Sur le mât, le clou.

Philippe Vivier

130616

Si difficile, d'évoquer la conscience,

Quand de fait, fébrilement, on l'invoque,

Comme par enchantement, en prescience,

Est-il entreprise plus équivoque ?

Ce n'est plus de circonstance, aujourd'hui,

Que de l'orgueil, de pleutres philosophes,

De piètres scribes, et des arguties,

la pensée ne vaut, qu'en apostrophe !

Tout n'est que massacre, violences, profits,

Pour la minorité, des gras, des fats,

Sans cesse la manne, le lard, aux nantis,

Les bijoux et les ivoires aux malfrats.

Et sont légion, les gens qui crèvent, encore,

Pour quelques diamants, et quelques barils,

Encore, encore, encore, encore, ENCORE !

Vois ma voiture, et vois mon beau nombril !

Et crèvent les hirsutes en mal d'aurores,

Crèvent aussi, innocents, en mal de Dieu,

Crèvent, toujours, les animaux en chaînes,

Crève l'homme, enfin, de tant de haine,

Crève, crève, crève, crève, bordel, et fait le vite,

Humain, sans honneur, tu n'as pas l'amour,

Humain, tu me révulses, tu es cruel,

Humain de castes, et plastrons de couleurs,

Humain, j'en ai plein la gorge, à hurler,

A m'occire, tant j'ai honte d'exister.



 





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