Tanger
Totem De La Nuit Belle
Tanger
La Haute, la Blanche,
L'Etrangère étanche qui tanguait d'avance
La Folle d'impatience qui bleue avalanche
Irradie les sons des minarets rances.
Tanger la Haute
Au lever Levant, l'Astre est la puissance
Tout coule vers le Haut, vers Algesiris
Tout se calligraphe dans un autre sens
Et de Gibraltor à l'Atlantique Noie
Tes brasses et tes mues
Spiralent en bosphores.
Tu te protégeais bien toute seule. Sans France.
Dédales spirales, cadastres respirent,
Tu souris et tu montres ton squelette,
Tu regardes agile et me plonges dans les jais azurs des zelliges.
Petit Socco
Il y a des atmosphères de fin de partie, même tes chats ne chassent plus les sourires. Tes poussières grèges, mes mouchoirs qui s'agrègent, rue de la Narine et celle des portefaix d'un soir, et celle des couvre feux d'un rire. Les flux pétrolettes au ras des tables strient les menthes et les jasmins, estivent tes effluves jusques aux lendemains. Qui chuchote ? Tous regardent, un seul happe.
Les makina guirguir
cousent et tissent
qu'il faut s'enfuir.
Tanger la Blanche
Il y avait des pas,
que je n'avais pas
Marché aussi sûr
De moi.
Les ocres matisses qui ornent les bâtisses
Calment les allées, tempêtent les venues
- tes yeux noirs Mjid, noires pupilles, noires iris comme révulsés de nuit -
Tes décatissures toutes embellissent
Les porches ventrus, les foutas assises,
l'al-gouhl clandestine, les foutaises sises,
Ces allées venues des errances sans bruit.
Ces allées venues des errances du soir...
Ton silence mure, tes remparts hurlent
Et tes robes granit sont des encensoirs.