Tension extrême

Hervé Lénervé

Des amis parlent de leurs ressentis face à l’angoisse.

Eh, les gars ! Comme dans la scène où la femme est au volant de sa voiture qui a calé entre les deux barrières du passage à niveau. Alors que le train arrive de nuit avec son gros œil jaune vicelard... la tension est à l'extrême, non ? Mais je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, tout le monde l'a déjà vécu.

- Pour le train, on est obligé ?

- Non, Yvette, c'était une image.

- Ah, je préfère ça, car, moi, c'était un sanglier qui me fonçait juste, droit dessus, par devant-moi. Et il n'y avait pas de passage à niveau chez moi, non plus. Comme sur l'autoroute que j'avais prise à contresens, il n'y en a pas un seul, c'est fou ! Non ?

Puis le sanglier, il s'est avéré que ce n'était pas un sanglier, mais un motard... mais pas un de la gendarmerie, ouf ! J'aurais eu des histoires.

- Parce que tu n'en as pas eu ?

- Pense-tu ! Je me suis barré en roulant sur la moto et le motard un peu aussi, je crois, par la même occasion. Pas de témoin, pas vu, pas pris !

- Tu n'as pas fait ça, quand même ?

- Je l'veux, mon n'veux que j'l'ai fait ! Et là je peux te dire que la tension, elle était à 95 bars.

- Effectivement, si on omet le train et le passage à niveau, alors là, oui, tout devient possible.

- Bon admettons, Michel, mais après on ne retire plus rien, ok !

- De toute façon, qu'est-ce qu'il y avait d'autre d'intéressant à retirer, à part le train et le passage à niveau ?

- Il y a la voiture, quand même, une Mercedes-Benz entièrement restaurée comme à l'époque et n'oublions pas, la femme à l'intérieur, blonde peroxydée à mort, rouge à lèvre rouge vif, rien ne bouge, une robe ceinturée à la taille par faute de ceinture de ceinturement, inexistantes sur ces modèles. Ce n'est pas rien tout ça, quand même !

- Pour la femme fatale, on ne peut pas avoir moins fatale ?

- Oui, je le concède, je ne suis pas un monstre, non plus.

- Alors, dans ce cas, moi avec Yvette, coincée dans la voiture à cause du platane qui m'avait percuté...

- Attend Michel. Pourquoi as-tu dit, je te cite, « moins fatale » la femme ?

 - T'as suivi jusqu'à là, toi ? C'est bénéfique ta thérapie, finalement.

- Ne détourne pas la conversation, s'il te plait. J'en étais restée à coincée dans la voiture en feu.

- Oh, là, là, un tout petit feu de rien, alors ! On voit bien, ici, que tu n'as jamais essayé d'allumer un barbecue. Autrement tu saurais que le fer brûle encore moins bien que ce putain de bois qui ne veut jamais prendre.

- Ne détourne pas le propos. Et je peux savoir, où tu étais passé, pendant que je cramais ?

- J'étais parti chercher les secours, pardi !

- Ils étaient bigrement loin tes secours, car même à pied, trois jours, ça fait un bout de chemin.

- J'me suis perdu ! Ça arrive à tout le monde, non ? Puis c'est à cause de l'autre, lui aussi, avec ses histoires d'horaires de trains à la con ! Il nous fout dans la merde.

  • Ben dis donc je te laisse quelques jours et tu te déchaînes... façon de parler hein nous ne sommes pas enchaînés ou plutôt nous sommes parfois déchaînés

    · Il y a plus de 2 ans ·
    One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

    vividecateri

    • Ho Oui ! Enchaîné sur la voie ferrée ! :o))

      · Il y a plus de 2 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • L'horreur est dans l'horaire.

    · Il y a plus de 2 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • La ponctualité des trains dépend du nombre de voitures à écraser aux passages à niveau. :o))

      · Il y a plus de 2 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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