The Elderberries: le hard-rock presque français

Gyslain Lancement

Pour les Elderberries, tout avait plutôt bien commencé. Du moins en terme de visibilité. La bande originale d’un film – qui n’a pas marché – et deux albums plus tard, est-ce que vendre un groupe de Clermont-Ferrand comme ultime espoir de survie du hard-rock est une bonne idée? Plutôt, oui.  Doté d’un tempérament volcanique, le groupe apporte des réponses quant à l’état de santé de cette scène bruyante et soufrée qu’est le hard. En cette période odieusement festive où sortent des lives de Led Zep, des Who ou encore des inédits faméliques des Stones, il est bon de se dire que des mecs de moins de trente ans osent encore le perfecto cuir, le slim-denim et le cheveux long de circonstance. En ayant grandi dans les 90′s et bien avant l’avènement du démolisseur internet, les membres des Elderberries ont pris Fu Manchu, QOTSA et les Foo Fighters en pleine face, perdant tout de baie pour ne garder que l’esprit sauvage. Plus tard, ils ont remonté le temps au travers les disques à papa, en s’arrêtant aux environs de Black Sabbath, ACDC ou Blue Cheer. Alors, si l’on reconnaît plus Dave Grohl que Keith Moon dans l’excellent jeu de batterie de Yann Clavaizolle, ce sont néanmoins plusieurs décennies de Rock énergique qui traversent les douze titres de ce troisième album, ne laissant que peu de répit à Chris Boulton, chanteur énervé, pour respirer. Quelque part dans l’histoire du Rock se trouvent des moments clés, et les Elder ont su en tirer parti, qu’ils soient stoner (« Here till dawn », « You should have known ») ou bien heavy (« Waiting to come around »). Et même si le groupe americano-anglo-canadien – thanks to Michelin – fête déjà ses dix ans d’existence, il peut remercier l’éternelle galère à percer, lourd fardeau qui, comme eux, ne fait en principe pas de quartiers mais qui ne se ressent nullement sur des riffs chargés, bien en place, et des hymnes (« The Answer », « Thermostat 7″, « Blindsided ») à faire péter amplis et tympans réunis. Quant à nous, on ne leur en voudra pas de cette volonté accrue de frapper perpétuellement.

Gyslain Lancement

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