Teach me how to love

Anaïs L.

Et si on s’aimait, pour une fois ? Et si la nouveauté n’était pas la seule chose à dévorer, pour une fois. La cruauté se dresse contre l’instinct fragile et indécis, l’instinct qui lutte contre le rêve. Une sensation destinée à l’évacuation universelle du ciel dont l’oubli aide à effacer l’absence du reflet. Le désir d’une fin inexistante s’est fait ressentir au moment où j’ai compris qu’il valait mieux rester en vie pour espérer un jour jouir des moments de bonheur. Tu sais, ces moments où le sourire devient naturel, tu sais, ces moments où je peux dire que j’aime être entourée de ceux que j’aime. Cette tendresse secrète se lie aux signes dont la cadence des tempes persiste.

Je possède plusieurs images, sais-tu qui je suis ? Et si je les étais toutes à la fois. Puisque la défense est naturelle…  Je suis un miroir qui communique ma présence en ces jours heureux, en ces jours malheureux. Cette mauvaise atmosphère aux ébats étranges, la ressens-tu comme je la ressens ? Allons chercher les étoiles du bonheur qui se construit sur la douleur. Le désir, l’instant. Le bord du précipice précède le changement, l’invention de l’Homme est entre les mains du génie au sens propre de l’excellence.

Ma dégaine vient à son  trépas, un sentiment inachevé menant ainsi à la frustration. Je m’habitue à ce vide, à cette absence permanente. Mais je n’oublie pas, je me contente de me dire que je survivrai. Est-ce enterré ? Sûrement pas, puisque je sais reconstruire la rampe des mois d’hiver seule, avide d’affection. La vie continuera-t-elle ainsi, au rythme de cette cadence inachevée… ? De l’espoir, sans aucun courage. C’est comme une douceur, sans agilité. J’essaye une dernière fois de lever les yeux sur cette nature jaunie par le coucher du soleil, je garde toujours ce triste ossement. 

Anaïs L.

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