Sūrīya

Christian Lemoine

Les encyclopédies dérangent les étagères convenues, où les calligraphies se mêlent en des entrelacs dérisoires. Eh bien ! quel stratagème ? Quel fracas des routines ? Epanchement des vasques noires, où des soleils érubescents consument les stolons comme des engeances. Epanchement des vasques noires, d'où surgissent des Mater dolorosa infantophores, des ascendants prolétomes, les enfants asphyxiés leur pendant aux épaules en autant de dépouilles écumantes. Epanchement des vasques. Au fond de l'œil funeste frémit encore la flamme visionnaire, celle qui présageait de l'incendie des limons. Oh ! que s'arrachent la poitrine tous les agnats endeuillés, que saignent les paupières des filiations décimées. La vasque noire n'en finit pas de répandre cendres et suie, magma, brûlures. Le chant des promesses toujours fond dans les gorges infernales des fonderies d'acier, le grain vibratile de la chair suave se craquelle et ruisselle par la vertu des mécaniques des diplomaties pragmatiques. Que s'écorchent les yeux des recors, le cristallin griffé jusqu'à ne plus entendre la plainte lancinante des agonisants. La vasque noire submerge de goudron visqueux les encyclopédies désarmées. Sur le fleuve des laves ardentes, deux mots en épitaphe : jamais choisir.
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