Tanger

Totem De La Nuit Belle

Poème de MAHOMET EI' TUTTI

Tanger

La Haute, la Blanche,

L'Etrangère étanche qui tanguait d'avance

La Folle d'impatience qui bleue avalanche

Irradie les sons des minarets rances.


Tanger la Haute

Au lever Levant, l'Astre est la puissance

Tout coule vers le Haut, vers Algesiris

Tout se calligraphe dans un autre sens

Et de Gibraltor à l'Atlantique Noie

Tes brasses et tes mues

Spiralent en bosphores.


Tu te protégeais bien toute seule. Sans France.


Dédales spirales, cadastres respirent,

Tu souris et tu montres ton squelette,

Tu regardes agile et me plonges dans les jais azurs des zelliges.


Petit Socco

Il y a des atmosphères de fin de partie, même tes chats ne chassent plus les sourires. Tes poussières grèges, mes mouchoirs qui s'agrègent, rue de la Narine et celle des portefaix d'un soir, et celle des couvre feux d'un rire. Les flux pétrolettes au ras des tables strient les menthes et les jasmins, estivent tes effluves jusques aux lendemains. Qui chuchote ? Tous regardent, un seul happe.


Les makina guirguir

cousent et tissent

qu'il faut s'enfuir.


Tanger la Blanche

Il y avait des pas,

que je n'avais pas

Marché aussi sûr

De moi.

Les ocres matisses qui ornent les bâtisses

Calment les allées, tempêtent les venues

- tes yeux noirs Mjid, noires pupilles, noires iris comme révulsés de nuit -

Tes décatissures toutes embellissent

Les porches ventrus, les foutas assises,

l'al-gouhl clandestine, les foutaises sises,

Ces allées venues des errances sans bruit.

Ces allées venues des errances du soir...

Ton silence mure, tes remparts hurlent

Et tes robes granit sont des encensoirs.

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