Tendance Quick-Sex
Jean Claude Blanc
Tendance quick-Sex
Encore un anglicisme, ça commence à bien faire
En clair, le traduire, c'est s'envoyer en l'air
Tendance quick-sex, veut dire, vite fait, bien fait
L'amour à la hussarde, excite les obsédés
Suis de la vieille école, sans doute mal renseigné
Je dois prendre tout mon temps, pour enfin prendre mon pied
Pas besoin de piment, ma bitte sitôt touchée
Se dresse sur ses couilles, s'apprête à exploser
Il faut se dépêcher, au boulot, en vacances
Consommer d'un seul jet, notre concupiscence
Un instant de plaisir, sans aucune conséquence
Et puis, ça fait du bien, libérer sa semence
Adepte d'internet, n'arrête pas le progrès
Le remercie d'ailleurs, inspire mes quolibets
Parents Adam et Eve, pas attendu Orange…
Ils l'ont croquée la pomme, n'ont pas perdu au change
On moque les sauvages, pour leur instinct tribal
L'Homme est descendu plus bas que l'animal
Car les chiennes en chaleur, qu'ont pas l'esprit tordu
Galanterie oblige, se reniflent le cul
A la station-service, on va faire le plein
Pianotant carte bleue, impatients, on détale
L'honorable citoyen, en guise de coupe faim
S'envoie miches et gros seins, un instant se régale
Epicurien gourmand, je consulte le menu
Préférant femmes légères, toujours assidues
Même heure, même lieu, tranquille, façon réglementaire
Quotidien sans soucis, à chacun sa manière
Vous n'allez pas me dire…faut être pas mal tordu
De brandir sa bitte, n'importe où, dans les rues
Moi, ne la sort en vrai, que dans les cabinets
Dans les alcôves discrètes, des princesses dévoyées
Peut-être suis-je coincé, chrétien en moi est né
Ce qui vient d'Outre-Manche, déjà, j'en rie d'avance
Sacrés britishs fiérots, nous toisent d'arrogance
Ce pays souverain, royal sur son île
Voudraient nous en montrer, dans le style expéditif
L'époque est au changement et même à la dérive
On façonne les cerveaux de nos ados fébriles
A l'âge, où l'érection, est devenu un risque
Pour eux, devient un jeu, baiser à l'improviste
Boire, manger et dormir, juste pour aller bosser
Faut rajouter à ça, une autre occupation
Afin boucher les trous, de notre semainier
Réserver un quart d'heure, pour quitter caleçon
Hommes, Femmes, devenus que machines à niquer
Consommateurs grossiers, de produits plus très frais
Déguster, dépassé, on pense qu'à se goinfrer
Se remplir la panse, nos vices, les décharger
On n'offre plus des roses, à nos tendres mignonnes
Y'a plus de courtisans, qui font la courte échelle
A un amour naissant, qui dans le cœur résonne
Aux belles demoiselles, sans doute encore pucelle
Quick-sex, plus de complexe, mais surtout un prétexte
Pour habituer les gens, à servir d'automate
A l'aube de la vieillesse, j'avoue que ça me vexe
Moi, qui avais appris, le sens de l'épate
Plus de délicatesse, finie la bienséance
La drague devenue, sorte de « trivial poursuit »
Profiter l'occasion, la saisir de suite
Même sans se connaitre, satisfaire les sens
Le sexe fait des siennes, nous mène par le nez
Aussi, pour s'en abstraire, faut trouver la parade
Ce petit bout de chair, n'est jamais rassasié
Il est même bien gonflé, à force de cavalcade
Facile, pour les nudistes, de faire preuve d'amour
Pas besoin de courbettes, ni même faire la cour
Car elle le voit de suite, la femelle qui guette
Son mâle est en rut, en témoigne sa quéquette
Le siècle sera mystique, l'a proclamé Malraux
Je crains qu'il soit cynique, le diable dans la peau
Objet de convoitise, on s'en fait un honneur
Sexualité bradée, c'est pas ça le bonheur…
On me dit casse couille, de d'allumer les presbytes…
En fait, j'aime les dames, celles qui sont sur hors bitte…
Voluptueuse instruites, aux sciences du désire
Prenant part d'affection, pour prévoir l'avenir
Hélas la société, transforme les citoyens
En galopins pressés, toujours plus excités
Certains, les plus sensibles, bandent plus, bien trop frustrés
Par la mode « quick-sex », ils s'en laissent conter
Victimes d'illusions, doivent prendre le chemin
Celui des prostituées, pour que chante leur serin JC Blanc février 2015 (nouvelle tendance)