The Call.
briseis
Vous la sentez, l'angoisse ? Celle qui vous prend aux tripes, lorsque vous recevez un appel d'une jeune fille affolée, qui vient de se faire enlever. La panique qu'on entend dans sa voix, la peur de mourir qu'on sent dans chacun de ses sanglots. Elle tremble, gémit, et vous devez l'entendre. Il faut l'aider, à tout prix. Il faut se calmer, le plus vite possible. Se calmer ?! Mais on ne se calme pas ! C'est une jeune fille, elle est seule, elle est terrorisée, elle est en danger ! Et vous lui dites de se calmer ? Non, vous êtes plus malin, vous avez plus de tact. Vous lui dites de respirer. Être calme, en ce moment, c'est de la science-fiction. Il faut la guider. Elle est dans le coffre d'une voiture, que peut-elle faire ? Le véhicule roule. Vite, sur l'autoroute. Attirer l'attention. Elle pleure, et elle essaie. Elle frappe tout se qui l'entoure, sans succès. Et vise le feu arrière jusqu'à ce qu'il tombe et rebondisse sur la route. Son bras se glisse à l'extérieur, sa main s'agite. On ne l'entend pas, mais elle crie « Aidez-moi ! Aidez-moi, je vous en prie ! ». C'est ça, la peur, la vraie, guidée par l'instinct de survie qui vous hurle qu'il faut se sortir de là. Et vous faites absolument tout ce que vous pouvez pour elle.
Quelques minutes plus tard, lorsque le tortionnaire ouvre le coffre, qu'il saisit cette jeune fille et qu'elle le supplie de ne pas lui faire de mal, votre cœur s'arrête. Pendant quelques secondes, vous êtes mort.
Oui, vous êtes littéralement mort de peur.
Le plus effrayant, dans ce film, ce qui me tétanise, moi, c'est le côté réel. Ce sont des choses qui arrivent dans la vraie vie. Les monstres habitent tout près.
La seule chose qui me terrifie plus que de savoir qu'il y a des gens qui meurt, c'est de savoir qu'il y a des gens qui tuent. Et qui aiment ça. Et qui vivent peut-être près de chez moi. Et, techniquement, ils vivent tous près de chez quelqu'un. Si ça se trouve, c'est votre voisin.