Tell, Martel, même combat
Jean Claude Blanc
Tell, Martel, même combat
La Suisse, protectionniste, et ce, depuis des siècles
Mais l'a un peu aidée, le roi de l'arbalète
Coupée en 2 la pomme, habile Guillaume Tell
Le zorro, de la France, s'appelle Charles Martel
Helvètes, n'ont pas d'avis, du moins en apparence
Leur vertu, c'est bosser, pour leurs seules finances
Les banques du monde entier, ne se font pas prier
Prennent le fric où il est, même si ça sent mauvais
Ne vont pas se soumettre, aux règles européennes
Résultat 3%, de chômage, ça en jette
Déficit en main d'œuvre, ça nous laisse KO
23% d'ailleurs, viennent faire le boulot
En ce jour de février, votation mitonnée
Référendum discret, surprise à l'arrivée
Finie l'immigration, de masses d'étrangers
A répondu nenni, ce peuple policé
En France, on se moque, de l'hymne national
Nos voisins transalpins, sans aucun état d'âme
Ont choisi désormais, préférence cantonale
Plus besoin de visas, on réduit les quotas
Plus libre circulation, même pour les frontaliers
L'Assemblée de Bruxelles, bien sûr, indignée
Ne sont pas dans l'Europe, pourquoi les cramponner
La Suisse prend le bon et laisse le mauvais
Voilà où nous conduisent, nos fausses unions bâclées
Faut pas sortir d'ENA, pour être visionnaire
Car ce petit pays, nous montre son savoir-faire
Embaucher et gagner, en connaissent la manière
Se marier à l'Europe, on épouse ses misères
Bien sûr, ça arrange, ceux qui n'ont d'autres partis
Que la neutralité, pour pas s'faire aligner
L'Europe voudrait flamber, n'a pas moindre penny
Réglée comme une horloge, la Suisse se fait du blé
Belle démonstration, de notre impuissance
27 pays membres, devraient nous faire bander
La France charitable, récolte tas d'émigrés
Irréguliers, clandestins, affamés d'abondance
Ce peuple plein de sagesse, dont on moque l'accent
Flegmatique et sans haine, a choisi son moment
Préfère la drôle de guerre, la science des filous
Lui fait ni chaud, ni froid, la hargne des jaloux, (ne montre pas tes cartes,si tu es plein de sous)
L'Europe, sans frontières, la formule est magique
Je pense à Guy Lux, à ses jeux d'inter-villes
4 milliards d'Euros, nous coûtent les clandestins
550 000, pointent, et ce n'est pas la fin
On vient nous répéter, « c'est qu'un acte isolé
Les suisses, on le sait, aiment se différencier
Ce ne sont pas ces nains, qui vont nous en conter »
C'est ainsi qu'on nous ment, niant la vérité
Conséquence de tout ça, le peuple est apeuré
On va faire des quotas, à coups de préjugés
Choisir les plus calés, chasser les balafrés
La Suisse, son ambition, c'est remplir son gousset
L'argent n'a pas d'odeur, le coffre fermé à clef
Le poète candide, ne rêve que d'alpages
Orpheline Heidi, l'attend sur ses montagnes
Des coutumes d'hier, ne restent que des images
Le commerce des rentiers, c'est nous prendre en otages
La Confédération, aux 26 Cantons
N'a pas de militaires mais armée de pognons
Pas d'accès à la mer, la plupart francophones
Démocratie paisible, demandent rien à personne
Sont pas des va-t'en guerre, mais veillent sur leur fric
Pas soldats de métier, seulement gardes du Pape
Citoyens entrainés, conscrits toute leur vie
Calculateurs géniaux, ont le sens de l'épate
Bin oui, ils ont dit non, on va pas les lyncher
Car on a besoin d'eux, pour remplumer nos ailes
Surtout pas se brouiller avec leurs banquiers
J'ai confiance aux énarques, vont déployer leur zèle
Pour démêler les textes, diplomates en secret
On se flatte d'humaniste, c'est tout à notre honneur
Faut faire des sacrifices, pour éviter l'horreur
J'ai marre de ces sermons, soi-disant bienfaiteurs
Je crains que notre conscience, ne marque plus bien l'heure
Certains plus pragmatiques, en fait réalistes
Se suffisent à eux-mêmes, labourent leur propre champ
L'Europe des utopistes, royaume des imbéciles
Le jardin du voisin, occupe leurs tourments
Avares de paroles, mais durs en affaires
Nous, on est fort en gueule, mais faibles en calcul
On les coupe du marché, jouant les pères sévères
L'Europe s'écrit pour eux, en lettres minuscules
J'ai peur d'avoir raison, les pays se renferment
Restaurant les frontières, mais le moral en berne
Le fric fait des envieux, et c'est pas étonnant
Qu'en ouvrant grand les portes, on attire les mendiants
Les suisses ont tout compris, en témoignent les votants
Helvétiques aujourd'hui, au banc des accusés
On a mémoire courte, Genève est le symbole
De bien des protocoles, et des traités de paix
Subsistent les écrits et les paroles s'envolent
Mon pauvre Président, tu es mal renseigné
Tu sais que ton pouvoir, a quitté l'Elysée
Car ce petit pays, grand comme un timbre-poste
Défie les vastes empires, et sème la révolte
L'Europe, mille-feuilles, instrumentalisée
Se mettre martèle en tête, on croit pas si bien dire
L'humeur des français, c'est larmes et soupirs
Mais notre illustre ancêtre, lui, n'a pas lésiné
A stoppé l'invasion près du Futuroscope
Pas hordes de touristes, de soleil bronzés
Mais des gens du voyage, c'était déjà époque
Je ne puis m'empêcher, de finir plus fort
En 732, les Francs ont fait de Maures
Galettes de Sarrazins, Roland à Roncevaux
Malgré son olifant, est mort en héros
Mais trahi par les siens, le roi et ses consorts
Comme quoi se répète, l'histoire sert de décor
Fine épée Durandal, encore on l'honore
L'invasion a repris, est même en plein essor
Les suisses ne lâchent rien, mais sans se démonter
Poursuivent leur chemin, qu'importent les quolibets
L'Europe qui rassemble, isolent ses adversaires
Sont plus en plus nombreux, ceux qui gagnent leur tanière
Moi-même, me réfugie, dans mon Auvergne austère
Passer pour un réac, je n'en ai rien à braire
Venant de ces bobos, j'avoue que j'en suis fier
La Suisse pour une fois, s'est mise en colère
Belle exemple pour demain, pour garder nos arrières
La France, bleu-blanc-rouge, a changé de couleurs
Se mêle désormais, aux dictats des squatteurs
Fraternité quand tu nous tiens
A sa manière, c'est l'arbitraire
Se faire du mal, ça fait du bien
Se font plaisir, ses dignitaires JC Blanc février 2014