Thin Lizzy – Black Rose : A Rock Legend (1979)

Philippe Cuxac

Tell me the legends of long ago

Après l'imbroglio du fabuleux Live and Dangerous, entaché de rumeurs d'overdubs, le groupe est au bord de l'explosion entre les problèmes d'addictions diverses de Lynott et les désaccords persistants entre Brian Roberston et son bassiste leader. Exit Roberston, Phil fait appel à Gary Moore qui avait déjà grenouillé dans l'environnement Thin Lizzy, notamment pour l'album Nightlife. Une petite tournée US pour se mettre en jambe et en décembre 78 le groupe rentre en studio pour donner un successeur à leur précédent effort studio, l'impeccable Bad Reputation.

L'album Black Rose : A Rock Legend sort en avril 79 et sera couronné de succès. Composé de 9 titres sans fautes de goût, il explore les différentes facettes de Thin Lizzy, proposant aux auditeurs un voyage dans différents horizons musicaux. Du heavy rock bon teint sautillant et chantant (Do Anything you Want To, Toughest Street in Town, Get out of Here), sans oublier la petite touche soul/funk (S & M, Waiting for an Alibi), Lynott s'aventure aussi sur des terrains plus intimes (en rendant un hommage à sa fille sur le très cool et émouvant Sarah ou sur le plaintif With Love) mais aussi en écrivant un manifeste anti drogue (Got to Give it Up, exercice de style propice aux sermons « touche pas à ces saloperies» lors des concerts), lui qui était usé par les abus qui n'allaient pas tarder à le détruire.

L'album se termine sur une note celtique, hommage vibrant du groupe à l'Irlande, avec la pièce qui donne son titre à l'album, longue suite composée de différents morceaux traditionnels passés à la moulinette d'une fée électricité, toute émoustillée de se faire prendre tout debout par une bande de hussards arrogants.

Tout au long de ces impeccables morceaux, Gary Moore fait sonner la charge de la 6 cordes en accord total avec les compos de Lynott et avec la fouge de l'autre artificier Scott Gorham, participant même à la composition de quelques titres (Toughest Street in Town, Sarah, et l'épique final Róisín Dubh (Black Rose): A Rock Legend). 

Signaler ce texte