THE BOUNTY HUNTER AND THE “SUMMER OF LOVE” Volet-2
suemai
Y'a que quelques minutes que le laptop d'Barry tourne. J'retire ma botte en douceur et j'lui caresse son sexe du pied. Il rougit à exploser, le con. Shlack ne rate rien. Elle rigole. Barry plaide les toilettes. Il déguerpit.
— Alors Schlack, tu m'racontes. T'as plutôt pris d'l'assurance…?
— J'te raconte Yana, ensuite, tu m'parlesde tes amours… ca t'va…?
Merde, elle sait tout. La vache, j'fais quoi là. Jusse un câlin du pied, et voilà, miss mascara qui saute aux conclusions. Futée la Shlack, faut faire gaffe… elle poursuit.
— Ben, après ton départ, t'avais raison, j'suis devenue la super flic. Tu te figures pas. J'ai même eu droit aux autographes. Le lieutenant Genkings m'a convoquée. J'suis entrée et là, y'avait un autre type. Il se présente : Colonel G. Stuart du SOG (Special Operation Group) de San Francisco. Il me propose d'intégrer les rangs de l'escouade. J'réfléchis trois secondes et j'accepte. Là, j'te dis pas, un entrainement intensif de six mois comme membre du commando. Un jour, Stuart me convoque. Il m'offre un boulot que tu devineras jamais…
— Bounty Hunter, j'imagine, répondis-je …?
— Dans l'mille Yanovich. Pas de couverture, fausse identité, fausse organisation, pas de soutien, etc. tout comme toi. Alors, ça t'en bouche un coin…!
— Pas vraiment Schlack, t'avais l'étoffe. J'l'ai vite compris, quant j't'ai vu mettre à terre la Iniki, pis ton fameux lancée d'couteau. Donc, te v'là Bounty Hunter, la p'tite nouvelle de la criminelle…
— Tu t'moques ou quoi, Yanovich. J'ai bossé dur pour intégrer les rangs du SOG…!
— J'sais tout ça pis j'vais t'dire, tu m'impressionnes et pour de vrai. Surtout que j'suis encore vivante grâce à toi.
—Bof, laisse Yana, un coup de chance. C'est toi qui nous a sortit de ce merdier.
— Et maintenant, me vlà accroc au mascara.
— Tu m'dis pas que t'as une trousse, Yana ?
— Comme tu dis. L'pire c'est qu'j'aime ça. Bon là j'suppose que c'est à mon putain d'tour…!
— Bon, j'sens que c'est délicat ton truc, alors tu peux te défil
— M'défiler, Schlack, tu'm'prends pour qui…! Alors, j'suis amoureuse du Barry. Mais ça tu l'as déjà pigé, t'es une p'tite futée. Ouais, j'comprends pas, mais c'est d'même. C'est un mec bien, pis y raconte pas d'bobards. Pis yé doux, pis gentil, pis plein d'autres trucs. Là, faut que j'la ferme ou j'vais encore chialer.
— J'vais faire comme si je ne savais pas, ok…
— Non Schlack, c'est nul ça. J'veux qui sache qu'tu sais. J'te l'ai dit, c'est un mec spécial. J'veux pas m'cacher là, pas pour ça… Ah oui, j'voulais te d'mande c'est quoi ton prénom, j'sais même pas ?
— Bernie… Bernie Schlack.
— C'est pas un nom d'gars ça ?
— Ok Yana, mais tu rigoles pas. Bernadette, mais j'ai tout fait changer pour Bernie. Là c'est une confidence, on s'entend!
— J'peux rigoler un peu, c'est vrai qu'ça allait pas vraiment le Bernadette.
Et c'est partie on en pleure pratiquement. On r'vient sur le sujet du Barry.
— Ok, Yana, j'fais avec, mais j'pose pas d'questions.
— Cool Bernie. Tu peux toujours l'taquiner. T'as juste à dire : fraises champagne, on va s'tordre, j'te jure.
Barry revient de la salle de bain et il nous r'garde. J'lui pique un clin d'œil. Le v'là encore à rougir. J'lui foue mon pied au tibia. Là, il devient cramoisi. Schlack décide de sauver la mise, au moment même où j'veux lui r'faire le tibia...
— Hey Barry, ça t'fait envie des fraises… tu pourrais arroser avec du champagne. Paraît que c'est pas trop mauvais.
Là, c'est Schlack qui d'mande les toilettes. Elle crampe total. Barry… ben, c'est pas descriptible et il me r'garde.
— Plutôt sympa ton amie Schlack, elle porte un prénom ?
— Bernie… Bernie Schlack, que j'lui réponds.
Barry lève les yeux surpris. Il veut se moquer. La porte s'ouvre. Une fille entre, elle court au comptoir. C'est pas jojo à voir, plutôt abîmée. Trois types la suivent. Pas l'air commode. Des genres G.I. Joe. Faut qu'j'intervienne.
— Barry tu bouges pas. Tu sors ton flingue pis t'attends mes ordres.
J'me lance sur le dernier d'file. Schlack rev'nait. Elle attrape un type et lui file son pied aux cotes. La fille se r'tourne et s'occupe du troisième. Y s'passe pas une minute que les GI s'étalent. J'sors un tronqué et j'en pointe un.
— C'est quoi ton truc mec? T'as pas baisé d'puis longtemps? J'rougis.
Et v'lan le pied dans les cotes. Le gars ben, y trouille fort. Schlack en r'tient un pis la fille l'autre. La porte s'ouvre. Un plus p‘tit qui entre. Ya un automatique en main. Y m'pointe. J'baisse mon arme. J'la pousse comme il me d'mande. Les Joe s'lèvent et bye, les mecs se cassent. L'Barry tente une manœuvre. Schlack s'empare de son couteau. Barry se r'trouve scotché au mur. Schlack s'rapproche de la fille. J'me lance sur le Barry.
— J't'avais dit d'pas bouger. T'aurait pu t'faire descendre. C'que t'es con.
J'le taloche. Je r'tire le couteau de Schlack. Je r'tourne auprès des filles. Barry m'suit. Pas mal amochée la p'tite. C'est pas de blague. Elle doit faire pas plus que les 1m70. Une fillette. Schlack court au 4x4 et ramène une trousse. Elle désinfecte. La jeune bouge pas. Pas un murmure. C'est du béton que je m'dis. Pas croyable. À un moment, elle veut s'tailler, J'l'agrippe et j'la rassoie.
— Ben pour une môme, tu t'défends pas mal, que j'dis.
— Je n'suis pas une môme. Mais j'peux pas vous dire plus que merci. Il faut que j'rentre maintenant.
— Minute, ma jolie, enchaine Schlack. Va falloir qu'on s'présente. Y a comme des choses bizarres et on est pas ici pour rien, si tu vois c'que je veux dire… t'es asiatique?
— Oui, mais je suis née ici.
— Tu travailles pour qui, poursuit Schlack ?
— C'est ça le problème, je n'peux pas vous l'dire, on va m'zigouiller.
— Une autre, que j'enchaine.
— Bon ok, moi c'est Schlack du SOG (Special Operation Group) de San-Francisco.
— À mon tour, Yanovish, du FBI
— Et moi je suis le petit ami de Yana, termine l'Barry.
J'le fusille. Il baisse les yeux.
— On est des Bounty Hunter, explique Schlac.
— Ok, si c'est comme ça, je me nomme Tzin Tzian, de la CIA, aussi Bounty Hunter.
— Ben ça alors, laisse entendre Schlack.
— Et bien, formidable, trois chasseuses de primes, je suis aux anges.
J'le fusille de nouveau, mais là ya intérêt à coopérer… Le patron vient et nous d'mander si on veut les flics.
— Pas la peine, Mr, ils ne viendront pas de toute manière, explique Tzian… Sortons, suggère-t-elle, j'ai loué une villa à quelques kilomètres, on sera en sécurité.
Shlack et Barry dans le 4x4. Tzin et moi sur nos motos. C'est parti. On emprunte des p'tites routes, histoire de pas s'faire r'pérer, On stoppe à hauteur d'la piaule. On camoufle la jeep de Schlack. Pas mal. Plutôt grand. Bagages au dos, on suit la Yin. On entre. Cool le truc, l'confort. Tzin est plutôt du genre respectueuse pis super gentille. Elle m'plait bien cette gosse. J'pense que Schlack flashe sur Barry. Ça m'fait drôle. Bernie, c'est comme ma sœur. J'laisse filer.
Là c'est encore la mélasse. On doit faire le point. Le FBI pis la CIA peuvent pas s'blairer. Le SOG, ben c'est comme un p'tit oiseau dans l'dossier. Faut décider. Cartes sur table. Le nom de «Josh Tellnam.» Le gars à abattre autant pour Tzin que pour moi. Schlack bosse incognito. Tzin explique qu'elle s'trouve là d'puis quelques jours. Elle a fait du r'pérage. Elle ouvre son ordinateur portable, elle indique un point sur une carte.
— C'est là que s'trouve l'antenne de diffusion. J'sais pas où s'cache vraiment «Josh Tellnam.» Mais le gros problème c'est qu'il y a pratiquement une armée dans le secteur. J'sais pas qui ils sont, si c'est une organisation tactique ou juste des mercenaires. Les types du café, c'est un peu la pointure des hommes de terrain. Du costaud et de l'expérience. Ils me poursuivaient. Je devais ressembler à une touriste trop curieuse. Maintenant ils savent qu'on existe et ça complique le travail. Là c'est plus qu'évident que Tellman est de mèche avec eux. Mais pourquoi toute cette organisation. Le type risque de se faire repérer plus facilement. Ces gars là ne passent pas inaperçus. La police est dans l'coup. J'ai fait ma petite enquête. De toute manière, une dizaine d'agents plutôt ventrus. Donc rien à espérer de ce conté là. J'ai des notes. Des positionnements, des déplacements, des gardes devant un amoncellement de rochers. On pourrait supposer que Tellman diffuse de là. Bref c'est ce que j'ai observé et quelques autres moins importants.
J'reprends la parole.
— D'accord, on doit régler quelques p'tites choses. Tzin tu peux pu travailler en solo ce s'rait idiot. On forme une équipe. On va s'répartir les tâches. J'me propose pour diriger les opérations. Ya des contre. Comme c'est l'silence j'conclus que c'est voté. Nous faut au moins un minimum de stratégie. Tes notes Tzin et le topo d'Barry. On décide ensuite. Bon là, j'ai un creux, ya un resto dans l'coin? Tzin m'répond qu'elle a tout plein d'bouffe. Mais elle sait pas cuisiner. Moi non plus. Barry même chose. Reste Schlack. Elle s'lève et s'rend à la cuisine. Pas vrai, elle sait comment faire. Ben, ça va avec l'mascara. Un rizotto, des cotes levées au cari, annonce-t-elle. On dévore tout et c'est l'dodo. Demain l'topo. Barry ronfle. Le sparadrap. Il m'fait des hum! Hum! Bon j'réussis à m'endormir. J'me réveille, j'ai pipi. J'flush. J'reviens. J'me couche. Ben là c'est pas évident. Tzin dort à coté d'moi. Pis j'peux entendre l'Barry pis Bernie qui s'font la fraise pis l'champagne. J'veux m'lever, mais Tzin me r'tient. Pis là elle m'explique que ça arrive qu'on ait envie d'une autre fille juste comme ça, pis c'est pas un drame. J'reste figée. J'lui dis, que si c'était son mec? Elle m'fait un bisou. Elle m'répond qu'elle aime jusse les femmes. Ben là, ça va pas super. Barry qui s'fait la Schlack, pis Yin qui m'fait des galipettes. Le genre de truc à chialer. Yin me saute dessus. J'me débat. Après une minute, j'me débat pu. Pas mal la Yin. C'est une super belle fille. Des cheveux dans l'dos. Des beaux yeux, une peau hyper douce Pis des mains.... On s'fait la fraise pis l'champagne. (Bing-Bang-Boum X 3) pas possible. On s'endort toute collée.
Le lendemain douche gênante pour tous. On attaque le sujet en déjeunant. Les regards s'croisent. Drôle à crever. Baril débute. On est assis à la grande table. J'lui passe le pied pis ya aussi celui d'Bernie. On s'bidonne. Sauf Barry, qui cramoisie.
— Ok on s'concentre un peu. J'vais vous donner les grandes lignes de cette période des années 68-75, la période du «Peace and Love», les opposants à la guerre au Vietnam. Les grosses pointures dans le décor et les enjeux, une révolution utopique qui s'est enflammée comme un brasier, qui a pris de court toutes les populations et les gouvernements et qui s'est éteinte tout aussi rapidement. Le gouvernement a banalisé les événements. Résultat : T-shirt de peace and love, des Hendrix, Joblin, on achète et on vend le rêve révolutionnaire.
J'regarde Barry et j'lui fais des yeux d'brasier. Schlack embarque. On l'masse solide. Tzin rigole, mais… j'ai sa main qui m'caresse la cuisse. Ouf…
— Tout commence à San-Francisco, poursuit-il en sueur, suite à une grande manifestation en 1967, le mot et mouvement contre-culture apparait. Il s'agit de la liberté d'expression, dans des formes s'opposant aux mœurs de l'époque. Je semble de droite, mais pas vraiment, je ne fais que rétablir les faits, tels qu'ils se sont produits.
— Comme un anthropologue, Barry, que j'lui fais r'marquer.
Il rougit de partout. Bernie et moi, nous l'astiquons toujours. De mon coté, la main de Tzin n'est plus sur ma cuisse. Elle s'réchauffe et m'chauffe. Pas trop sérieux l'truc. J'mets un terme à toutt.
— On se concentre, comme que dit l'Barry.
— Merci Ber… pardon Yana, s'enfarge Barry.
Bizarre, ça m'soulage un peu d'voir le Baril s'occuper moins d'moi. La séparation ça va être moins hard. Barry poursuit. On apprend la provenance du slogan «Flower Power.» Il s'agit de l'œuvre de Ginsberg, un poète pas trop jeune. Un de ceux qui ont utilisé, selon Barry, le mouvement pour s'faire d'la'pub. Tzin écoute plus qu'intéresser. J'crois qu'elle aime connaitre les choses. C'est une fille brillante. Barry enchaine avec Timothy Leary et son implication dans la propagande et la consommation du LSD, mais sur des bases thérapeutiques. C'est là qui fait la citation : « On se voyait comme des anthropologues du XXIe siècle qui auraient voyagé à travers le temps pour se retrouver dans les ténèbres des années 1960 » Là, Barry y fait une nuance, concernant Leary : C'est un militant extérieur au mouvement, qui dit, qui conserve une éthique par rapport aux attitudes de plusieurs. Barry parle des événements plus concrets comme les festivals de Monterrey et de Woodstock, qui ont attiré des milliers d'jeunes. Il précise que, comme c'mouvement, sortit de nulle part, effrayait l'ordre public, une infiltration, tant du FBI, que d'la CIA et d'autres groupes rel'vant d'instances militaires, s'effectuèrent. Bordel, c'est qu'il sait parler l'Barry. Y m'impressionne.
— Voici un tableau, des principales caractéristiques du prototype «Hippie.» enchaîne Barry. Cheveux longs, le jeans et le t-shirt ou nu tout simplement. Inertie totale due aux drogues. Le Hippie type ne se pose pas de questions. Le mouton dans la meute. Finalement, il devient facilement manipulable. La force de frappe militaire n'a pas de difficulté à le contrer. Enfin, sur une période d'une dizaine d'années, le regroupement Hippie est quasiment dissolu. Il ne demeure que quelques membres isolés, vivant dans des communes. La plupart se réintègre à la société de l'époque. Ironiquement, souvent, ils occupent des postes dans des entreprises et même au sein de la bureaucratie gouvernementale. Voilà les grandes lignes de cette période des années 1967 à 1975, approximativement.
J'ai pratiquement envie de l'applaudir. Mais c'est l'heure des décisions pis d'l'action. On tente d'établir à qui on a affaire. Mais, surtout insiste le Barry, il faut déterminer la raison de toute cette activité. Hop c'est partie. La logistique s'met en place. Du gros job.
À suivre - Volet 3
TEXTE DÉPOSÉ