Terminus.

Christophe Hulé

- Terminus mon bon Monsieur, enfin « bon » reste à voir, vous me comprenez n'est-ce pas ?

- Bien bien, vous pratiquez la mendicité en artiste, 5 euros vous conviendrait-il ?

- En attendant le Yuan, qui ne saurait tarder, il vous faut payer en dollar. Sachez cependant que votre sort sera pesé plus tard, quelle que soit la somme.

- Bon, mettons que vous m'ayez un peu diverti, je vous offre 10 euros pour votre peine, et nous serons quitte, car votre discours …

- Je vois bien que vous ne m'avez toujours pas compris.

- Votre discours m'ennuyait mais commence à me faire peur.

- A la bonne heure, vous en avez pris du temps !

- Et que me reproche-t'on ?

- Rien pour l'instant, mais vous êtes mort, désolé de vous l'apprendre, ce qui implique quelques formalités.

- Je n'ai jamais été condamné.

- Je vous crois assez intelligent pour savoir que ça ne suffit pas.

- Bon Dieu !

- Ne rêvez pas, il délègue ces choses.

- Et que faut-il à un mortel pour mériter un juste repos ?

- N'avoir point failli.

- Alors nous sommes tous condamnés, à mois que votre système à la con ait prévu juste mesure.

- Vos propos blasphématoires ne seront pas ajoutés à l'ardoise, nous savons très bien ce que les humains endurent à ce moment précis.

- Alors si je ne paie pas, je serai plus tôt instruit.

- C'est un peu le principe.


- La Cour appelle le dénommé …, euh, pourriez-vous me rappeler son nom ?

- Enfin Votre Honneur, vous savez que cela n'a aucune importance.

- C'est vrai, je l'oublie à chaque fois.

Alors vous prétendez n'avoir jamais failli, laissez-moi vous citer quelques méfaits parmi des milliers qui prouvent le contraire.

- Mettez-vous les bienfaits dans la balance, j'exclue les crimes et délits.


- Dieu est-il disponible ?

- Je passe sur la formulation quasi blasphématoire, mais non.

- Pour moi, ta nomination n'est qu'une lubie du Très-Haut, alors n'en fais pas trop !

- Gabriel, quel plaisir, un whisky ?

- Avec plaisir Votre …

- Laisse tomber ! Et qu'est-ce qui t'amènes ?

- Eh bien, si Vous avez le temps, j'aimerais que l'on discute de cette histoire de tri.

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