Terminus

TERMINUS

Du noir. Partout, du noir. Je flotte dans une totale obscurité, ponctuée ça et là de tâches de lumière indécises.

Ça fait combien de temps que je suis là ? Des semaines ? Des mois ?

Parfois, j'entends des.. voix ? Mais, bien sûr, rien que je puisse reconnaître, identifier. C'est comme si les sons me parvenaient à travers un mur épais. J'essaie, de toutes mes forces, de savoir ce qui se passe là-bas. Mais je suis si faible. Pourquoi ?

Pourquoi ça m'arrive à moi ?

.. Autre chose : Je ne suis pas libre de mes mouvements. Je me sens oppressé en permanence. Quelque chose d'irrépressible entrave mon corps, et c'est à peine si j'ai la place de bouger un peu de droite et de gauche, mais pas assez pour me retourner, sans parler de me mettre debout. De temps en temps, je pousse pour éprouver la solidité de mes liens, ou juste parce que j'en ai assez. Lorsque je fais ça les voix, de l'autre côté, résonnent plus fort que jamais. Alors, je me tiens coi.

.. Hé là ! Quelqu'un vient de me toucher, et ce n'est pas la première fois. Mes geôliers, non contents de me garder prisonnier, se permettent de ces familiarités ! Attendez que je m'échappe, et alors on verra !!

Pour l'instant, c'est l'heure de manger : ça au moins, ils ne me l'ont pas enlevé comme ma liberté. Pas encore. Mais je suis sûr qu'ils y pensent ! Quand j'ai faim, j'absorbe toute la nourriture dont j'ai besoin à l'aide d'un ingénieux dispositif. C'est bon..

A présent, j'entends de la musique : Rien que je connaisse. Ça change tout le temps. La musique s'interrompt, et je retombe dans l'apathie de ma geôle obscure.

            Du temps passe.

.. On me déplace : Ma cellule est animée de mini-tremblements. Pourquoi font-ils cela ? Il ne leur suffit pas de me retenir ici, il faut encore qu'ils bousculent le peu de repères qui me restent.

Ça y est : Les mouvements se sont arrêtés. A présent, les voix sont plus nombreuses, et je perçois une sensation nouvelle et désagréable qui irrite ma peau. C'est froid et.. dur. Jusqu'à lors, je n'étais entouré que de choses molles et chaudes : ça fait un choc !

Voilà que la chose se retire. Il était temps ! Et ne reviens pas !! Qu'est-ce que j'ai eu peur..

Enfin, j'espère qu'ils vont me laisser tranquille maintenant..

Un instant ! Que se passe-t-il ? Oh, non ! Ils sont en train d'évacuer l'eau dans laquelle je baignais douillettement : Je vais me noyer ! Non ! Garggl.. Ne.. Garrgle.. faites pas.. Glorrgl.. ÇAAAAAA !!!! Au.. Glouupsss.. secours !! Quelqu'un m'a.. Glarglourgle.. attrapé.. Gouglargl.. par les PIEDS !!

PAAF !

Ahh.. AAAOUHHI..OUIIIIN !