Théorie de l'abandon

Erika

"On tient à l'autre sans tenir à sois même, on fait du chemin ensemble comme si c'était une chose naturelle, et à vrai dire c'est plutôt banal."

- Dis c'est quoi ta plus grande peur?


- L'abandon.


- Pourtant tu as toujours des gens qui restent autour de toi.


- "Rester" est un grand mot. Tous ces gens je les connais depuis combien de temps? Trop peu!

Pourtant ça va vite: on prend le temps de parler, on s'intéresse à l'autre, on est retenu par cette envie de connaître la personne alors on se laisse le temps de se dévoiler l'un l'autre. On se raconte de belles et vilaines histoires, on se fait des promesses.

On tient à l'autre sans tenir à sois même, on fait du chemin ensemble comme si c'était une chose naturelle, et à vrai dire c'est plutôt banal.

On assimile la présence de l'autre comme si c'était la notre puis on s'embarque dans de sales affaires, et on va, si loin, qu'on se perd de vue.

On rencontre d'autres personnes attachantes qui ne demandent qu'à être découvert et au final on empreinte d'autres chemins. On veut faire route ensemble, dans un brouillard opaque mais au final on est si perdu nous même, qu'on en oubli les belles promesses d'avenir commun.

Regarde, on est assis sur cette route humide regardant les voitures passer, mais il va bien falloir rentrer chez nous, on ne pourra pas débattre éternellement sur nos sales travers dans le froid de la nuit.

On s'est rejoint ici parce qu'à la base on était seuls. Pour s'oublier sois même et s'abandonner à l'autre sauf que c'est l'autre qui nous abandonne puis on cherche de l'affection ailleurs alors qu'elle ne vaut rien. Il n'y a pas toujours de deuxième chance on est des ratés qui cherchent à se racheter une conduite dans les yeux presque admirateur que l'autre porte sur nous même... si il ne nous a pas quitté depuis bien longtemps sous les insultes qu'on a pas su démentir par le passé.

On est tellement blessés qu'on devient incomplet alors on cherche une "moitié". Mais nous avions déjà notre moitié, sauf que nous n'avions pas eu la force de la défendre.

- [...]

- J'en ai si peur car une demi personne ne peux pas lutter contre la vie.

Mais je me dis que peut être il y aura une deuxième chance pour moi. Qu'on va rentrer chez nous avec une force nouvelle pour faire de ce monde quelque chose de beau.


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