The End
kira
Exténué, j'ai tout donné dans la bataille, j'ai repoussé mes limites physiques et mentales, je ne sens plus rien, mon corps est enquilosé, parcouru d'une mince couche de sueur perlant encore sur mon front, mon souffle est court, rapide, difficile, chaque bouffée d'air est un combat de tous les instants. Mes bras ne répondent plus, seul mes doigts trouvent encore la force de taper sur un clavier nacré de sang. De plus en plus fréquemment, cette merde ne s'est donc pas encore tiré de mon lobe cérébral. Vivre est fatigant, c'est donc ça la mort? L'ultime sommeil qui rend tout les autres obsolète, le regret de ne pas avoir pu faire tout ce que l'on voulait. Mon rythme cardiaque est bas, et pourtant je sens en dessous de mon front battre le travail de cet organe pompeur. Ma vue est obstrué, qu'est ce qui me retient après tout, pourquoi ne pas tout finir maintenant...
Tout défile comme ceux qui ont frôlés la mort le prétendaient, des passages plaisants, d'autres moins, mais tout ceci m'amène a esquisser difficilement un mince rictus, j'ai été si stupide de laisser filer ce qui me retenait véritablement ici bas.
Des sensations fortes, la mort, nous la côtoyons chaque jours et cela nous rends vivant, ces frissons glacés qui vous parcourent de toute part lorsque vous ressentez de la peur, ceci nous rappelle notre condition d'être humain, aussi éphémère qu'une allumette.
Des bons souvenirs au final, je n'en ai pas des masses, c'est con de voir que j'ai gâché une partie de ma vie a vouloir la détruire, je n'ai vraiment vécu que ces 6 derniers mois.
Je ferme les yeux : C'est aussi bien comme ça...
Une voix dans ma tête, une image au loin : "vis", me dit elle d'un timbre doux et mélodieux. Je me redresse, douloureusement, ou suis je?
Un vaste champ, des pétales roses, de l'herbe, mon sang ne coule plus, l'odeur est agréable, au loin des contours, une silhouette aux cheveux mi long a coté d'un panneau.
Qui es tu?
D'une voix toujours calme et rectiligne, l'ombre répondit : "Tu n'as pas le droit, pas encore, tu as fais des promesses, tiens les pour une fois ça te changera !", elle le regarda, puis il cru percevoir une moue moqueuse et affectueuse.
Les hommes sont condamnés a se déplacer sur leurs deux jambes et a errer sur Terre quelque soient les difficultés. Le regard toujours fixé sur la silhouette, je me décide a lui renvoyer son sourire.
Je continuerai de me battre, mes limites ne sont qu'un leurre, avec de la volonté je les surpasserai. Regarde moi, je suis debout maintenant.
C'est poignant, un jour ou l'autre, on n'aura plus le temps....
· Il y a plus de 14 ans ·princessesansdurillon