Sur la route (Prélude)
ju1139
Prélude
Prélude
Il faisait nuit noir autour de nous. Tout n'était plus qu'un sombre amas de choses. Quelle qu'en fut la beauté tout le jour durant, à présent ce n'était plus qu'une chose au milieu de toute cette obscurité. Plus rien n'existait, comme si toute cette immensité qui nous avait enfermé la journée laissait actuellement place à un grand trou noir qui nous engloutissait tous un par un. Et nous nous étions là, debout, à regarder cet horizon invisible au loin, à observer notre quête. Chaque jour, nous nous en rapprochions. Mais à quoi bon ? Après nous voudrions repartir à nouveau. Car ce qui nous intéressait, ce n'était pas d'arriver à notre but. Non, c'était autre chose, c'était la manière dont nous allions y arriver. On était deux, deux aventuriers en herbe mais à l'âme profonde en quête de découvertes. Nous étions deux ici et là, à la fois partout et nulle part. On avançait chaque jour un peu plus vers ce lieu mirage de notre imagination. Car à peine arrivés là-bas, la route nous rappellerait. Sur ces routes on s'était engueulé, même détesté, mais c'est sur cette route que s'est formée notre amitié, notre relation, notre fusion entre nos deux esprits. Car bien plus que les deux aventuriers que nous étions, on était en phase. Nos fibres artistiques et idéologiques naviguaient sur les mêmes eaux. C'était comme si de ce voyage étaient nés deux êtres, deux esprits reliés par une chose extraordinaire et sacrée. Cette amitié nous la trouvions sincère, juste et jolie. C'était une de ces amitiés que ni la pluie, ni la neige, ni les tempêtes et les naufrages de la vie ne peuvent détruire. C'était notre amitié à lui et moi. C'était nos routes, nos voyages, nos expériences, nos souvenirs. C'était nous.