Temps

leeman

Temps.

Comme un court son, tu nous surprends. Et tu repars, et tu ne fus jamais là.
Un rayon de feu qui persiste même un instant meurt pourtant après toi.
Tu t'écoules, comme un fleuve, mais partout, et ta fuite nous vieillit. 
Aucune trace, ton passage disparaît. Où es-tu ? 
Inaudible, et incertain, je meurs de détresse, je meurs de faiblesse, tu m'as touché, tu me blesses.
Un cercle infini, de multiples nuits, des milliards d'années peuvent passer sans que l'homme ne puisse te contrôler. 
Et malgré les tentatives, c'est toi le maître. C'est ton emprise qui nous réduit à compter les secondes. Tu nous fais nous obstiner, tu nous fais complexer, tu nous fais partir ; n'est-ce d'ailleurs pas toi qui eut créé la mort ? 
Pourquoi me fais-tu souffrir ? Pourquoi ai-je tant à penser à toi ? Tu me hantes putain. Tu me fais te haïr, tu me fais te chasser de ma conscience et de ma vie. Je n'aimerais plus vivre à tes côtés. Tu n'es plus mon ami. Et je te hais, je hais que tu me fuies encore et encore. Je hais ne pas pouvoir t'attraper et te garder auprès de moi. Je hais connaître quelqu'un d'autre à chaque seconde qui s'en va.

Je me hais. Tu as gagné. Détruis-moi, profane-moi.

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