Super Marchais

Jean Claude Blanc

artiste politique que l'on regrette aujourd'hui, pour sa gouaille, mimant la cause du peuple mais n'est pas rouge coco qui veut

                             Super Marchais

Bien qu'encore gamin, déjà m'intéressais

Aux interviews musclées, au début de la télé

Politiciens ringards, en ces temps reculés

Ma préférence allant, pour facétieux Marchais

 

Communiste comique, éternel invité

Pour ses effets de manche, sa trogne de roturier

A sa façon de causer, sans gêne, enjoué

Grugeait l'animateur, pourtant « instructionné »

Qui ne pouvait jamais lui couper le sifflet

 

Ayant pris son parti, celui des ouvriers

Pour se faire remarquer, que n'aurait-il pas fait

Défiler drapeau rouge, fêter l'humanité

« Les masses laborieuses », son obsession sacrée

 

Bonhomme, pince-sans-rire et le regard filou

Narguait les journalistes, avec son bagou

Plus susceptibles d'entre eux, marchaient à tous les coups

Jojo, s'en amusait, et çà les rendaient fous

 

Pour dérider un peu, leurs mornes émissions

Reality show, Marchais jouait au con

Braillard, blasphémateur, fier de sa partition

Artiste et rusé, éludait les questions

 

On n'en ratait pas une, de ses séries télé

Bénéfice assuré, humour sans condition

C'est sûr que l'audimat, aurait crevé le plafond

Guignol, vicelard, bon public rassasié

 

Parlait la langue du peuple, ayant déjà compris

Que mimer ses manies, c'est vivre sa propre vie

Populo, ouvriers, nostalgiques papys

Sans doute reconnaissants, allaient voter pour lui

 

Il savait à merveille, jouer les types sympas

Le blaireau imbécile, comptoir du bar-tabac

Avec des mots choisis, puisés dans la roture

Habilement mêlés aux bouillants de culture

 

Sur le plateau le soir, à l'aise, comme chez lui

Quand on l'interrogeait, répondait à côté

Mais il s'accaparait, malin, et à grand cri

Les 2 rôles à la fois, questionneur, questionné

 

Communiste enragé, héritier de Duclos

La verve d'un charretier, adepte d'apéro

Afin de faire la cour, aux « classes populaires »

Dont il vantait la sueur, pour pas cher de salaire

A l'école de Lénine, sans un mot pour Staline

Simple coco français, savait faire sa cuisine

Marxiste pour la forme, dans le genre révolté

Du monde capitaliste, aux abstraits intérêts

 

Citoyen franchouillard épris de son pays

Gaulliste qui s'ignorait, lié à sa Patrie

Redoutant l'avenir, de l'Europe des nantis

Son « Internationale », c'était pour faire joli

 

Frondeur Secrétaire, toujours il surprenait

Fidèle à Cuba...mais qui l'a abusé

Conviant l'URSS, d'y planter ses fusées

Mais en type gonflé, il s'en est dédouané

 

Engager un dialogue, avec ce plaideur

Pas nombreux s'y risquaient, redoutant ses humeurs

Dès lors qu'on l'attaquait, fustigeait ses ennemis

Evoquant la finance, république des nantis

En prenant à témoin, la France des petits

 

N'allez surtout pas croire, que c'était un corniaud

Entre le rôle de Péponne, et de Don Camillo

On préférait Jojo, même foutu coco

Qui se serait vexé, qu'on le traite d'intello

 

C'est toute ma jeunesse, de De Gaulle à Marchais

Confrontant leurs idées, quelle fut pas ma surprise

Malgré leurs différences, l'un noble, l'autre ordurier

Tous 2 ont refusé, l'Europe, son emprise

 

Quelques années plus tard, finie la comédie

Ils se ressemblent tous, politiques partis pris

N'haranguent plus les foules, nous content l'économie

Savants énarques géniaux, c'est fou ce qu'on s'ennuie

 

Certains ont essayé, reprendre les répartis

De Jojo, l'indomptable, excessivement railleur

Mélenchon et Le Pen, n'y ont pas réussi

Car eux, c'est pas pour rire, qu'ils se mettent en fureur

 

A l'époque d'internet, où l'on dénonce tout

Faut se montrer sérieux, toujours peser ses mots

Se foutre sur la gueule, en termes bien plus doux

C'est ainsi que l'on forme, des citoyens dévots

 

Politiciens zélés, deviennent des obligés

Sans dépasser les bornes, pour plaire à leurs sujets

Faut pas les déranger, c'est leur chasse gardée

A nous faire regretter, notre super Marchais

La faucille, le marteau, symboles désuets        JC Blanc  juin 2022  (clin d'œil à Marchais) 

  • C'était au temps où le Parti avait du panache.
    De Gaule et Jojo avait la même intégrité. Le premier refusait de se faire remboursé par la Sécu ses frais de maladie, le second était payé par le Parti au coût d'un P3.
    un autre temps :o))

    · Il y a plus de 2 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Pardon, de Gaulle. je lui avait coupé un L :o))

      · Il y a plus de 2 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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