Their Kiss

mineka-satoko

Ca commence par un pas. Un pas qui les rapproche.

Puis une chorégraphie, animée par le doute.

En un va-et-vient, elle le voit qui hésite,

L’illusion, possible déception, la déroute.

Trop peu encouragée, c’est son corps qui l’évite,

Mais enfin, la certitude, cette valse les accroche.

L’évidence. Elle est là, présente, fatale,

Elle les dirige, leur dit quels gestes faire.

Et ce pas, première contraction du baiser,

Si lent, silencieux, fait durer la dernière

Seconde jusqu’au bout. Elle se laisse aller,

Ce n’est pas passionné, ce ne sera pas brutal,

Elle le sait. Atterries, ses lèvres sur les siennes

Et ses mains sur sa peau, chantent une douce mélodie.

Leurs regards sont fermés mais se croisent : tout est doux,

Ses doigts sur sa nuque délicate sont une symphonie

Dont il souhaite fredonner les couplets dans son cou,

Et toujours répéter le refrain sur sa bouche aérienne.

L’air est aussi léger qu’une jeune fille au teint pâle

Dont c’est le premier baiser. L’instant cotonneux,

Evanescence unique de ce qui n’arrivera plus,

Dans toute sa complétude, est insaisissable. Lui est heureux.

Son baiser comme une vague a le temps suspendu.

La pâleur de l’instant, sans aucune rougeur, est idéale.

Une onde les traverse l’un et l’autre bord à bord

Jusque dans la tiédeur, la douceur des mouvements.

La scène est onirique et les acteurs  enivrés

Sans excès : c’est là le plus extravagant.

Ce baiser n’est rien d’autre que l’évidence imposée

A leurs lèvres, à leurs peaux à leurs os par leurs corps.

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