Symphonie Printanière

nymphe

Il fait doux, le soleil de printemps perce les arbres avec une certaine volupté, comme un désir de caresse. Les rayons se fraient un chemin dans la douce brume piégée entre les bois, et ceux-là viennent, à la fin de leur course, se poser contre l'herbe fraichement rosée. Les feuilles dansent au rythme du vent, ce vent est si serein qu'il offre à la végétation une chorégraphie apaisée, silencieuse. Les roches elle-même semblent apprécier du spectacle.

 Le bruit de la brise effleurant le feuillage se mêle à un tout autre son, celui du chant des oiseaux. On entend ces chants lointains, certain ressemble à des appels à l'amour, d'autre à des complaintes joyeuses, les premiers en long raisonnement, les seconds en accord aigue. Et malgré les différentes vocalises, l'ensemble semble harmonieux, reçue comme l'écho de l'âme du monde. On se laisse, d'ailleurs, volontiers surprendre par un envol inattendu de ces musiciens ailés.

C'est ainsi que la rivière vient rejoindre la fête. Le clapotage de l'eau semble donner le rythme, comme une douce percussion, d'une stabilité exemplaire. La source trace son chemin dans un murmure, et la vibration de l'eau contre les roches nous offre un dernier accord, tout aussi reçurent.

 Les pas silencieux du cerf approchant la rivière sonnent délicatement tandis que les pattes du lièvre justement sorti de son terrier retentissent presque imperceptiblement, tous étant camouflé par l'orchestre déjà présent.

L'ensemble mélodique résonne comme un ensemble de son parfaitement accordées, alliant beauté et sincérité, offrant un duo magistral entre faune et flore, animant l'inanimé.

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