les écrits de Thierry ; à présent, les rôles étaient inversés !
- As-tu seulement conscience de l’effet qu’ont tes écrits sur tes lecteurs et, pour être plus exacte, sur tes lectrices ?
- J’ai pris acte des différents commentaires qui m’ont été adressés, mais, je l’avoue, j’ai du mal à comprendre un tel succès.
- Au fond, peut-être est-ce mieux ainsi ; c’est sans doute ce qui te rend si beau à lire.
- Mais cela ne me dit toujours pas ce que je dois t’écrire.
Stéphanie se leva et s’approcha de Thierry. Elle se pencha sur lui, l’enivrant un peu plus de son parfum, et lui murmura :
- A celle qui me fit passer une après-midi, en trois actes, inoubliable !
Elle se redressa et afficha un sourire amusé en découvrant l’air incrédule de Thierry.
- Voici le premier acte, fit-elle en s’agenouillant devant lui.
Avec une grande assurance, Stéphanie dégrafa le ceinturon et descendit la braguette du pantalon de Thierry. Elle vit que le caleçon était déjà bien déformé par une grosse bosse et caressa un moment le sexe au travers du tissu, le faisant grandir encore un peu plus. Enfin, elle le dégagea de sa prison, le regardant se dresser à l’air libre.
Thierry ferma les yeux, se demandant si tout ceci était bien réel ; une histoire de ce genre ne pouvait se passer que dans l’imaginaire d’un romancier. Il sursauta lorsqu’il sentit une petite langue se promener sur son gland. Finalement, tout semblait être bien réel.
Stéphanie commença par lécher tendrement la verge, partant des testicules, remontant lentement le long de la grosse veine, pour finir sur le gland dans un mouvement en spirale. Elle ressentit une grande satisfaction en entendant les premiers gémissements de Thierry.
Elle prit enfin la verge dans sa bouche, s’arrêtant, dans un premier temps, au niveau du prépuce. La succion qu’elle entreprit arracha de profonds râles à Thierry, le fit onduler du bassin ; elle savait qu’elle le mettait au supplice et s’en régalait.
Enfin, elle commença à descendre lentement sur la hampe, allant toujours de plus en plus bas. Thierry eut l’impression que sa verge pénétrait une deuxième cavité ; il ouvrit les yeux et croisa le regard de Stéphanie qui avait avalé son sexe jusqu’aux testicules. Il referma alors les yeux, se laissant emmener par les volutes du plaisir. Stéphanie entama des mouvements de va-et-vient ; elle sentit la grosse veine se gonfler ; elle vit les poings de Thierry se crisper ; elle accéléra sa fellation. Thierry se raidit subitement ; elle donna un dernier coup de langue et reçut de longs jets de sperme au fond de sa gorge, qu’elle avala jusqu’à la dernière goutte.
- Fin du premier acte, fit-elle une fois que l’orgasme de Thierry se fut calmé. Passons au deuxième sans plus tarder !
Stéphanie commença à dégrafer son chemisier, très lentement. Comme l’avait imaginé Thierry, sa poitrine, ni forte, ni petite, était bien ferme.
- Je me rappelle d’un de tes textes, où tu parles d’une séance de massage qui m’avait beaucoup intéressée. J’aimerais devenir cette héroïne.
Après que le chemisier soit tombé au sol, Stéphanie ouvrit la fermeture éclair de sa jupe, qui glissa avec douceur le long de ses jambes. Toujours assis dans le canapé, Thierry l’observait attentivement, ému par la beauté qui se dégageait d’elle.
- Es-tu d’accord pour ce second acte ? lui demanda-t-elle
- Il faudrait être fou pour ne pas l’être. Toutefois, si je suis, plus ou moins, un bon écrivain, j’ai peur de te décevoir quant à la qualité de mes massages.
- Je ne sais pas pourquoi, mais je doute fortement que tu puisses me décevoir.
Stéphanie tendit la main à Thierry pour l’aider à se relever ; son pantalon glissa aussitôt à ses chevilles et il se demanda s’il était utile de le remettre, ou s’il n’était pas plutôt préférable de le retirer complètement ; il opta pour la seconde solution, enlevant chaussures, chaussettes et caleçon par la même occasion.
Stéphanie ôta ses chaussures à talons et s’allongea, à plat ventre, sur le canapé. La douce fraîcheur du cuir la fit frissonner. Thierry se mit à califourchon sur elle et commença à lui masser la nuque, en douceur, mais avec une certaine fermeté. Petit à petit, il descendit sur les épaules ; il ne se souvenait pas du texte auquel elle avait fait référence, mais il imagina comment il aurait pu écrire, réécrire une telle scène.
Il se pencha sur elle ; son souffle se promena le long de sa nuque, de ses épaules, tandis qu’il effleurait son dos du bout des doigts,
Stéphanie commençait à ressentir les premiers effets de ce massage si particulier. Les petits baisers, si finement déposés, faisaient vibrer son corps ; le contact léger des doigts masculins lui procurait d’intenses frissons ; le sexe viril, posé sur son fessier, était en train de renaître, attisant un peu plus son excitation.
Thierry déposa des baisers un peu plus bas sur le corps, un près d’une aisselle, un autre au niveau de la clavicule. Les réactions de Stéphanie l’encouragèrent, lui montrant qu’il était sur la bonne voie, que la réécriture de la scène semblait convenir à la lectrice.
Il se redressa et reprit son massage, moins ferme cette fois, beaucoup plus doux qu’au départ. Il dégrafa le soutien-gorge, puis commença de longs aller avec ses deux mains, partant de la taille et remontant jusqu’aux épaules. Petit à petit, ses mains dévièrent sur le côté, effleurant la poitrine compressée contre le cuir du canapé. Au fil des passages, Stéphanie commença à soulever son buste, voulant laisser libre accès à ses seins. Glissant sous les baleines, il en profita alors pour découvrir, à tâtons, cette poitrine si délicieuse, redessinant leurs contours, titillant les pointes.
Les yeux fermés, Stéphanie se laissait transporter, tout doucement, vers les méandres du plaisir érotique. Elle avait eu raison en imaginant que Thierry ne pourrait pas la décevoir.
Elle sursauta de plaisir, lorsqu’elle sentit un baiser se poser sur l’une de ses fesses, puis un autre, encore un autre. Son string commençait à être bien humide.
Thierry respira à plein nez la douce odeur d’excitation féminine ; encore une fois, ses mains vinrent remplacer ses baisers, malaxant, pétrissant, ce fessier parfaitement rebondi, s’amusant, par moment, à écarter les fesses pour y faire entrer un peu plus la fine ficelle du string. Enfin, il descendit un peu plus bas, le long d’une cuisse, promena ses doigts sur les bas, les touchant à peine, juste ce qu’il fallait pour que Stéphanie puisse ressentir le contact au travers du nylon.
Cette fois, ce furent ses baisers qui prirent la relève des mains. Intelligemment placés à l’intérieur d’une cuisse ou au creux d’une fesse, ils amenèrent Stéphanie un peu plus loin dans le plaisir ; il l’entendit pousser un long soupir d’extase. Quant à lui, sa forme était totalement revenue, comment en témoignait sa verge bien droite.
La jeune femme se retourna ; son regard, troublé par le désir, chercha celui de Thierry, voulant vérifier que ce second acte lui plaisait autant qu’à elle ; elle fut vite rassurée.
Délicatement, Thierry retira complètement le soutien-gorge ; la pointe des seins était fièrement érigée. Il promena le bout de sa langue sur l’une d’elle, puis, n’y tenant plus, se mit à les embrasser, les sucer. Bouche entrouverte, Stéphanie laissa parler son plaisir, montrant ainsi à quel point elle appréciait ce traitement.
Thierry quitta la poitrine, fit glisser sa langue jusqu’au nombril, où il déposa un baiser, avant de poursuivre sa lente descente vers le string.
Stéphanie se cambra lorsqu’elle sentit la langue lécher la fine dentelle ; à présent, elle en voulait plus ; elle attendait, espérait le moment où il écarterait le dernier rempart pour accéder à son Mont de Vénus. Elle n’eut pas trop à languir ; d’une main, Thierry poussa le tissus protecteur sur le côté, donna quelques baisers tout autour de la petite caverne, parfaitement épilée, puis fondit sur le clitoris, l’emprisonnant dans sa bouche, le faisant rouler sur sa langue.
Des picotements se firent sentir au creux du ventre se Stéphanie ; ses hanches se mirent à onduler, cherchant à aller encore plus au contact de cette bouche bienfaisante. Ses mains se saisirent de la chevelure de son amant ; elle poussa un cri lorsque la langue se mit à investir son intimité ; elle allait et venait, aussi loin qu’elle le pouvait ; dans le mouvement, le nez de Thierry venait caresser le clitoris ; elle sentit la vague prendre son essor en elle.
Aux mouvements saccadés des hanches, aux gémissements de plus en plus forts, Thierry comprit que Stéphanie était au bord de l’explosion. Il abandonna le vagin, pour s’intéresser exclusivement au clitoris, l’aspirant dans sa bouche, entamant une succion qui aurait presque pu passer pour une fellation. Les doigts se crispèrent sur ses cheveux, les tirants très forts. La jeune femme se cambra une ultime fois, puis laissa éclater son orgasme dans la bouche de son amant.
Encore secouée de spasmes, poussée par une grande envie, Stéphanie se redressa brusquement et pris la verge dans sa bouche, glissant une main entre les cuisses de Thierry, à genou sur le canapé. Elle entama une fellation endiablée, faisant hurler de plaisir son amant. Elle se souvint subitement d’un autre texte, où l’héroïne pénétrait l’anus d’un homme et se demanda si Thierry aimait vraiment cela.
Tout en continuant à aller-et-venir sur la verge, elle humidifia son majeur avec ses sécrétions vaginales, puis retourna vers le sphincter de son amant ; elle flirta un instant à l’entrée de l’anus, puis le pénétra avec lenteur. Thierry se raidit légèrement sous ce nouvel assaut, pour se détendre tout aussitôt, en poussant un râle encore plus fort que les autres. Stéphanie entama alors des vas-et-viens de plus en plus rapide ; elle sentit des mans se poser sur sa tête et, pour la seconde fois, elle recueillit le nectar masculin au fond de sa gorge, s’en délectant tout autant que la première fois.
A bout de souffle, en sueur, Thierry se laissa tomber sur le canapé. Stéphanie l’observa, avec un regard de grande satisfaction ; son second acte semblait réussi.
- Un peu de repos avant d’attaquer le dernier acte ? fit-elle avec un grand sourire.
- Le temps de retrouver un peu de fraîcheur.
- Alors, buvons donc ce café qui, j’en ai bien peur, doit être froid à présent.
- Cela n’a pas d’importance, bien au contraire.
- J’ai une question à te poser.
Les jambes repliées sur le canapé, sa tasse de café dans les mains, le souffle encore un peu court, Thierry regardait tendrement Stéphanie. Assise à peu près dans la même position, cette dernière affichait un visage épanoui, même s’il brûlait encore dans ses yeux, la flamme ardent du désir.
- Dis-moi, dit-elle d’une voix rauque.
- Tu avais prévu cette séance depuis longtemps ?
Stéphanie eut un petit rire et son visage s’empourpra légèrement, ce qui surprit un peu Thierry qui ne s’attendait pas à ce qu’elle puisse être gênée.
- Pour tout dire, l’idée a germé dans ma tête alors que nous venions ici. Je ne voudrais pas que tu penses que je suis une fille facile !
- Loin de moi une telle idée.
- En revanche, je te concède que j’aime beaucoup le sexe, ajouta-t-elle en souriant. Et, comme je te l’ai dit, tes écrits m’ont souvent fait un effet du tonnerre ! En fait, je fantasme sur toi depuis un petit moment !
Cette fois, ce fut au tour de Thierry d’avoir les joues rougissantes.
- On dit, bien souvent, qu’il n’est pas toujours bon de réaliser ses fantasmes, dit-il.
- Alors, cette règle ne s’applique pas à cette après-midi ! Tu regrettes ?
- Je ne vois pas comment je pourrais regretter quoi que ce soit !
Stéphanie déplia une jambe et la glissa entre celles de Thierry. Du bout des pieds, elle se mit à caresser les testicules ; il ouvrit légèrement les cuisses, pour lui faciliter l’accès ; le doux contact du bas lui fit un effet quasi immédiat.
Le pied remonta sur la verge, la massant avec délicatesse ; une fois de plus, Stéphanie fut satisfaite de voir le pouvoir qu’elle exerçait sur son amant. Elle déplia son autre jambe et emprisonna le membre viril entre ses pieds, entamant une masturbation d’une incroyable douceur.
- As-tu décidé de me tuer ? murmura Thierry en posant sa tasse sur le sol.
- Non, autrement j’aurais prévu un quatrième acte !
C’était la première fois que Thierry subissait une masturbation de ce genre ; la caresse de la soie lui procurait d’intenses frissons dans tout le corps ; sa verge avait retrouvé la taille des grands jours. N’y tenant plus, il se souleva et vint se placer entre les jambes de sa maitresse.
- On dirait que nous allons attaquer le dernier acte, dit cette dernière.
Sans attendre de réponse, Stéphanie prit la verge dans sa main et la guida vers l’entrée de sa grotte lubrifiée de cyprine. Thierry donna un coup de rein et son sexe fut aussitôt submergé par une chaleur douce et bienfaisante. Il s’engouffra jusqu’au fond et resta un moment immobile, croisant le regard provocateur de la jeune femme.
Stéphanie commença les hostilités en ondulant du bassin ; à chacun de ses mouvements, elle ressentait la pression du sexe masculin emprisonné en elle. Elle frissonna, ferma les yeux, entrouvrit la bouche pour laisser échapper quelques râles.
Enfin, Thierry décida de sortir de son immobilisme ; il entama des mouvements de vas-et-viens d’une extrême lenteur, sortant son sexe jusqu’à l’extrémité du gland. Il joua un moment à l’entrée du vagin, le pénétrant jusqu’au prépuce, avant d’en ressortir aussitôt. Stéphanie lui saisit le fessier, y plantant ses ongles. Elle poussa un long gémissement, lorsqu’il s’enfonça brutalement en elle.
Thierry souleva les jambes de sa maitresse, les plaça sur ses épaules et se mit à la fourrager avec une vigueur qui la fit se déchaîner aussitôt. Elle sentait les effluves du plaisir se propager en elle ; des mots échappaient à son contrôle ; elle demanda à son amant d’aller encore plus vite, encore plus fort.
En sueur, le souffle court, Thierry accéda à la demande de Stéphanie et accéléra ses mouvements. Ses cuisses claquaient contre les fesses de la jeune femme ; il sentait l’antre féminin devenir de plus en plus trempé.
Stéphanie ressentit comme une explosion en elle ; elle repoussa brusquement son amant et un long jet incolore s’éjecta de sa grotte, la faisant se tordre et hurler de plaisir. Surpris, Thierry se retrouva inondé jusqu’au nombril ; il avait souvent lu des articles sur l’éjaculation féminine, mais n’avait jamais eu le plaisir d’en voir une jusqu’à présent ; il en ressentit une excitation décuplée.
Comme possédée par un démon, Stéphanie se jeta sur Thierry, le faisant tomber sur le dos, et s’empala sur lui. Elle se mit à le chevaucher avec une frénésie presque animale. Elle montait, descendait, tournoyait sur la verge, plantant ses ongles sur le torse rasé de son amant. Elle ne gémissait plus, mais poussait des cris incessants, extériorisant le plaisir qu’elle prenait dans ce corps à corps fougueux.
A présent les yeux fermés, Thierry se laissait totalement faire, acceptant que la jeune femme soit la maîtresse du jeu. Il commençait à sentir les premières bouffées de chaleur indiquant la montée du plaisir ; une fois de plus, il se trouvait aux portes de la jouissance, un orgasme qu’il sentait être encore plus fort que les deux premiers.
Pour la seconde fois, Stéphanie ressentit cette envie étrange, comme un besoin d’uriner, mais dont l’explosion ne donnait pas du tout le même effet. Sans crier gare, elle se précipita au-dessus du visage de Thierry et y lâcha sa semence féminine. La quantité fut moindre, par rapport à la première fois, mais suffisante pour qu’il puisse y goûter, en boire quelque gorgée ; bien que surprenant au premier abord, il trouva le nectar délicieux.
Stéphanie, tremblant encore de tout son corps, s’empala à nouveau sur la verge, reprenant sa folle chevauché. Thierry se mit à onduler du bassin ; ses jambes se crispèrent ; il sentit sa grosse veine battre avec force et ouvrit grand les yeux. La jeune femme planta son regard dans le sien et, y voyant l’approche de la vague libératrice, elle s’assit complétement sur le membre et donna trois coups de reins avant de connaître un ultime orgasme, au moment où son amant se répandait au fond de sa grotte. Les cris des deux amants se mélangèrent, partageant bruyamment leur extase commune.
A bout de force, Stéphanie se coucha sur le ventre de Thierry, conservant toujours en elle la verge qui continuait à la faire frémir.
- Alors, dit-elle entre deux souffles, je l’ai mérité ma dédicace ?
- Oh que oui…
FIN