Sur la conscience de notre matérialité

peterpanpan

Fascinant corps. Je pense aux organes des animaux et les nôtres qui sont à presque rien les mêmes. Intestins, dégoûtants intestins. Organe qui prend tant de place dans notre ventre, qui s'étend et s'épaissit jusqu'à l'anus, qui nous ceinture de la taille jusqu'aux fesses. De tous les organes, l'intestin est celui dont je me sens le plus étranger. Il me révulse de toute sa matérialité pratique, de son apparence grotesque qui cache pourtant une mécanique infaillible, un bon sens biologique. Le cerveau, lui, me fascine, et m'horrifie. Il m'horrifie parce qu'il n'est rien d'autre que ça, et qu'au fond je ne suis que lui, et cette horreur pour quiconque la conçoit ne peut que renforcer la fascination qu'on éprouve pour la vie. La vie, quand on prend conscience du corps, qui ne  se joue qu'à travers trois réseaux d'air, de nerfs et de sang. Qu'une seule de ces communications soit coupée, on ne devient plus qu'un corps près de pourrir. Perturbant passage, trop perturbant pour ne pas faire garder au corps frais les propriétés qu'il avait encore de son vivant. Je comprends que rien ne déshabille plus que la mort et pourquoi nous en avons honte.

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