T'chin, à la nôtre...

metis

Une seconde pour tout changer. Une seconde pour tout voler.

La vie devant nous. Douce illusion cruelle.

Existe-t-il un moyen de ne pas y croire sans s'asphyxier ? Fondus dans l'inconscience c'est avec légèreté que nous narguons, insolents, l'immortalité.

Résignés à ne pas laisser la mort nous paralyser, nous valsons chaque seconde avec elle. Une danse langoureuse et ensorcelante. Virevolter, pivoter, s'aliéner au rythme de cette inaudible chant funeste. Exulter tant que les notes raisonnent. Sa mélodie nous enivre au point d'oublier qu'à la fin, c'est elle qui nous renverse. La tête en bas, 6 pieds sous terre.

Le rideau tombe sur la vie. Personne ne l'attend, personne ne l'a voulu. Pas de préméditation, pas d'anticipation, pas de préparation. A quoi d'ailleurs ? A partir ? A dire au revoir ? A supplier le diable ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi? Comment préparer l'inacceptable ? L'irréparable ?


Parfois, c'était juste un teaser, elle nous laisse vivre, elle nous laisse souffrir. Vivre pour ressasser, vivre pour regretter, vivre pour détester.

Elle t'a pris une jambe, un bras, un œil, t'a privé de la normalité. Toi qui, sans cesse, te questionnais, comprends, après coup, que tu avais tout. Comprends après ce coup, que c'était un prêt et qu'il faut payer les intérêts.

Qui te l'a arraché? Cet inconnu.

Toi qui mangeais sain, buvais peu, aimais fort, tu règles la note d'un étranger. Cet autre qui bat sa femme, insulte les gays et boit sans compter. La justice que tu respectais et chérissais tant te rit au nez. Elle lui a servi un verre pour te faire trinquer. Il prend une cuite, toi tu décuves.

La vie c'est comme ça, elle s'en va toujours trop tôt, alors qu'il est trop tard. 

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