Tiens ma main

ozrah

De toutes les aventures que je vais vous raconter, il en est une que je déteste autant que j’adore.

Je ne vivais que pour moi, arrivée à un de ces moments dans la vie où les déceptions vous renforcent. Je n’arrive pas à croire que je dis ça, quel cliché, quel phrase dénuée de sens et absolument stupide. Pourtant je n’en trouve pas de plus appropriée. Victime de stéréotypes vivants et en devenant un moi-même, la femme forte seule. On se dit qu’il vaut mieux se faire passer avant tout même l’amour.

Sans réels amis, j’ai passé ma vie en marchant du mauvais côté, les autres se sont liés sans moi. Quelques tentatives de s’attacher définitivement à une amie au grand cœur ou un homme arrogant m’ont conduit à pleurer dans cette chambre ayant baigné dans mes sentiments. Submergé de larmes ou emplie de rires le papier peint a survécu à pire qu’un ouragan. Et pourtant.

Maintenant je veux te dire « Je le veux ». Escroc voleur et asocial sans nom.

Tu as tout changé dans ma vie sans ma permission, à cause de toi je le veux.

Tu es arrivé comme un rien, en me suppliant de tester l’amour une dernière fois, sorti d’une rupture fraiche et encore amère j’ai accepté. Etre avec toi était si différent que j’ai observé, essayé une dernière fois. J’avais déjà creusé le fond je n’avais rien à perdre.

J’ai dit je le veux bien. Comme une idiote mise à nue, tu as appris mes façons d’être, et moi les tiennes, tu t’incrustes dans ma vie, et désormais comme une gangrène bénigne tu fais partie de moi, seule l’amputation pourrait te déloger.

Pauvre abruti tu m’aimes comme je suis, des semaines pour un je t’aime, des mois pour ton lit, un an pour la vie commune. Ta patience n’a d’égal que ta douceur. Tu me regarde si confiant, comme si tu savais que je fléchis sans le moindre doute. Je déteste ça.

Je déteste cette arrogance qui se révèle logique, parce que oui c’est arrivé. Par ta faute, par ton regard, tes paroles et tes gestes, tu es devenu une part de moi.

Je le sens dans ma poitrine, cette douleur quand tu perds ton sourire, quand les mots que je prononce te blesse, pourquoi je me soucie autant de toi ?

Tu n’es rien qu’un homme trop sûr de lui, incapable de changer, impossible à modeler. Confiant et totalement con.

Tu es un poison douloureux à mon corps, comme une maladie se propageant dans tout mon être. Seulement le problème réside dans le fait, que j’aime cette douleur. Mon antidote c’est aussi toi.

Petit poison de pacotille, pas le plus sexy, ni le plus intelligent désormais je peux plus vivre sans toi. Et je ne le veux pas.

Parce qu’écoute bien, « Je le veux ».

Et que cette noirceur qu’est l’amour, cette insatiable maladie qui m’attire par ta faute alors tiens ma main, ne me lâche jamais plus. Parce qu’alors je m’évanouis dans les ténèbres.

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