THE BOUNTY HUNTER AND THE “SUMMER OF LOVE” Volet-4

suemai

ÉPISODE 3 - VOLET 4 - FINALE DE L'ÉPISODE - TEXTE DÉPOSÉ

Petit déj. éclair et on retourne en observation. J'rigole. Les v'là qui cherchent comme des dingues. Personne. Mais j'blanchie assez vite. Un peu plus de quarante gars et baraqués. Pas vrai, et on est que 3 et demie, j'rigole encore. Ça va prendre un plan coriace et là, j'sais pu vraiment. C'est rare, mais me voilà à suer. Un autre problème, on peut pas les tuer. Vernis. On prend quelques notes. Pour le périmètre, ça va aller. Comme j'le pensais, Barry roupille. J'lui balance une p'tite roche en plein front et il se met à rechigner. J'le fixe. Il cesse. On rentre. Je réfléchis comme les autres et Tzin finit par nous dire c'qu'on veut pas entendre : Il ne reste que quelques fléchettes anesthésiantes. Ça nous rabaisse la mine un max. Barry regarde les photos, que nous avons prises. Et il s'étouffe pratiquement.

— C'est ! C'est! C'est… c'est… c'est…

Je le frappe du pied. Il finit par se calmer.

— J'peux savoir c'est quoi l'truc Barry ?

— Ces gars-là ce sont pratiquement tous d'anciens Hippies et les autres je crois qu'il s'agit de membres de la CIA et du FBI, ce serait logique.

— Comment tu sais ça Barry ?

— Les tatouages Yana, les tatouages, une véritable marque de commerce, Regarde le cercle avec le genre de «Y» à l'intérieur. C'est le symbole de ces jeunes, ou des fils de ces jeunes manifestants. Pas croyable.

— Ben là, Barry, ça change toute la donne. T'as une idée ?

— Yana on ne peut vraiment pas les tuer. Je suggère qu'on décampe rapidement. Il se passe des choses étranges ici.

Voyant les visages tordus, j'dois trouver une solution. Pis chlok- bing, y m'vient une idée.

— Tzin, tu peux m'laisser une fléchette, je reviens dans pas long. J'décampe sur ma Barigo. Direction centre-ville. J'me gare devant un quincaille; puis un second; enfin un troisième. J'entre. J'explique le truc au bonhomme. Il attrape ce que j'lui tends et fouille dans quelques cartons.

— Ah! Ah! Il me semblait bien que j'avais encore ce vieux stock d'un genre de cylindres. En fait, ce sont des tubulures qui devaient servir à refaire la toiture d'une très ancienne grange. Elle a brûlée tout juste avant le début des travaux. Regardez, c'est le même diamètre, quoiqu'un peu plus court. Ben, ma p'tite dame vous voilà bien chanceuse.

— Vous m'prenez combien ?

Je m'en tire pour deux-cent balles. On fixe le tout à la moto. J'file.

Je me rends à une pharmacie. J'me présente au professionnel. Je lui montre ma plaque. J'lui dis que je travaille pour l'état. J'termine avec ma liste d'épicerie. Il me fournit tout ce dont j'ai besoin. Il m'explique même comment tout utiliser. J'lui laisse des sous. Je sors. Je reviens au bungalow.

— Ok Tzin, tout est réglé,

Je lui tends un des cylindres et j'lui d'mande d'faire un essai. Elle s'exécute et tout fonctionne. Je déballe le sac d'la pharmacie. Je lui explique que c'est un anesthésiant et comment on doit procéder. On attend que ça frémisse, on enduit le bout de métal et on laisse sécher. Elle me regarde et rigole. Ça y est les troupes reprennent confiance. Pas trop tôt. On s'y met tous.

Il sonne les 18h. Nous devons réfléchir rapidement à un plan. Schlack et Tzin me regardent. Nous pensons exactement la même chose. Barry s'renseigne. Tzin explique.

—Tu vas avoir du boulot Barry, débute-t-elle, ce qui l'rend plutôt nerveux. La seule solution, c'est que je les crible tous. Yana et Bernie vont me les rabattre en quantité réduite et je fais le boulot. Il va falloir que tu dispaches au quart de tour. Casques de communication et tu nous fournies la direction selon un angle de 360 degrés. L'équivalent de l'emplacement des aiguilles d'une montre. Ça te va ?

— De toute manière, en conclus-je, on a plus le choix. Hop au boulot maintenant.

On se rend sur les lieux.

— Oups, problème, on a pas déterminé nos positions, celle de Barry et nos points d'entrée, lance Tzin.

— Bah, on l'fait ici et rapidement. On reprend nos positions d'hier. Barry un peu plus éloigné. Tzin sur le même rocher. Schlack t'entres par la droite et moi par la gauche. T'utilises ton Uzi et moi pareil. Tu ne troues personne, à moins d'être réellement obligée, mais il faut assurer.

On pousse les motos jusqu'au site. Barry se positionne. On vérifie les capteurs et la communication. Ca tourne au quart de poil.

— Tzin t'utilises ta moto pour t'rendre à ton point d'tire. Tu la camoufles légèrement, mais tu la laisses fonctionnelle, pour si jamais. Ok, on est prêt, vous oubliez pas de zigzaguer pis sans arrêt. Hop! C'est partie d'nouveau.

                                                   ***

Le bruit des motos ça créé une vraie émeute. Les v'là à chercher leurs armes et à s'camoufler. Oups, encore de l'imprévu, ils roulent aussi à moto pour plusieurs. Les gars qu'on a mis au frais hier, n'ont pas bougé. À vol d'oiseaux, j'dirais encore une quarantaine de mercenaires. Bordel c'est la guerre pour vrai. Barry dispache. Gauche, droite, corrections. On rabat la p'tite armée vers Tzin. Elle vise dans l'mille chaque fois. Barry dispache toujours, il doit en suer. À un moment, Schlack dérape. Barry signale une arrivée massive à 2h. J'clanche à fond. Bernie se tient debout, sa moto a calé. J'lui tends la main, mais la manœuvre est salement risquée. Je m'apprête à opérer, que Tzin apparaît. Elle laisse sa moto à Bernie. Elle prend place derrière moi. Elle en anesthésie quelques uns au passage. J'la laisse de nouveau à son rocher. Dans l'chahut, l'ennemi se r'trouve pas mal désorganisé. J'profite du moment pour que les gars camouflés dégomment. À coup de Uzis visant des rochers, ils tentent tous de fuir. C'est l'carnage. Tzin en loupe pas un. Après dix minutes, les quelques motos restantes stoppent et les gars s'couchent au sol. J'entends Barry souffler. Tzin les pique les uns après les autres. Fallait faire vite avant l'réveil des premiers. On s'y met à trois. Le Tye Wrap aux poignets et aux chevilles. Les glimms et le ruban adhésif. Tzin redonne une petite salve à ceux au bord du réveil. Pas évident de Tye Wrapper quarante soldats entraînes. C'est à bout d'souffle qu'on peut s'asseoir un moment. Schlack offre les cigarillos. On respire un peu. J'entends un coup d'pistolet. Barry! que j'cris, Baril! Je décampe sur ma moto. Il est étendu au sol. Une balle lui a éclaté la cervelle. Fait chier!!! Fait chier!!! Tzin et Schlack me r'trouvent. On est toutes les trois sous l'choc. Soudain, j'entends un bruit derrière moi. Un soldat qui tient un pistolet. J'lui explique qu'on est trois et qui se retrouve fin seul. C'est un môme. Il tremble. Malgré mon état de surexcitation, il finit par déposer son arme. J'le regarde et il me fait penser à quelqu'un que j'connais. J'approche. J'lui d'mande son nom. Pis là j'entends : Jimmy… Jimmy Smiss. Le fils de Smiss. Là, ça m'zigzague les méninges.

— T'es le fis d'Andy Smiss ?

— Oui M'dame.

— J'peux savoir, c'que tu fais ici ?

— C'est mon père qui m'a envoyé.

L'putain d'Smiss. Là j'comprends l'coté nerveux quand il m'a expliqué le dossier.

— C'est toi qui a tiré sur mon pote ???

— Non M'dame, il vient de filer l'autre.

Je m'approche du jeune, ça m'donne envie de le cogner. Schlack se pointe et me calme. Barry au sol, mort. Tzin l'a retourné sur le dos. C'est con y'avait pas à crever. Jimmy m'explique qui est Josh Tellman et qu'il est dans la caverne à diffuser. Il m'accompagne. Il me présente. Pas trop amical là. Faut que j'lui fasse la peau. J'apprends alors l'existence de ce Denoce, un italien d'naissance. Il fait partie des hommes ligotés. Tzin retourne refaire une ronde et repiquer ceux qui s'éveillent. Tellman m'explique tout. Il était séquestré par ce malade de Denoce. La mission c'était d'attirer le plus d'agents, tant de la CIA que du FBI sur les lieux, pour les descendre et supposément venger la cause. Le jeune Jimmy confirme tout. On sort d'cette grotte de merde. Tzin revient et m'dit qu'elle va contacter la CIA pour qu'ils envoient des nettoyeurs. Elle me suggère d'en faire autant.

— Et qu'est-ce qu'on fait pour Tellman et le jeune Jimmy

— Je ne sais pas c'est à toi de voir, Yana. Mais j'ai une nouvelle qui va t'affecter, on doit brûler le corps de Barry, sinon il sera mêler à tout, comme s'il avait fait partie de cette bande de mercenaires. Impossible pour nous de justifier sa présence.

Là j'éclate. Pis Schlack aussi. Tellman m'dit qu'il va aider Tzin. Le jeune vient avec nous. On s'éloigne le plus qu'on peut.

— Mais il se passe quoi pour sa famille, ses amis ?

— Disparu Yana. On ne le retrouvera jamais. Je sais, c'est une fin horrible et sans justice.

J'fixe Jimmy, mort de trouille. Il m'explique que son père l'avait obligé et tout l'reste. Ya l'odeur du cadavre de Barry qu'on peut sentir. Tzin vient nous rejoindre et nous dit qu'il faut terminer le job. Elle retourne auprès de Tellman. Avec Schlack, on repère le Denoce. Il ouvre les yeux. Il m'observe un moment. Je lui braque mon Sig Saeur et je lui éclate les deux genoux, les coudes et les pieds. Schlack pose son arme contre sa tempe pour l'flinguer, mais Tzin revient au bon moment pour la stopper.

— Laisse Bernie, il va souffrir le reste de ses jours, ce merdeux. Ok les filles c'est terminé pour Barry et ça me désole autant que vous. Mais nous n'avions pas le choix. La CIA et le FBI seront ici dans quelques heures. Yana, tu as pris une décision pour le jeune Jimmy et Josh Tellman. Je ne les tuerai pas, mais maintenant, c'est ton choix.

J'endosse à mon tour. On décide de les laisser s'enfuir tous les deux et on les avise bien de s'évanouir à jamais dans la nature. j'fais un prélèvement sanguin sur Tellman tout comme Tzin. Pendant c'temps, Bernie repart à la villa et en revient avec le 4X4. Changement d'frusques, On leur laisse un peu d'fric. Schlack les conduit à la gare. Ils disparaissent par le premier train.

La CIA et le FBI débarquent. Ils viennent tout nettoyer. Ils démantèlent le matériel de diffusion. Les responsables nous posent quelques questions. Tzin et moi confirmons qu'il y aura rapports. J'précise qu'il y en a un qui s'est poussé. En quelques heures il ne reste plus de traces de quoique qu'ce soit. Ça m'donne l'impression que Barry a jamais existé.

Retour au cottage. On remballe nos trucs. On ferme tout à clé. Schlack retourne à San Francisco. Tzin au poste central de la CIA. J'me dirige vers la maison. Nous prenons en notes nos numéros et nos codes d'accès. Le moral c'est pas fort. On s'regarde. On décolle.

                                                ***

J'roule sur ma Barigo, le sang de Tellman dans mon sac à dos. En cours de route, j'revois Barry au sol. J'rage. J'entre dans la bâtisse et je demande à voir le grand parton. On m'introduit dans son bureau et Smiss tarde pas à s'pointer.

— Ben ton môme, Smiss… pas très vieux pour donner dans tes magouilles…!

— Mais de quoi est-ce que tu parles Yanovich…?

Sous le regard du big boss, j'me saisis de mon pistolet et j'vide mon chargeur sur Smiss étendu au sol, pratiquement méconnaissable. Jack Kerneby, contacte le service des affaires internes et on transporte le corps de Smiss à la morgue. Une équipe de nettoyage s'présente. Nous sortons du bureau éclaboussés et je m'explique. Kerneby tout englué, et m'voyant fatiguée et à bout d'nerf, m'incite à regagner ma chambre. Il souhaite en r'parler le lendemain tôt. Il désire tous les détails et mon rapport. Il soupçonnait Smiss de quelque chose.

J'me douche. Je m'étale sur mon lit. J'fixe le plafond. Pleins d'images qui s'bousculent et j'ai l'impression que des gouttes de sang m'souillent. J'ferme les yeux. Tout devient subitement rouge, tout rouge, comme une saleté d'putain d'nuit d'enfer.

                                                  ***

Vingt-six bougies. Assez canon. J'bosse en solo pour le FBI depuis bientôt cinq ans. Recrutée d'une prison de Dallas, à sécurité moyenne, pour divers délits, dont un meurtre par légitime défense, on me proposa le boulot. J'ai accepté. J'me nomme Yana... Yana Yanovish, chasseuse de primes.

À suivre


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